Courrier de lectrice – Victoria courtise la droite sociale et tacle les Dindar !

 

  René-Paul Victoria, auteur du rapport sur la mise en œuvre du revenu de solidarité active (RSA) outre-mer, a interrogé « la ministre des  solidarités » sur le bilan que l’on pouvait dresser de  l’application de ce dispositif depuis un an.

 

Et il demande:

« compte tenu de la situation particulièrement critique de l’emploi dans  nos territoires (…)  s’il est envisagé de faire bénéficier les  ultramarins de l’expérimentation (…) qui porte sur 10.000 contrats  aidés et rémunérés de sept heures par semaine proposés aux  allocataires du RSA socle? ». 

 

Ce dispositif mis en place par le gouvernement est la réponse aux provocations de Laurent Wauquiez, leader de la « droite sociale »,  qui avait lancé l’idée d’un travail obligatoire (et gratuit) pour  les allocataires du RSA.

 

Ces nouveaux contrats aidés, préconisés  ensuite par Marc-Philippe Daubresse (député UMP du Nord), ont pris la  forme de contrats uniques d’insertion (CUI).

 

Et celles et ceux à qui on en proposerait n’auront pas le choix :  ils devront accepter sous peine de subir une réduction, voire la  suppression totale du RSA. Une journée de travail par semaine, un  contrat de six mois, renouvelable une fois.

 

Rémunéré au smic horaire, il représente un  salaire de 214 euros par mois, mais comme l’allocataire perdra une  partie de son RSA, le « gain » ne sera pour lui que de 130 euros par  mois, (selon le gouvernement).

  

Celles et ceux qui prendront un CUI de 7 heures par semaine sortiront immédiatement de la catégorie A des demandeurs d’emploi, celle qui sert de baromètre officiel du chômage. 

 

Ce qui inexorablement entraînera la baisse des chiffres du chômage.

  

Et cela à peu de frais pour le gouvernement.

C’est ce que l’on appelle le « traitement statistique » du chômage.

  

Une pratique courante à droite, les gouvernements y ont souvent recours dans les périodes d’augmentation du nombre des demandeurs d’emploi, comme c’est le cas aujourd’hui. 

 

Lors du lancement de cette idée, Roselyne Bachelot  avait annoncé que cette expérimentation des contrats de sept heures de travail  hebdomadaires était destinée aux allocataires du RSA « rencontrant des difficultés sociales ou de santé spécifiques », ou « éloignés du marché de l’emploi ».

 

Une quinzaine de départements vont être pressentis pour signer les premiers contrats avant la fin de l’année, l’idée étant celle d’une généralisation à 150.000 personnes après les présidentielles (si Sarkozy venait à gagner).

 

Dans la réponse à Victoria, la ministre a conclu par cette phrase :  « Bien entendu, monsieur le député, je ne verrais que des avantages  à ce que La Réunion puisse bénéficier d’un certain nombre de ces  contrats aidés ».

  

Voilà donc comment René-Paul Victoria drague la nouvelle « droite sociale » de Wauquiez, tout en taclant Nassimah Dindar sur son propre  terrain – celui de l’insertion sociale – , et tente de faire  capoter le rapprochement des Dindar (Nassimah et Ibrahim) avec cette même droite sociale de Wauquiez.

 

Une droite sociale réunionnaise, récemment portée sur les fonds baptismaux et idéologiquement proche – très proche – de l’aile droite de l’UMP !

  

Un simple rappel : interrogé par IPR sur la pertinence de cette  question de faire travailler les allocataires du RSA, Ibrahim Dindar, en charge de la cohésion sociale au Conseil Général,  expliquait, le 10 mai 2011 :

 

« Sur le fond, pourquoi pas. Demander à des gens qui bénéficient de la solidarité de faire preuve de solidarité n’est pas choquant. Il est démontré qu’aider quand on a été aidé est valorisant et structurant pour les personnes. »

  Mais « sur la forme, c’est matériellement impossible.  Comment pister, suivre, encadrer et ventiler ces 80.000 personnes ? C’est matériellement irréaliste ». 

 

Selon lui, « le système actuel qui gère le RSA est lui-même  défaillant ».

 

C’est pourquoi, selon lui, cette proposition à moins d’un an du  scrutin présidentiel « relève de l’effet d’annonce à caractère populiste dans un contexte pré-électoral » même si, sur le fond «  cette question mérite débat ». 

 

Alors maintenant, on ne peut qu’attendre avec impatience quelle sera  la position de Mme et M. Dindar, proches de Wauquiez et de sa droite  sociale.

 

Vont-ils oui ou non engager les démarches pour que ce  dispositif stigmatisant à l’encontre des allocataires du RSA soit  mis en place à La Réunion ?

  

Kora-Ly Payet

                                                                                                                                                                                                                                                 

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2 Commentaires sur

Courrier de lectrice – Victoria courtise la droite sociale et tacle les Dindar !

  • EricNo Gravatar |

    Sans compter que RPV ne sait plus trop ce qu’il dit car c’est bien lui qui a fait un rapport sur la mise en oeuvre du dispositif et qu’il écrivait – mais c’était il y a deux ans – qu’il fallait y aller progressivement, que la mise en place allait être longue et qu’il ne fallait pas faire trop bouger le truc

  • TwiggyNo Gravatar |

    On a vraiment l’impression qu’avec toutes ces mesures, c’est surtout à la question : « comment faire croire que le chômage baisse ? » que veut s’attaquer le gouvernement. La vie précaire et l’avenir des allocataires du RSA n’a pas l’air de trop le préoccuper.

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