Énergie – Transition énergétique : nécessité d’une transition ou d’une révolution copernicienne ? (2ème partie)

 

   Le gouvernement a décidé de mettre en place une conférence environnementale portant sur deux thèmes : d’une part, la « transition énergétique » et d’autre part, la protection de la biodiversité. Dont acte.

Si cette conférence ne se présente pas sous les meilleurs augures, il n’en reste pas moins vrai que c’est notre rapport à l’énergie qui doit être repensé.

 

Je vous propose une série d’articles sur ce sujet.

Le premier relatait la situation en Europe.

 

Celui d’aujourd’hui évoque la situation en Allemagne.

 

Un site pilote pour stocker dans le réseau gazier les trop-pleins d’électricité produits par l’éolien

 

L’Allemagne est souvent mise en avant pour sa stratégie visant les énergies renouvelables.

Et notamment depuis l’accident nucléaire japonais qui a entraîné la décision de « sortir du nucléaire.

 

EON, le numéro un de l’énergie en Allemagne, qui s’efforce de prendre le virage de la sortie du nucléaire, a annoncé il y a quelques jours la construction d’un site pilote permettant de stocker dans le réseau gazier les trop-pleins d’électricité produits par l’éolien.

 

Cette technologie, basée sur un processus d’électrolyse, permet notamment d’utiliser le surplus d’électricité des éoliennes pour produire de l’hydrogène, pouvant être stocké dans le réseau de gaz naturel.

 

L’hydrogène peut alors être utilisé par la suite pour produire de la chaleur et de l’électricité.

 

« Si l’Allemagne accroît sa consommation d’énergies renouvelables au cours des prochaines années comme cela est prévu, l’approvisionnement électrique va excéder la demande de plus en plus souvent lors des jours très ensoleillés ou venteux », a expliqué la direction d’EON.

 

Un ralentissement… 

 

Mais tout le monde ne l’entend pas de cette oreille ou n’effectue pas la même analyse.


Par exemple certains ministres allemands, dont celui du … développement durable (!), ont laissé  récemment entendre que le pays pourrait ralentir sa transition énergétique en faveur des énergies renouvelables.

On se demande bien pourquoi.

 

Leur raisonnement est simple : pour eux,  le coût du développement des énergies renouvelable serait plus élevé que prévu.

Ainsi avancent-ils le chiffre de 150 milliards d’euros d’ici à 2020.

 

 … pour raison électorale ?


Un investissement qui, irrémédiablement, devra se « retrouver ailleurs ».

Notamment sur la facture des particuliers, estiment-ils.

Cette hausse du coût de l’électricité, ils l’ont estimée à environ… 30%.

Ce qui n’est pas bon du tout pour le gouvernement, à quelques mois d’échéances électorales !

Et c’est peut être bien là la raison profonde : pas de mesure impopulaire avant « une échéance capitale ».

Du côté des écologistes allemands, on commence à faire la tête et à rouspéter.

 

Des dysfonctionnements ?

 

Mais ces ministres expliquent aussi que la poursuite de la transition  énergétique pourrait

 

«générer un surplus d’énergie, des dysfonctionnements du réseau et même des risques sur la sécurité des approvisionnements dans le cas où les centrales thermiques actuellement en fonctionnement seraient fermées trop rapidement».

 

En cela, ils sont (partiellement) d’accord avec Eon ; sauf que Eon est plus nuancé, en disant que ce n’est que lors des épisodes chauds ou venteux.

 

Néanmoins, le gouvernement allemand a adopté  le 29 août un plan de soutien à l’éolien en mer.

 

Ce projet de loi, le 3ème en un an pour soutenir les énergies vertes, doit notamment permettre d’assurer les opérateurs de parcs éoliens en haute mer contre les risques financiers liés au développement de ces installations et, par la même occasion, aiguiser l’appétit des investisseurs.

 

Un encadrement ?

 

Au deuxième semestre 2011, les prix moyens de l’électricité domestique en Allemagne (25,3 euros pour 100 kWh) étaient déjà les plus hauts en Europe, juste derrière le Danemark (29,8).

 

Pour les ménages allemands, le plan de soutien se traduira par une hausse maximale de 0,25 centime par KWH consommé.

À titre d’exemple, un ménage constitué de 3 personnes verrait ainsi sa facture annuelle augmenter de 8,75 euros maximum pour une consommation annuelle de 3.500 KWH.

 

La banque allemande KfW (qui peut être comparée à la Caisse des dépôts en France) prêtera 100 milliards d’euros pour la transition énergétique. 

 

Dans les 5 prochaines années, elle a l’intention d’étendre les prêts jusqu’à 100 milliards d’euros pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, les besoins étant estimés  à 27 milliards d’euros chaque année jusqu’en 2020.

 

Ainsi donc en Allemagne, il y a une sorte de « débat » sur la transition énergétique. Les avis sont partagés, y compris au sein de la population.

Une sorte de match entre d’un côté l’idéologie verte et de l’autre, le porte-monnaie blessé par la crise.

 

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