Cause des femmes : 70% des travailleurs pauvres sont des femmes

 Voilà un article pour, malgré tout, aller dans le sens du séminaire de la fondation Gabriel Péri et montrer qu’il faut que le pouvoir soit aussi dans les mains des femmes.

 

En France en 2010, 8,6 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté, soit avec moins de 964 euros par mois.

 

Parmi elles, 4,7 millions de femmes, auxquelles le Conseil économique social et environnemental a choisi de s’intéresser, en publiant un rapport intitulé « Femmes et précarité », qui montre que 70% des travailleurs pauvres sont des femmes.

 

Les auteurs de cette étude écrivent ainsi :

 

« Avec 57% de femmes allocataires du RSA dont 31% à la tête d’une famille monoparentale, des temps partiels féminisés à 82%, la question de la précarité pour les femmes doit être au cœur  de nos préoccupations ».

 

Alarmée par la féminisation grandissante de la pauvreté, la délégation aux droits des femmes et à l’égalité invite donc les Pouvoirs publics à agir, aussi bien à court qu’à moyen terme.

 

La délégation a ainsi analysé les spécificités féminines potentiellement vectrices de précarité au regard de l’emploi puis a mis en évidence l’impact des situations précaires tout au long de la vie des intéressées.

 

Risques accrus 

 

Le constat est simple : il y a un risque de précarisation accentué pour les mères de familles monoparentales.

 

Elle note que les risques de précarité affectent plus durablement le parcours des femmes et « qu’ils se répercutent aussi sur leurs enfants, avec le danger de les inscrire dans un processus de transmission et de reproduction d’un état précaire ».

 

Les pistes d’action ouvertes par la délégation s’articulent autour de deux axes :

 

– celui de la prévention de la précarité en luttant sans relâche, dès le plus jeune âge, contre les inégalités entre les filles et les garçons

– et celui de l’ouverture de perspectives d’insertion sociale et professionnelle garantissant des conditions de vie dignes aux femmes concernées.

 

Premier réflexe, aux yeux du CESE (Conseil économique, social et environnemental) : « lutter contre l’illettrisme ».

Il prône aussi « la mixité dans l’orientation et la formation initiale », afin de dérouter les femmes de l’emploi précaire.

 

Les rapporteurs de ce document estiment que c’est « indispensable pour ouvrir de nouvelles perspectives aux jeunes filles et lever leurs réticences vis-à-vis de certains secteurs porteurs d’emplois ».

 

Santé et accueil des enfants 

 

Le Conseil économique, social et environnemental salue l’accord conclu entre patronats et syndicats au mois de janvier, qui introduit un minimum hebdomadaire de 24 heures pour le temps partiel, alors que les femmes sont donc concernées à plus de 80%.

 

« Nous devons également tenir compte de l’impact des situations précaires sur les retraites des femmes », alors que ces dernières représentent 57% des allocataires du minimum vieillesse et perçoivent en moyenne une pension deux fois plus faible que les hommes.

 

L’idée serait donc de prévoir la capitalisation des cotisations versées « lorsqu’au cours d’une année, l’activité a été inférieure au seuil de validation des droits ».

 

Autre idée avancée : se référer à la moyenne des 100 meilleurs trimestres plutôt qu’à celle des 25 meilleures années pour déterminer le montant de la pension.

 

La santé des femmes entre également en jeu, et le CESE demande un meilleur accès des travailleuses précaires aux droits en la matière, qu’il s’agisse d’accueil en association de quartier, ou dans les unités gynécologiques spécifiques mobiles.

 

Concernant les enfants, elle prône notamment :

 

– la mobilisation de moyens adaptés pour faciliter l’accueil des enfants ;

– le développement des dispositifs d’aide à la parentalité ;

– l’amélioration de l’information et de l’accès aux droits

– et la clarification des règles pour le recouvrement de pensions alimentaires.

 

Un long chemin vers la liberté.

 

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3 Commentaires sur

Cause des femmes : 70% des travailleurs pauvres sont des femmes

  • gta5No Gravatar |

    C’est malheureux de lire cela au 21ème siecle… a croire que toutes ces décennies de lutte pour que les femmes accèdent enfin a l’egalité de traitement qui leur est due n’ont servies à rien. Les mentalités de messieurs les machos qui nous gouvernent semblent toujours aussi peu enclines au changement.C’est tout bonnement désolant

  • creation site vitrineNo Gravatar |

    Rien de nouveaux sous les cieux, malgré les avancées ces dernières années, il y a encore beaucoup a faire…

  • TabManiaNo Gravatar |

    Il est vrai que voir cela au XXIe siècle est désolant, surtout que cet écart est loin d’être comblé, y compris dans les pays puissants.

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