Immigration : la crise fait chuter les flux migratoires dans le monde, note l’OCDE

 

   Selon Marie Bellan, du journal Les Echos, la baisse de l’immigration professionnelle vers les pays de l’OCDE est particulièrement sensible. 

 

Les experts mettent en garde contre cette tendance qui pourrait à terme voir se raréfier une partie de la main d’oeuvre et handicaper la reprise économique.

 

 

Le phénomène s’était amorcé dès les premiers temps de la crise.

Les derniers chiffres fournis par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) lundi confirment que les difficultés économiques ont eu un impact négatif sur le solde migratoire des pays de l’OCDE.

 

Alors que l’immigration légale à caractère permanent (avec titres de séjours renouvelables) avait connu des hausses de 11% en moyenne dans les années 2002-2007, elle a chuté de 6% en 2008, pour atteindre 4,4 millions de personnes.

Une tendance, non encore chiffrée pour le moment par l’OCDE, qui devrait se poursuivre en 2009.

 

Les flux de migrations temporaires ont eux aussi connu une baisse sensible mais de moindre ampleur (-4% en 2008). 

Le volume de travailleurs étrangers temporaires reste ainsi à un niveau global élevé avec 2,3 millions de personnes dans les tous les pays de l’OCDE. Mais ce chiffre cache de fortes disparités entre les pays.

 

En Espagne, en Irlande, en Italie ou encore en République tchèque, des pays fortement touchés par la crise, la baisse des flux migratoires peut aller de -25  à -43%.                     

L’Espagne a par exemple restreint la liste des métiers ouverts à l’immigration professionnelle.

 

En revanche, d’autres pays comme les Etats-Unis, le Canada et surtout la Suède, ont continué à accueillir sur leur sol de nombreux travailleurs étrangers.

 

Quel que soit le pays, en revanche, une observation s’impose : la hausse du chômage est toujours plus élevée pour les immigrés que pour les populations locales, même si dans certains pays, cet impact a été neutralisé par la hausse des taux de participation au marché du travail des immigrés.

 

C’est le cas par exemple de certaines femmes immigrées qui ne travaillaient pas jusqu’à présent et qui occupent, crise oblige, un emploi pour compenser les pertes de revenus des autres membres de la famille.

 

Selon les experts de l’OCDE, cette évolution des flux migratoires, si elle devait se prolonger, pourrait avoir un impact négatif sur la croissance démographique des pays d’accueil.

 

Entre 2003 et 2007, 59% de cette croissance provenait des flux migratoires pour l’ensemble des pays de l’OCDE.

 

Seuls la France, les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande ont un accroissement naturel qui constitue le principal vecteur de la croissance démographique.

 

À l’inverse, au sein de l’Autriche et de la République tchèque, près de 90% de l’augmentation de la population est imputable aux migrations.

Au sein de l’OCDE, un tiers des nouvelles entrées dans la population active est également issu de l’immigration.

 

Une baisse prolongée de ces flux pourrait donc entraîner une perte de main d’oeuvre qui, à terme et notamment au moment de la reprise économique, peut devenir un handicap pour les pays développés.

 

«Il est important de souligner que les immigrés apportent une contribution bénéfique à l’économie nationale, en particulier en période de croissance», a fait observer le secrétaire général de l’OCDE, Angle Gurria.

 

«Les tendances démographiques de long terme demeurent, quelle que soit l’ampleur des difficultés économiques actuelles. Ces dernières ne devraient pas servir d’argument pour imposer des barrières excessives à l’immigration. Il est important de conserver une perspective de long terme en matière de politique migratoire», a-t-il conclu.

  

Si cette analyse pouvait inspirer nos chers gouvernants, les éloignant de déclarations peu glorieuses pour notre nation aux idéaux républicains.

 

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2 Commentaires sur

Immigration : la crise fait chuter les flux migratoires dans le monde, note l’OCDE

  • laurent A.No Gravatar |

    Lu dans Ouest France, édition du 12 août : L’Allemagne en quête de main d’œuvre qualifiée… « Tous les indicateurs économiques sont au vert : exportations en hausse, chômage en baisse…Le pays a même du mal à trouver de la main d’œuvre qualifiée. Elle pourrait faire appel à l’immigration ». L’inquiétude du ministre de l’économie, le libéral Rainer Brüderle, pour les prochaines années n’est donc pas le chômage. L’appel à une main d’œuvre immigrée était déjà abordée avant la crise. L’analyse s’appuie sur différents facteurs : un nombre déjà élevé des employés (40,3 millions en juin), une population allemande vieillissante et des manques déjà présents dans certaines professions comme les médecins, les ingénieurs ou les professeurs. Selon l’Institut allemand de recherche de l’agence pour l’emploi, 805.000 postes seraient actuellement à pourvoir en Allemagne, en augmentation de 10% au deuxième trimestre 2010.

  • Tcherno-BillNo Gravatar |

    L’Allemagne renoue avec la croissance et pourrait manquer de bras pour y faire face ! Quelle leçon!
    Ce gouvernement n’a cessé de pratiquer l’autosatisfaction pendant la crise , et que nous allons mal mais que nos voisins vont encore plus mal , et que c’est grâce à la clairvoyance extraordinaire de notre chef suprême etc….
    Je suis curieux de voir comment ils vont nous expliquer que l’on fait mieux que l’ Allemagne sur ce coup ?
    Mais si!…j’oubliais ! On les écrase sur le terrain de….la flambée du chômage !

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