Incroyable, mais vrai ! Lu dans l’Expansion : la grande finance mondiale accuse l’UE et le FMI d’avoir étranglé la Grèce

 Une étude de l’organisation bancaire internationale, l’IFF, dénonce les conditions « irréalistes » imposées à la Grèce par l’UE et le FMI pour lui accorder une aide à l’occasion d’une comparaison avec la « réussite » de

l’Irlande.

 

La grande finance internationale vole au secours de la Grèce.

 

Selon une étude de l’Organisation bancaire internationale (IIF) rendue publique jeudi, les objectifs d’assainissement budgétaires fixés à la Grèce par ses bailleurs de fonds internationaux – l’UE, la BCE et le FMI – étaient en effet tout bonnement « irréalisables ».

Elle appelle donc à leur assouplissement.

 

La note de recherche de l’IFF a pour objet de comparer les programmes de rigueur imposés en Grèce et en Irlande.

 

Or « les mesures d’ajustement ont été douloureuses mais plus gérables politiquement et socialement » dans ce dernier pays, écrit dans cette note Jeffrey Anderson, directeur pour les affaires européennes de l’IIF.

 

Dans le cas de l’Irlande, souvent présentée comme une success-story du redressement au pas de charge face au contre-exemple de la Grèce, qui vit sa sixième année de récession après trois ans de cure d’austérité, « les objectifs étaient réalisables. Ceux fixés à la Grèce ne l’étaient pas », note-t-il.

 

Concrètement, en effet, l’effort de réduction du déficit budgétaire de l’Irlande se chiffre à 1,7 point de PIB par an de 2010 à 2012.

Soit un effort trois fois moins violent que celui imposé à la Grèce qui est évalué par l’IFF à 5,2% du PIB.

 

Un ajustement budgétaire plus tempéré a aidé l’Irlande à réussir à retrouver de la croissance », estime Jeffrey Anderson.

« Appliquer cet exemple à la Grèce pour aider à la relance nécessiterait un financement additionnel », ajoute-t-il.

 

Nouvel effacement de dette de la Grèce  

 

L’UE n’a pas exclu d’envisager une telle rallonge, qui pourrait prendre la forme d’un nouvel effacement d’une partie de la dette grecque, si Athènes respecte la feuille de route d’austérité et réformes qui lui a été prescrite, mais aucun engagement n’a jusque là été pris.

 

Selon l’étude de l’IIF, ce nouveau coup de pouce à un pays qui bénéfice déjà de prêts UE-FMI de 240 milliards d’euros, et a procédé en 2011 et 2012 avec ses créanciers privés à deux restructurations de ses créances souveraines « aurait au final un coût bien moindre que si le PIB grec continue de chuter et si les doutes sur la solvabilité du pays ne reculent pas ».

 

L’IIF, qui a négocié avec Athènes son premier effacement de créances, a livré cet audit alors qu’Athènes et la troïka, représentant ses créditeurs officiels, peinent à s’entendre sur les modalités des mesures d’austérité et réformes dont le pays doit poursuivre la mise en oeuvre.

 

La Grèce a fait « des progrès significatifs » mais des questions restent à régler, ont affirmé jeudi la Banque centrale européenne (BCE), la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI), après un ajournement des discussions avec Athènes, qui doivent reprendre début avril.


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