Agriculture – Vie chère : ma lettre à la présidente du Conseil général

 

   Je vous avais fait part, sur mon blog, le samedi 3 mars, de mon scepticisme sur l’efficacité des mesures proposées unilatéralement par le présidente du département.

 

Je vous avais fait part aussi, il y a une semaine, de mon inquiétude devant l’inégalité de traitement des acteurs du monde agricole et de la filière pour les consommateurs.

 

Hélas, je n’ai pas été entendu par la présidente du Conseil général, malgré de multiples éclairages et arguments, lors de la commission permanente de ce mercredi 7 mars.

Commission surréaliste, car une séance censée se dérouler à huis clos.

 

Ainsi, il y a un peu plus de quinze jours, le conseiller général socialiste, Gérard Françoise, au motif qu’il ne fait pas partie de la commission permanente, a été prié de quitter l’hémicycle par… un administratif (!), sur ordre de la présidente.

 

Pourtant, ce mercredi, des représentants des organisations professionnelles, ET DE LA GRANDE DISTRIBUTION (!), ont été invités par la présidente Nassimah Dindar, pour assister à la commission permanente.

 

Pas un représentant des organisations de défense des plus concernés, les consommateurs, type UFC-Que choisir ou ARCP.

 

Pire, quand on sait que ces invités « privilégiés » ont pu assister aux débats, et au vote, alors qu’ils étaient des bénéficiaires potentiels de ces mesures, donc intéressés à « l’affaire ».

 

La présidente avait pourtant refusé ma proposition publique d’une assemblée plénière, qui aurait permis à toute l’opinion d’être informé des positions des uns et des autres.

 

Elle a préféré privilégier un petit aréopage, les journalistes, bien sûr, n’étant pas eux, admis à assister aux débats.

 

Nous n’étions pas contre des mesures de la part du département, à condition que soit reconnue la responsabilité première de l’État qui, dans cette affaire, s’en est bien tiré devant le bienveillant asservissement des présidents des collectivités régionale et départementale.

 

Mais nous étions contre ces mesures discriminatoires, et inefficaces.

 

Nous avons donc, au groupe PCR-Alliance, décidé de proposer des amendements au rapport présenté par la présidente.

Celle-ci n’a même pas daigné les mettre au vote, préférant nous soumettre au choix inconséquent suivant : le rapport voté ou rien !

 

C’est la raison pour laquelle, devant cette attitude peu démocratique, nous avons décidé de ne pas participer au vote.

Aujourd’hui, la brutale réalité nous rattrape tous.

 

Ainsi, le président de la Chambre d’agriculture, Jean-Yves Minatchy, en visite sur un marché forain de Saint-Denis, a mis le doigt sur le caractère injuste des mesures « Nassimah ».

En effet, selon le président, 86 % de la production maraîchère est écoulé sur des marchés forains ou des petits libres services. Ces petits producteurs ne bénéficieront pas de la manne du département.

 

J’ai donc adressé à la présidente un courrier dont le contenu est publié ci-dessous :

 

Madame la Présidente,

J’ai l’honneur de vous solliciter à propos de l’inquiétude des petits producteurs agricoles sur la mesure produits solidaires, relayée ce jour par M.Jean Yves Minatchy, Président de la Chambre d’agriculture.

Ayant moi même été interpelé par différents producteurs qui considèrent qu’une part essentielle d’entre eux ne bénéficiera pas de l’aide de la collectivité orientée sur les fruits et légumes.

Lors de la commission permanente, nous vous avions alerté sur cette crainte exprimée par ces producteurs à travers la motion déposée par notre groupe.

Ces derniers, par l’intermédiaire du Président de la Chambre d’agriculture, sollicitent une concertation avec la collectivité et son exécutif sur les modalités d’une prise en compte de leur demande d’inclure le dispositif que vous avez initié.

Compte tenu des habitudes de consommation traditionnelles (marchés forains, commerce de proximité et petits producteurs en vente directe) la demande exprimée est légitime tant du point de vue des producteurs que des consommateurs.

En espérant que cette demande recueille votre arbitrage favorable.

Je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de ma considération distinguée.

Pierre Vergès
Vice Président délégué à l’agriculture

 

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