MEDEF, vous avez dit MEDEF ? Et défiscalisation ?

   Plus assimilationniste que De Prince, ça n’existe pas ? 

Dans un quotidien réunionnais, Yann De Prince, président du Medef, déclarait, à propos du plan d’austérité du gouvernement :

 

« Concernant la Réunion, les deux mesures qui m’inquiètent sont l’augmentation du forfait social de 2% et le coup de rabot supplémentaire de 10%.

On imaginait un rabotage de 5%, mais pas dans ces proportions !

Quand on connaît le rôle vital de la défiscalisation pour les entreprises réunionnaises et la création d’emplois… C’est inquiétant.

Le risque, c’est de ne plus trouver à terme de personnes désirant investir outre-mer à force de réduire l’intérêt de la défiscalisation ».

 

Précision pour M. De Prince : l’augmentation du forfait social concerne non seulement les entreprises des DOM mais aussi de la France.

Quant au « coup de rabot »,  il était prévisible.

 

Cela fait des semaines que l’on en parle.

Et à ce même taux de 10%. Alors côté « imagination »…

 

Une position que d’ailleurs ne partage pas son confrère de la FEDOM qui « attend de voir le détail car le président a promis que celles qui favorisent l’emploi ne seront pas touchées ». On peut toujours espérer !

 

Mais le plus surprenant dans les déclarations de ce monsieur De Prince, ce n’est pas le sort des entreprises réunionnaises, en tant que telles.

 

Elles vont trinquer comme les entreprises françaises, mais leur fragilité (TPE / PME) va complexifier la chose.

 

Le « risque », pour De Prince, ce n’est donc pas la fermeture d’entreprises.

 

Pas plus que la conséquence dramatique de ces fermetures : la suppression d’emplois et la mise en grande difficultés de nombreuses familles.

 

Pour lui, c’est « de ne plus trouver à terme des personnes désirant investir outre-mer« .

 

Alors là, chapeau !

Car cela montre une vision unique et étriquée de l’avenir économique de La Réunion : seulement, exclusivement avec la France. Sans la France, La Réunion, selon De Prince, c’est fini.

 

La preuve ?

Son organisation veut aider le secteur touristique réunionnais…. en tenant un stand à l’Université d’Eté du MEDEF national.

Sacrés débouchés en perspective ! 

 

D’ailleurs, comme il le dit lui même, en cas de crise, il faut limiter les frais de fonctionnement.

Alors, cette opération bat’karé, est-elle vraiment utile?

 

C’est vrai que cela ne va pas coûter cher au MEDEF, question salariés.

Car le stand sera tenu par…. des bénévoles (recrutés par la nouvelle équipe de la SR21, dont le directeur général n’est autre que le cousin de Didier Robert).

 

Alors, ces  jeunes « dynamiques, sérieux et au fait des réalités économiques de La Réunion «  ont été recrutés pour participer à  » La valorisation du territoire réunionnais : environnement des affaires, expertises, position géostratégique… »

 

La valorisation des entreprises du MEDEF Réunion et la mise en relation », bon courage !

 

Mais à propos… ont-ils bénéficié de la continuité territoriale, ces jeunes ? Et les membres du MEDEF ? 

 

Plus assimilationniste que De Prince, ça n’existe pas !                                                                                                                                         

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2 Commentaires sur

MEDEF, vous avez dit MEDEF ? Et défiscalisation ?

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    Pas mal vu !
    Cela met en relief une vision très particulière de la défiscalisation
    tout comme cela met en lumière la confiance que porte De Prince à l’économie réunionnaise et à ses entreprises !

  • Bruno97490No Gravatar |

    certains sont plus incisifs:

    L’ancien ministre sarkoziste et actuel président du Parti radical, Jean-Louis Borloo, déplore que les mesures annoncées « ne [soient] pas à la hauteur des enjeux soulevés par la crise financière de cet été. » Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle, va plus loin, en qualifiant François
    Fillon de « tartuffe » : « (…) a-t-il oublié que le Parlement est appelé à débloquer 15 milliards d’euros supplémentaires pour le tonneau des danaïdes grec (…) ? ».

    mais les réactions d’autres sont incroyables:

    président du groupe UMP à l’Assemblée, Christian Jacob ou du président du Sénat, Gérard Larcher : « [Les mesures annoncées] sont économiquement adaptées à la conjoncture et réparties de la manière la plus équitable possible afin de préserver notre pacte social (…) ».

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