Le projet socialiste 2012 – Un nouveau modèle de développement ? (13 / 30) – De la parité homme/femme dans le travail

 

Avant-propos – Les responsables politiques réunionnais, je dis bien responsables, doivent envisager de marquer d’une empreinte Réunionnaise le projet présidentiel de 2012, projet alternatif à la politique du Gouvernement Sarkozy et de ses « obligés péi ».

Mais cela ne peut se concevoir que si nous justifions notre volonté d’un traitement différencié, du fait de nos singularités,  par la prise en compte d’orientations stratégiques nationales, dont les effets doivent asseoir notre appartenance à l’ensemble républicain.

 

Vous avez tous entendu parler du projet du Parti Socialiste pour 2012. Je vous propose une série d’articles concernant ce projet.

Toujours dans le chapitre relatif au pouvoir d’achat, aux salaires et aux pensions, le projet socialiste propose :

« Pour que l’égalité salariale femme/homme devienne une réalité, nous en ferons une condition pour conserver des exonérations de cotisations patronales ».


En 2007, Ségolène Royal abordait aussi cette idée :

« Faire respecter l’égalité hommes/femmes, notamment au travail : par l’élaboration d’une charte pour l’égalité d’accès et l’égalité de traitement, ouverte à l’adhésion des entreprises et des services publics ;

L’engagement de l’Etat pour une promotion égale des femmes et des hommes pour les emplois de responsabilité ».


Il existe déjà une réglementation très stricte ayant pour objet d’assurer l’égalité hommes/femmes : la Prohibition des discriminations fondées sur le sexe avec les articles L. 1132-1 à L. 1132-4 du  Code du travail.

 

Malgré cela, les discriminations sont considérables.

 

Selon l’observatoire des inégalités,  les femmes gagnent 27 % de moins que les hommes.

L’écart est de 19 % pour des temps complets et 10 % à poste et expérience équivalents.

 

L’inégalité des salaires est la plus forte chez les cadres (30,7%) et les salaires les plus élevés.

À l’inverse, l’écart le plus faible se trouve parmi les employés (6,1%), une catégorie majoritairement féminisée.

 

Les écarts de salaires ont nettement baissé depuis les années 1950.

 

Mais depuis les années 1990, le rattrapage s’est interrompu, en partie parce que les femmes demeurent à l’écart des postes à responsabilités les mieux rémunérés, et qu’elles sont plus souvent employées dans des secteurs où les salaires sont bas tels que les services, le commerce, l’aide à la personne par exemple.


Derrière cette « égalisation » avec les hommes face au chômage, se cachent des emplois de mauvaise qualité à temps partiel, souvent subi, de moindres responsabilités, etc.

 

Les femmes demeurent largement défavorisées sur le marché du travail. 8,3% des femmes salariées sont en situation de temps partiel subi, contre 3% des hommes.


Outre la question des rémunérations, c’est aussi les conditions d’accès aux postes de responsabilités pour les femmes qui est posé.

 

Il faut admettre qu’on ne trouve aucune réponse dans le projet PS.


Le PS déclare :

« Passons des déclarations d’intention aux objectifs dans le temps. Le maintien des exonérations de cotisations sociales sera conditionné à la conclusion d’un accord sur l’égalité salariale au sein de l’entreprise qui disposera d’un an pour engager et faire aboutir la négociation ».

 

Le dialogue social n’est pas instauré dans toutes les entreprises, notamment les plus petites.

Ce n’est donc pas gagné pour les salariées des PME et des TPE.


Et le meilleur est pour la fin : le PS admet implicitement que les entreprises sont TOUTES exonérées de cotisations patronales. Sinon, cette mesure serait… discriminatoire.

                                                                                                                         

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2 Commentaires sur

Le projet socialiste 2012 – Un nouveau modèle de développement ? (13 / 30) – De la parité homme/femme dans le travail

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    le PS veut maintenir les exonérations de charges sociales pour les entreprises pratiquant la parité homme / femme en termes de salaire.
    ce qui suppose que TOUTES les entreprises sont exonérées de charges sociales, si aucune entreprise ne les paie, pourquoi conserver le dispositif?
    mais si certaines entreprises paient des cotisations, quel va être le « levier » pour les inciter à mettre en place la parité?
    il aurait mieux valu un système comme celui pour la SRU ou la parité politique : les fautifs paient une amende. Il ne resterait plus qu’à faire en sorte que la loi s’applique

  • ArsinoéNo Gravatar |

    j’ai parcouru le document long, même dans la partie « formation », on ne sent pas du tout une réelle volonté de créer les conditions pour que les femmes accèdent à des hautes responsabilités, aucune mesure d’incitation à leur faire prendre le chemin d’études scientifiques ou techniques.
    Faut-il recourir aux « quotas »? certes, le mot, depuis quelques jours, est vraiment sujet à caution. faut-il réserver des places aux femmes dans les grandes écoles? faut-il une loi pour imposer la parité dans le gouvernement? et dans les conseils de parents d’élèves?
    outre la question de l’inégalité salariale, c’est bien une question de société qui est posée.
    dans ce projet, on ne voit pas réellement émerger une nouvelle société, plus juste, plus équitable,
    pas de vrai changement, des ajustements de quelques mesures,
    une vraie révolution, quoi !

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