Le projet socialiste 2012 – Un nouveau modèle de développement ? (24 / 30) – Pour une justice plus efficace

 

Avant-propos – Les responsables politiques réunionnais, je dis bien responsables, doivent envisager de marquer d’une empreinte Réunionnaise le projet présidentiel de 2012, projet alternatif à la politique du Gouvernement Sarkozy et de ses « obligés péi ».

Mais cela ne peut se concevoir que si nous justifions notre volonté d’un traitement différencié, du fait de nos singularités,  par la prise en compte d’orientations stratégiques nationales, dont les effets doivent asseoir notre appartenance à l’ensemble républicain.

 

Vous avez tous entendu parler du projet du Parti Socialiste pour 2012. Je vous propose une série d’articles concernant ce projet.

Autre proposition socialiste pour « retrouver la justice pour bâtir l’égalité réelle », celle concernant la sécurité :

 

« Pour améliorer la sécurité des Français et la tranquillité publique, nous renforcerons les moyens de la police et de la gendarmerie, notamment en créant dix mille postes de gendarmes et de policiers de proximité.

Pour une justice plus efficace, nous procéderons au rattrapage des moyens.

Chaque acte de délinquance trouvera une réponse immédiate, juste et proportionnée ».


En 2007, Ségolène Royal proposait quant à elle :

 

« Créer une nouvelle police de quartier pour mieux assurer la sécurité quotidienne : Procéder à une répartition plus juste des effectifs : donner la priorité aux renforcements quantitatifs et qualitatifs des zones sensibles.

Affecter des policiers expérimentés, bénéficiant d’une réelle différenciation de rémunération, dans les secteurs plus difficiles (avantages de carrières, aides au logement, etc.) ».


Fin 2010, un sondage indiquait que 26% des sondés estimaient que la gauche ferait «moins bien que la droite» dans la lutte contre l’insécurité, et 43% pensaient qu’elle ferait «ni mieux ni moins bien». Reste 24% des Français qui considéraient que les socialistes feraient mieux.

 

Dans la compétition à la présidence de la République, la question de la sécurité est donc centrale.


C’est ainsi que le PS annonce la réapparition de la police de proximité, notamment dans les zones sensibles ou prioritaires.

Cette police avait été supprimée par l’UMP en 2003.

 

Tout comme l’UMP a supprimé, depuis 2007, quelques 10.792 emplois de policiers et gendarmes.

La proposition socialiste pour 2012 de créer 10.000 postes n’est donc qu’un retour à la situation d’avant 2007.


Par ailleurs, en novembre 2010, le PS rédigeait 22 propositions pour apporter des « réponses justes et efficaces à la délinquance ».

Elles étaient déclinées dans le document « Pour un pacte national de protection et de sécurité publique ».


Ce pacte reposait sur quatre grands principes :

 

Bâtir une société qui crée de la sécurité
 ;

– Assurer une présence quotidienne des forces de sécurité et de la justice ;

– Ouvrir l’éventail des réponses pour une sanction proportionnée de chaque acte
 ;

– Moderniser le fonctionnement des forces de sécurité et de la justice.


C’était une première réponse à la remarque de Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère et secrétaire national du PS à la sécurité : « Nous n’avons pas eu de doctrine sur ces questions (de sécurité ndlr) depuis 2002 et la défaite de Lionel Jospin».

 

Cette doctrine pourrait bien faire un large appel aux élus locaux : « Le PS a une chance immense : c’est un parti avec beaucoup d’élus aux pratiques longues et validées par leurs électeurs. Ce serait idiot de ne pas en tenir compte», expliquait Urvoas. D’où la volonté affichée de «reconstruire des forces territorialisées de police et de gendarmerie».


Nouvelle version de la position de Jean-Pierre Chevènement, alors ministre de l’Intérieur (1997) qui voulait

« redéfinir la carte des zones police/gendarmerie,  redéployer les effectifs, les fidéliser dans les départements où la délinquance et les violences urbaines étaient les plus importantes, et supprimer les  tâches indues».

 

Par ailleurs, le programme 2012 du PS ne semble pas vouloir  revenir sur le rattachement des képis au ministère de l’Intérieur décidé en 2009 par Nicolas Sarkozy.


Enfin, le PS saura-t-il tirer les leçons de la police de proximité qu’il avait induite ?

 

De la même manière, saura-t-il s’appuyer sur le bilan des « contrats locaux de sécurité » mis en place par Lionel Jospin ? Ce qui sous-tend également l’idée d’une nouvelle définition des missions de la police municipale.


Sur le papier, c’est intéressant.

Sauf que les élus locaux ont été assez échaudés par cette question, à cause des modifications voulues par Sarkozy.

 

Une frilosité de leur part n’est donc pas exclue (notamment pour des raisons budgétaires et financières).

 

Tout comme on peut s’attendre au mieux à du scepticisme, au pire à quelques réticences de la part des forces de l’ordre. Leurs syndicats souhaiteraient une meilleure définition des rôles, missions, compétences, champs territoriaux de chacun.

Notamment de cette fameuse police de proximité et de cette police municipale.

 

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2 Commentaires sur

Le projet socialiste 2012 – Un nouveau modèle de développement ? (24 / 30) – Pour une justice plus efficace

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    la question de la sécurité, sera très certainement mise en avant pour les présidentielles. les dérives extrêmistes de Sarkozy, la surenchère sur ce sujet, les positionnements sur les questions de juge, de remise en liberté… tout cela a été monté en épingle sous Sarkozy, le débat laisse des traces qu’il sera difficile d’effacer.
    à situation économique et sociale difficile, se greffe obligatoirement une question de justice. non seulement pour se rebeller contre cette honteuse injustice sociale (salaires des patrons v/s minima sociaux), mais aussi parce que le sentiment d’injustice est tel qu’il peut trouver un exutoire n’importe où, n’importe quand, n’importe comment.
    mettre des policiers – de proximité – en plus, peut permettre de rendre les forces de « l’ordre » plus visibles, mais cela ne peut en aucun cas faire disparaiitre les raisons profondes d’une certaine « délinquance ».

  • ChloéNo Gravatar |

    les contrats locaux de sécurité ont été remplacés par Sarkozy, d’après ce qu’on m’en a dit, ils sont nettement moins favorables à une intervention « préventive » de la part des collectivités (mairies), mais comme celles-ci n’ont plus d’argent..

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