Le projet socialiste et les outremers (22 et 23 /30) – Des mesures pour la Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre et Miquelon

 

   Dans le prolongement des articles consacrés au projet global, voici la présentation des propositions socialistes pour l’outre-mer.

Il appartient aux responsables politiques réunionnais d’envisager de marquer d’une empreinte réunionnaise ce projet présidentiel de 2012. Dès lors, il est ouvert à toute discussion.

  

La 22e proposition des socialistes ne concerne pas La Réunion. En effet, elle préconise ceci :

 

« Dans le respect des contraintes environnementales, aider à la construction de nouvelles usines de métallurgie et de nickel en Nouvelle-Calédonie ».


La proposition 23 préconise ceci :

 

«  Faire valoir et défendre les intérêts des Outremers en matières d’extension du plateau continental en particulier à Saint-Pierre et Miquelon et valoriser la biodiversité des Outremers ».


Si la question du plateau continental concerne Saint-Pierre et Miquelon, c’est qu’il y a une bonne raison.

Depuis des années, et de façon très affirmée depuis l’été 2007, Moscou revendique 1,2 million de km2 sur le fond de l’océan Glacial Arctique, expliquant que cette zone est le prolongement de son plateau continental.


De son côté le Danemark va réclamer que le pôle Nord soit reconnu comme relevant de la souveraineté danoise.

Les Etats-Unis, le Canada, et la Norvège ne le souhaitent pas, et évoquent eux aussi, une partie du territoire.


Les raisons de cette mobilisation internationale ?

L’Arctique renferme des réserves inexplorées d’environ 90 milliards de barils de pétrole et de 47 200 milliards de mètres cubes de gaz, selon le US Geological Survey (USGS, l’agence américaine de recherche géologique).


De plus, avec les changements climatiques, la fonte des glaciers de l’Arctique s’accélère.

Et c’est peut être enfin, la réalisation du vieux rêve et la réédition de l’exploit de Roald Amundsen qui réussit à franchir le premier le passage du Nord-Ouest sur son navire nommé Gjöa, en 1906.

 

Une telle route permettra à tout le trafic maritime de passer par le Nord (donc de délaisser le Sud et par ricochet La Réunion).

L’importance géostratégique de Saint-Pierre et Miquelon est donc évidente.


N’oublions pas non plus que, sous nos yeux, Maurice et les Seychelles ont, conjointement demandé et obtenu de l’ONU le feu vert pour définir les nouvelles limites d’un plateau continental désormais partagé.

Les deux pays vont mutualiser les moyens d’explorer et d’exploiter les ressources disponibles sur ce plateau (avec éventuellement des gisements pétroliers).


Tirant les leçons de coopération avec les Seychelles sur le dossier de l’extension du plateau continental, Maurice a la ferme intention de faire cause commune avec les Maldives.


Madagascar se mobilise aussi : la question de la souveraineté malgache sur les eaux marines et le plateau continental a fait l’objet d’une demande des dirigeants de la grande Ile auprès de l’ONU, pour que l’organisme détermine la délimitation des frontières marines.

En jeu : les îles éparses et autres richesses sous-marines, ressources naturelles biologiques et non biologiques que recèlent les fonds marins et leurs sous-sols. 

  

L’importance géostratégique de La Réunion (et de Mayotte) est donc là aussi démontrée.

Quant à la valorisation de la biodiversité outre-mer, c’est une « vieille idée ». Rappelons seulement que la France dispose d’une situation exceptionnelle.


Avec 10% des récifs coralliens du monde, avec une forêt tropicale  appartenant à l’un des derniers grands blocs forestiers au monde relativement intact, et avec de nombreuses espèces végétales et animales, uniques au monde, l’outre-mer dispose d’un patrimoine naturel exceptionnel, mais fragile.

 

Menacé par les pollutions, la transformation en terre agricole, la surexploitation des ressources animales, ce patrimoine disparaît progressivement, compromettant les chances de voir naître un développement fondé sur la préservation et l’utilisation durable de ce capital.


Des organismes comme l’UICN, WWF, se penchent sur la question. L’Europe propose des financements sur le sujet.

 

Depuis des années, les gouvernements n’ont pas vraiment pris en compte cette richesse, à tel point que l’UICN devait écrire, en 2007 :

« les financements publics dont bénéficie l’outre-mer n’intègrent pas suffisamment les enjeux écologiques. Loin des ambitions politiques affichées en France, les efforts en matière de protection de l’environnement et plus particulièrement de la biodiversité et de la gestion durable des écosystèmes restent très insuffisants ». Depuis, il y a eu quelques actions.


Mais encore une fois, le projet PS ne précise ni l’objectif, ni les moyens (humains et financiers), et ne donne aucune précision quant aux stratégies à déployer.

                                                                                                                                                    

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1 Commentaire sur

Le projet socialiste et les outremers (22 et 23 /30) – Des mesures pour la Nouvelle-Calédonie et Saint-Pierre et Miquelon

  • ManuellaNo Gravatar |

    il est bien évident que l’outre-mer est important pour la France, car, à part la biodiversité, c’est bien le rôle géostratégique qui est en jeu
    la France est « présente sur tous les océans », dit-on généralement. c’est bien ça qu’il faut mettre en avant.

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