Loi pour Dexia, budget national et budget des collectivités : c’est la récession !

 

Chaque jour apporte son lot d’informations économiques.

Toutes vont dans le même sens : celui de la restriction, de la récession.

En attendant des jours meilleurs.

 

Alors, le gouvernement, petit tâcheron de l’économie, fixe un objectif qu’il sait qu’il ne tiendra pas, et attend…

La loi de finances de novembre est conçue pour être revue en juin.

 

Et cela, quel que soit le Président de la République !

 

Dexia : une loi votée a minima

 

Les députés ont adopté lundi le projet de loi sur Dexia : 49 voix pour et 25 contre.

Peu de monde donc, dans cet hémicycle.

 

Seuls 75 députés étaient là. Cette loi prévoit le plan de démantèlement de Dexia, avec les sommes apportées par les trois Etats actionnaires (France, Belgique, Luxembourg).

 

Une garantie globale s’élevant à 90 milliards, répartis à 60,5% pour la Belgique, 36,5% pour la France et 3% pour le Luxembourg.

 

Cette loi n’est pas de nature à rassurer qui que ce soit.

Les Français sont de plus en plus inquiets et les agences de notation, elles, voudraient bien exercer leur pouvoir à l’encontre de la France.

 

Cette fois, c’est Moody’s qui envisage de dénoter la gestion de la Nation française.

Le AAA de la France pourrait bien ne pas connaître une longue vie.

 

Réponse dans trois mois.

Autrement dit, en fin d’année.

 

À quelques mois seulement de l’élection présidentielle.

C’est certainement la proximité de ces échéances qui rend le gouvernement encore plus fébrile. 

 

Car  Moody’s explique que la marge de manœuvre budgétaire du gouvernement a rétréci.

Et menace la France contre tout manquement aux engagements pris par le gouvernement en faveur de réformes économiques et budgétaires.

 

Ces réformes doivent être constantes, voire renforcées.

Une dégradation de la note française juste avant les présidentielles est loin d’être un atout pour Sarkozy.

 

D’autant plus qu’il a devant les yeux, d’autres pays de la zone euro, en train de s’effondrer, comme la Grèce. Ou d’autres, comme le Portugal, qui sont dans une récession colossale.

 

À tel point que  le Portugal s’attend, en 2012, à vivre la pire récession depuis… 1974, c’est-à-dire à la fin de la dictature… après la « Révolution des oeillets ».

 

Le pays peine à se redresser malgré l’aide de 78 milliards accordée par le FMI et l’Europe, en mai dernier.

Le gouvernement portugais  a ainsi annoncé une nouvelle vague de mesures d’austérité.

 

Avec cette fois, une action directe dans le portefeuille : coupes dans les primes de fin d’années, coupes dans les vacances des fonctionnaires.

Et en France ? Si les députés ont joué les absents pour le projet de loi Dexia, il faut souligner qu’ils planchent sur le budget 2012.

  

Budget 2012 : dans l’attente du collectif budgétaire de juin !

 

Un « drôle de budget ». Et cela à plusieurs titres.

D’une part, parce que le taux de croissance espéré par le gouvernement a malheureusement peu de chances d’être atteint : 1,75% en 2011 et 2012.  

 

Mais l’OFCE prévoit 0,8% en 2012.  Gilles Carrez espère un « petit 1% ou 1,2% ».

 

D’autre part, parce que, même du côté de l’UMP, on s’accorde à dire qu’il y aura un « collectif budgétaire » dès juin.  

Cela sera forcément le cas en cas de victoire de François Hollande le 6 mai 2012.

 

Et même si par malheur, Sarkozy revenait au pouvoir (au secours !), il y aura un tel décalage entre les recettes attendues et celles enregistrées, qu’il faudra encore faire 5 milliards d’économies supplémentaires.

 

Toujours est-il que ce projet de loi de finances, même s’il entraine le dépôt de centaines d’amendement (plus de 300 déposés sur la première partie), n’est que provisoire.

 

Et qu’il a déjà suscité de très nombreux commentaires, de vives réactions et une condamnation incontestable. 

En effet, on en connaît les grandes lignes depuis le 24 août dernier.

 

Le gouvernement étant toujours à la recherche du milliard d’euros supplémentaire d’économies, il affine ses positions et avance de nouveaux pions.  

 

Quand il ne tourne pas le dos aux raisons même qui ont généré les dispositifs.

 

Un seul exemple : la taxation sur les boissons sucrées se heurte à des problèmes constitutionnels et dans les dernières versions, on ne lit plus rien sur la santé publique.

 

En revanche, le gain devrait servir à financer la baisse du coût du travail des salariés agricoles.

 

200 millions d’euros en moins pour les collectivités

 

Rappelons que sur ce milliard d’euros d’économies supplémentaires, 200 millions seront pris sur les budgets des collectivités.

C’est peut être sur ce point que les débats risquent d’être plus vifs.

 

D’ores et déjà, des parlementaires UMP, également à la tête de collectivités, se montrent particulièrement agacés par ces mesures, d’autant plus qu’ils sont déjà confrontés à un gel de leur dotation de fonctionnement (pour la 2e année consécutive).

 

Les départements et régions, qui devaient disposer de 77 millions d’euros supplémentaires au titre de la dotation globale de fonctionnement, devront y renoncer.

 

Les communes ne percevront plus les 30 millions d’euros au titre de la taxe sur les activités polluantes, appliquée aux granulats.

 

Les 100 millions d’euros restants seront pris sur le fonds départemental de péréquation de la taxe professionnelle et sur les frais de recouvrement de certaines taxes.

 

Mais le minimum minimorum pour les hauts revenus

 

Alors oui, il y aurait la solution d’une taxation des hauts revenus.

« Pour de vrai » et non pas par une mesurette provisoire et somme toute ridicule.

 

À l’Elysée et à Matignon, comme à Bercy, on répète à l’envi que rien ne changera : ce sera une taxation à 3% pour les revenus entre 250.000 et 500.000 euros et à 4% pour des revenus supérieurs.

Seulement voilà, il y a comme un vent de fronde sur les bancs UMP de l’Assemblée nationale.

 

La preuve ? Cet amendement du député UMP Michel Piron qui a proposé une tranche à 46% sur les revenus supérieurs à 150.000 euros par part.Il  a recueilli plus de 80 signatures … de députés de la majorité.

 

Ainsi va l’économie. Toujours dans le même sens. Celui du profit et du capital !

                                                                                                                                                                             

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6 Commentaires sur

Loi pour Dexia, budget national et budget des collectivités : c’est la récession !

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    et en plus, la taxation des hauts revenus n’est que provisoire, elle sera supprimée lorsque le déficit sera résorbé
    même si ce n’est pas demain la veille, le principe d’un allègement d’impôt pour les hauts revenus devrait être appliqué tout le temps, pour une simple question de justice fiscale

  • PalhumourNo Gravatar |

    Oté Jean-Jacques, dors un peu plus ! ta nuit a du être torride !!!!
    tu planes, grand matin…
    je pense que tu voulais dire le principe d’un « renforcement »…

  • EricNo Gravatar |

    @Jean-Jacques: tu ne nous avais pas habitué à de telles prises de position…. mais on aura rectifié, te connaissant (virtuellement) depuis que tu écris
    mais c’est mal parti pour l’outre-mer, car comme l’écrivent les Echos: L’Assemblée a réduit un avantage fiscal sur le résultat imposable des entreprises situées dans les départements d’outre-mer, dans le cadre de l’examen du projet de loi de Finances 2012. Cet « avantage fiscal profite essentiellement à des entreprises qui bénéficient déjà d’autres mesures en faveur de l’investissement ou de l’emploi et sont d’ores et déjà rentables », selon l’article proposé par le gouvernement.
    Ceci « aboutit à créer ou renforcer une inégalité devant l’impôt entre ces entreprises bénéficiaires de l’aide fiscale et les autres entreprises », selon le projet de loi de Finances. Cette mesure va rapporter 100 millions d’euros.
    rapporter à l’Etat, bien sûr, mais quelles conséquences sur l’économie réunionnaise?

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    Oups,
    je reconnais mon erreur !!!!!
    La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus v est de 3 % ou 4 %, selon le montant du revenu
    c’est se foutre de la gueule du bon peuple pauvre et exploité !

  • ùXBäNo Gravatar |

    tout ceci est vrai , mais j’attends de voir le programme précis de hollande avec une grande interrogation , comment résoudre l’équation suivante :
    dette abyssale + croissance très faible + crise internationale + très grandes attentes sociales de ses électeurs = ?
    je crois savoir que sa stratégie serait de relancer la croissance par la demande intérieure en créant des emplois publics entre autres.
    vu notre niveau d’endettement actuel comment cela pourra-t-il se faire alors même que les agences de notation nous ont déja dans le viseur ?
    une telle stratégie ne peut être que provisoire comment y associer à des mesures de création d’emplois et de richesse sur le long terme ?

  • AnonymeNo Gravatar |

    Et si la solution était la suppression des agences de notation?
    De qui ça dépend, le truc? c’est anglo-saxon et ça semble exclure une bonne part de pays ou continents.
    ça sert à quoi? sinon à mettre la pression sur les gouvernements. quels sont les vrais critères qui font que l’on a un AAA ou un AA+? comment sont financés ces trucs?
    il faudrait les supprimer – ces agences existent et on est dans la m..de ; on était aussi dans la m..de quand elles n’existaient pas
    donc

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