À propos des élections : de la stratégie du PCR et des principes qui en découlent (3ème partie)

 

   Depuis sa création, le PCR a toujours eu le même objectif : ouvrir la voie, en allant partout combattre les adversaires de droite, dont l’objectif a toujours été d’anéantir le PCR.

 

Pour cela, il a toujours déployé la même stratégie : demander à celle ou celui qui a le plus de chances de l’emporter d’aller se confronter aux candidats en poste. 

 

Se présenter dans l’intérêt du parti pour faire gagner La Réunion

  

Ce fut le cas pour Paul Vergès, candidat au cantonales à Terre-Sainte, dans les années 70.

Cela a permis, quelques années plus tard, à Elie Hoareau d’être élu maire de Saint-Pierre.

 

Quelques années auparavant, ce même Paul Vergès s’était présenté au Port et est devenu maire.

Cela ne l’a pas empêché d’ouvrir la voie à des victoires futures, en allant se présenter aux municipales à Saint-Paul.

 

Toujours pour évoquer les élections municipales, on peut citer la candidature de Lucet Langenier, à Sainte-Suzanne.

Empêché de se présenter, en 1989, pour des raisons de formalités fiscales contestables, il n’est pas venu à l’idée d’un autre responsable de Sainte-Suzanne, fut-il élu dont « le nombril y a été coupé », d’en profiter pour tenter de « poignarder politiquement » le regretté camarade Lucet Langenier.

 

L’exemple de Paul Vergès 


Pour les législatives, les exemples sont multiples : Claude Hoarau est élu en 1996 aux élections législatives partielles dans la 2ème circonscription, celle qui va de La possession jusqu’à Trois-Bassins.  

Cette élection, gagnée contre Margie Sudre, a été rendue nécessaire parce que Paul Vergès, alors député, avait arraché le siège de sénateur, devenu vacant suite à la condamnation judiciaire de Éric Boyer.

 

En passant, Paul Vergès était « légitime » en tant que député, avait « bien travaillé », et aurait pu dire « qu’un autre que moi soit candidat aux sénatoriales partielles ». 

Il ne l’a pas fait, considérant que sa place est d’ouvrir la voie pour de nouvelles victoires. 

 

L’exemple de  Claude Hoarau 

 

C’est cet exemple qui a été suivi par le camarade Claude Hoarau. 

En effet, suite à la fameuse dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République Jacques Chirac en 1997, Claude Hoarau a été désigné pour aller dans l’Est à la conquête de la 5ème circonscription (qui allait de Sainte-Marie à Saint-Benoît).

 

Aucun observateur n’a cherché à dire qu’il était légitime et qu’il a bien travaillé dans la 2ème circonscription, et que le PCR l’envoyait dans une circonscription impossible à arracher. 

En « sortant Virapoullé » aux législatives, avec l’aide de militantes et militants, responsables ou non, Claude Hoarau a ouvert la voie pour que Saint-André « tombe » 11 ans plus tard.

 

Claude Hoarau occupera alors le poste de député jusqu’à la fin de la législature (2002). 

Tous ces candidats n’étaient pas pour autant « des natifs » de la circonscription ou de la commune. « Leur nombril n’y était pas coupé », pour reprendre l’argument mis en avant par certains.

 

Des candidatures au nom d’une stratégie, et non pour conforter des « fiefs »

 

Le fait, pour ces candidats de se présenter ici ou là, ne relevait pas d’une décision personnelle, mais bien d’une stratégie. Et celle-ci est clairement définie et adoptée par les membres du Parti.

Il est parfois des mots qu’on emploie à tort et à travers.

 

Ainsi en est-il des mots « fief » et parachutage.

Le fief, n’est-ce pas une résurgence moyenâgeuse ?   

 

Le mot remonte au Moyen Âge et désignait un domaine qui appartenait exclusivement à quelqu’un, généralement, un seigneur. 

Ce mot est passé dans le langage contemporain.

 

Néanmoins, il garde toute sa signification quelque peu royaliste.   

L’appartenance d’un territoire à une seule personne n’est donc pas acceptable, il n’y a pas de rapport de vassal à seigneur.

 

C’est d’ailleurs pour cela que le PCR a toujours combattu cette idée de fief : la terre appartient à tous.

 

Le danger de rompre les liens entre les générations 

 

Un autre danger guette le PCR : l’instrumentalisation de membres du PCR par des media complaisants (mais est-ce un hasard que ces media leur accordent une place de choix ?).

Le problème est encore plus grave lorsque ces camarades combattent, consciemment ou non, non seulement la direction de leur Parti, mais aussi la stratégie de leur organisation, faisant ainsi le jeu des adversaires d’une organisation qui a toujours refusé d’être aux ordres des partis au pouvoir.

 

Que penseraient les camarades si dans la presse, un de leurs frères (ou soeurs) de lutte, s’en prenaient violemment à d’autres camarades de combat ?

Si nous n’y prenons garde, c’est ce qui se passera demain… ou peut-être aujourd’hui même !

 

C’est en quelque sorte brûler ce qu’on a adoré, comme dit l’expression.

Et toutes sortes d’arguments sont alors « rongés jusqu’à l’os » : respecter les femmes, même au prix d’encourager les membres d’un parti à acquiescer au fait qu’un être humain, homme ou femme, de surcroit engagé dans un parti comme le PCR, puisse renier un engagement public, ET collectif.

 

Le test de Sainte-Suzanne

 

Le cas de Sainte-Suzanne est flagrant : tous les élus de la liste conduite par Maurice Gironcel, sans exception, avaient pris l’engagement public de démissionner de leur mandat.

 

L’objectif était de solliciter à nouveau la confiance des électrices et des électeurs, DERRIÈRE le camarade Maurice Gironcel, une fois celui-ci de nouveau éligible.

 

C’est l’honneur de notre parti de faire respecter des engagements publics, surtout lorsqu’ils sont pris en solidarité envers un camarade « injustement frappé judiciairement », selon les élus de la majorité municipale de Sainte-Suzanne eux-même ! 

Autre argument : « place aux jeunes ». Pourquoi ne pas rajouter, tant qu’on y est : « qu’ils soient opportunistes, pas suffisamment au fait de l’Histoire de « leur » parti, voire prêts à pactiser avec la droite, pourvu qu’ils soient contre les membres d’une direction pourtant légitimée par un engagement de longue date ».

 

Il en va de l’avenir de notre Parti que de résister à ces arguments opportunistes qui font fi d’une Histoire faite de fidélité à des idéaux, de fraternité de lutte où, partout, tout camarade quel qu’il soit, était accueilli les bras ouverts.

 

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1 Commentaire sur

À propos des élections : de la stratégie du PCR et des principes qui en découlent (3ème partie)

  • par ailleursNo Gravatar |

    Voila des gens qui embrasse un élu sanctionné par la justice pour mieux l’étouffer 3 ans après ! c’est ce qui se passe dans le milieu. La fraternité existe-t-elle encore dans les partis politiques ? Comme pour l’école, il est regrettable que ces personnes ne connaissent pas l’histoire de leurs ainés. Sans ces personnes, ils ne seraient pas là. Moi qui ai connu Lucet Langenier, je peux vous dire qu’il avait une autre classe que des jeunes qui jouent parfois au play boy en politique.

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