Élections présidentielles et législatives – À propos de l’urgence sociale : réponses à 23 questions (Questions 20 à 23)

 

Notre responsabilité : que ces générations ne connaissent pas le cauchemar d’une situation sociale dégradée

 

J’ai répondu à 23 questions qui m’ont été posées sur la question de l’urgence sociale.

 

Mes réponses sont à retrouver sur le site saintdenis.pierreverges.fr. 

Je vous les communique bien volontiers sur mon blog tout au long de cette semaine.

 

Il est ô combien symbolique que je l’ai entamé le jour du 66ème anniversaire du vote de la loi Raymond Vergès-Léon de Lépervanche consacrant le passage du statut colonial à celui de département. Bonne lecture !

 

20) Si je vous dis que je propose la création d’un ministère des « sans » S A N S : sans papier, sans abri, sans emploi, sans revenus , sans droit, sans famille…

Faute d’avoir un ministère de l’urgence sociale. Que me répondez-vous ?

 

Quel humour ! Quelle vision de la société.

Mais finalement, vous n’avez peut être pas tort.

 

Il y a les « sans », ceux qui n’ont rien et qui sont les plus nombreux à La Réunion.

Et ceux qui ont, parfois pas grand chose, bien sûr. Mais c’est déjà ça.

 

Un ministère de l’urgence sociale ? Je doute de l’efficacité d’une telle usine à gaz.

Parce que justement, l’urgence sociale doit trouver une réponse immédiate.

 

Tous les circuits officiels sont trop longs.

 

Maintenant, la question est de savoir à quel échelon doit se situer la réponse la plus efficace : la région ? Le département ? La structure intercommunale ? La commune ? Le quartier ?

Il y à là une réflexion à mener …

 

21) Vous parlez d’urgence sociale. Or tout le système est théoriquement fait pour que l’on soit protégé.

Mais il y a des conditions.

N’est-ce pas à un assouplissement de cette conditionnalité qu’il faudrait parvenir ?

 

Est-ce qu’il faut parler de conditionnalité des aides ?

Ou fait-il parler du contexte ?

 

Conditionner les aides par rapport à une grille standard ?

Que signifie la question du quotient familial ?

 

N’y aurait-il pas d’autres critères ?

 

Je vous laisse réfléchir à tout cela… dans l’attente des États généraux.

 

22) Il y a quelque chose de paradoxal : d’un côté, il y a l’urgence, de l’autre, des systèmes fonctionnarisés n’ouvrant que 5 jours sur 7, à heures fixes et limitées.

L’urgence aux heures ouvrables seulement ?

 

C’est vrai que l’institutionnalisation des aides, celles qui sont données par les collectivités, ne permet pas une réponse immédiate.

Il y a quand même urgence et urgence.

 

Je comprends qu’il faut qu’une femme puisse trouver dans l’heure une solution si elle quitte son domicile pour fuir les coups de son mari.

Encore faudrait-il que ces solutions existent.

 

C’est bien cela, le problème : les solutions, les foyers d’accueil, il n’y en a pas ou pour le moins pas beaucoup.

 

Parce que les institutions, dirigées par des élus, n’anticipent pas !

 

Un SAMU social devrait répondre aux urgences les plus graves.

Mais cela ne veut pas dire qu’il faut prioriser les urgences.

 

Cela n’est pas seulement du ressort des collectivités.

 

Un exemple : discutez avec les personnels des urgences dans les hôpitaux : beaucoup vous diront que certains patients viennent aux urgences non parce qu’il est question de vie ou de mort, mais parce qu’il n’y a aucune solution alternative.

 

Les urgences, dès lors, ont un rôle qu’elles ne devraient pas avoir ; c’est par défaut que l’on va aux urgences.

Et si le défaut s’installe, le réflexe d’aller aux urgences devient tellement ancré dans les mentalités qu’il n’est pas facile de faire changer les habitudes.

 

23) Quand on parle de prise en charge, est-ce que cela ne pose pas la question, de façon indirecte, la question d’une certaine responsabilité ou irresponsabilité de ceux qui sont en difficulté ?

 

C’est une question assez philosophique !

Que veut dire prendre en charge ?

 

Se substituer totalement à quelqu’un ?

Ou l’accompagner, pendant un temps, dans ses démarches, afin qu’il sorte de ses difficultés ?

 

Prendre en charge quoi : des frais ? Des actes ? Des hommes ?

 

Le système de protection sociale tel que nous l’avons reçu de nos ancêtres, à la Libération, repose sur la solidarité.

 

La prise en charge par la Sécurité Sociale des frais d’opérations, de médicaments etc. est-ce penser que la personne n’est pas responsable ?

Cela ne viendrait à l’idée de personne !

 

Quand des grosses entreprises demandent à l’Etat de prendre en charge une partie de leurs cotisations, qu’est-ce que c’est ?

De la solidarité ou l’expression d’une irresponsabilité de l’entrepreneur ?

 

Mais la question même provocante, nous renvoie à la façon dont nous voyons les autres : comme des « assistés » ou des « défavorisés ».

 

Là le clivage est 100% politique, non ?

 

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