Du 29 juillet au 31 août : rétrospective – Juillet 2012 (2) : changement climatique et irresponsabilité politique

Pierre Vergès Je serai absent pour les jours qui viennent. C’est l’occasion de vous faire partager une rétrospective de mes articles depuis deux ans. Et les informations contenues dans ces papiers ont toujours une part d’actualité. J’entends par là qu’il est intéressant de voir combien la citation de Blaise Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà » est juste.

Ainsi par exemple, la vérité sur un fait, l’indignation devant une injustice, la revendication devant un traitement inapproprié , peuvent être fortes… ou faibles voire inexistantes, selon que l’on est dans l’opposition ou au pouvoir.

Cela dit, celles et ceux qui dans ces articles sont sujets à des critiques peuvent avoir parfois montré leurs aptitudes à se remettre en cause. Comme quoi personne n’est parfait.

Enfin, j’arrête là et vous souhaite bonne lecture !

  

9 juillet 2012 – Rétrospective 9 –  Changement climatique : Madagascar est au 3ème rang des pays à très hauts risques (10 janvier 2011)     

 

Madagascar Océan Indien 14 mai 2010 – 27 juin 2012

Voilà maintenant plus de deux ans que je partage avec vous mes points de vue sur ce blog.

Plus de 1000 visites quotidiennes, parfois jusqu’à près de 3500. 

J’y trouve là motif à poursuivre mon exercice, qui nécessite d’une part approfondissement de mes connaissances, et d’autre part effort de présentation pour vous les restituer le plus fidèlement possible.

J’éprouve un grand plaisir à tenter de diversifier les rubriques, et de rester fidèle à une ligne de conduite : ne pas succomber à la facilité, ne pas tomber dans l’excès de langage, ne pas me laisser aller à l’invective.

Vous comprendrez donc aisément que je me refuse à publier des commentaires dont les auteurs s’égareraient dans ces chemins de traverse.

Jusqu’au 24 juillet, j’ai décidé de procéder quotidiennement à une rétrospective des articles parus sur mon blog, en choisissant un article pour chaque mois de mai 2010 à décembre 2011, et en mentionnant pour l’article concerné le nombre de fois où il a été vu.

Je m’aperçois que ces articles gardent tout leur intérêt sur le plan de l’actualité.

À vous de juger. Bonne lecture !

*****

Après le Bangladesh (1er) et l’Inde (2ème), Madagascar arrive à la 3ème place en ce qui concerne les menaces des impacts désastreux du changement climatique pour les 30 prochaines années.

Le pays figure ainsi parmi les Etats les plus exposés à des risques très élevés.

Dans le top 10 des pays à très hauts risques, il y a Madagascar, le Mozambique (5ème) et le Zimbabwe (9ème) selon les données de Maplecroft.

Celle-ci est une firme internationale qui travaille sur les risques, les responsabilités politiques, économiques, sociales et environnementales face aux enjeux majeurs mondiaux dont le changement climatique.

Rappelons que d’après les données des Nations unies, Madagascar est également parmi les pays les plus exposés aux cyclones.

Toutes les études avancent, par ailleurs, que les cyclones pourraient augmenter en intensité pour les prochaines décennies.

Or, la Banque mondiale estime qu’il faut 5 ans pour reconstruire et relever complètement l’économie touchée durement par un cyclone.

Comme quoi, la politique et les stratégies pour faire face au changement climatique sont primordiales.

Dernièrement, des opérateurs en agri business ont déploré l’actuelle sécheresse, synonyme d’importantes pertes.

Ils réclament de faire de la lutte contre la déforestation une priorité des priorités.

Madagascar dispose d’outils pour une bonne gestion des catastrophes.

Mais la politique et les stratégies de prévention sur le moyen et le long terme font encore défaut.

Avant de se retirer du financement des projets de développement en mars 2009, des grands bailleurs de fonds en ont fait la remarque.

Ils ont noté le lent recul de la pauvreté, même pendant les bonnes années de croissance économique, et se sont inquiétés de l’absence d’une vraie politique pour lutter contre le changement climatique.

Cette inquiétude est confirmée par le rang occupé par Madagascar en matière de risques par rapport au cyclone et aux impacts du changement du climat. 

À l’heure actuelle, le pays subit de plein fouet ces impacts avec la sécheresse qui sévit sur toute l’île et notamment dans le Sud où l’insécurité alimentaire sévit.

Le Sud est un exemple flagrant de l’absence d’une politique sur la prévention des risques et catastrophes.

Frappé d’une manière chronique par la sécheresse, cette région n’a jamais reçu de vraies solutions durables.

Dans le rapport sur la coopération au développement 2009-2010, le ministère de l’Economie et de l’Industrie souligne :

« La majorité des projets de la région Androy sont de nature conjoncturelle et liés à des considérations d’ordre humanitaire. (…) Les projets d’urgence et aides alimentaires dominent largement ».

Mais pour les prochaines décennies, il n’y aura pas que le Sud, c’est le pays dans son ensemble qui souffrira des effets négatifs du changement climatique. Ce qui rend indispensable l’élaboration d’une politique et de stratégies.

 

Source : Afrique Hebdo

  

25 juillet 2012 – Environnement – Routes – Transports et déplacements – À propos de la nouvelle route du littoral : le risque d’un échec retentissant     

 

Route du littoral projet Didier Robert routes transports J’ai eu l’occasion de faire part de mon extrême réserve sur ce projet de route du littoral version Didier Robert.

Je l’ai même qualifié de « route de l’impossible ».

Une pétition circule en ce moment pour mobiliser celles et ceux qui sont contre ce projet qui risque d’être un désastre écologique. Cette pétition a déjà recueilli plus de 3000 signatures. 

Pour contrer cette initiative qui prend de l’ampleur, nous voyons surgir une tentative de défense de ce projet, d’une part avec la constitution d’un collectif « Pour la nouvelle route du littoral », qui a recueilli jusqu’à ce lundi 154 signatures, et d’autre part un article sur un site sous le titre « Route du littoral : Pourquoi les solutions tunnel et montagne ont été abandonnées ? ».

  

Des rappels nécessaires     

  

Il me paraît nécessaire de rappeler un certain nombre d’éléments essentiels : 

1°- Les études qui ont été menées l’ont été sur la base de solutions sans véritable variante. En effet, ce que ne précise pas l’article, c’est que les solutions étaient « tout par la montagne », « tout par le littoral éloigné de la falaise », ou « tout tunnel ». 

2°- La solution retenue d’une « 4 voies éloignée de la falaise » était apparue « acceptable » du fait que les matériaux nécessaires à la réalisation de la partie en digue résultaient du creusement de 3 tunnels permettant le franchissement de La Montagne par le Tram Train.

3°- Aujourd’hui, le problème de la disponibilité de matériaux suffisants se pose. En effet, il ne faut pas que le volume des déblais utilisés vienne porter atteinte au volume nécessaire pour les besoins à venir du bâtiment et des travaux publics.

 

L’objectif fondamental du projet est la sécurisation     

  

4°- L’objectif fondamental du projet est la sécurisation, afin d’éviter que des effondrements de falaise occasionnent des drames aux automobilistes, encore plus importants si des embouteillages persistent sur cette route.

Cela signifie que l’urgence appelle la résolution du problème de la circulation à l’entrée de Saint-Denis. 

Pour y parvenir, il est urgent qu’une étude lourde, avec des conclusions dans un court délai, soit engagée sur les différents axes de transit de Saint-Denis.

Cela doit concerner non seulement le front de mer Nord, mais également le Boulevard Sud, avant même le pont Vinh San, avec une vocation de rocade. Il faudra en même temps solutionner le problème du franchissement du Boulevard Sud par les véhicules allant des hauts de Saint-Denis vers le bas de la ville.

Il faut enfin que soit garanti le financement des travaux nécessaires résultant de cette étude lourde.

Cela évitera définitivement le risque d’embouteillage sous la falaise de la route du littoral, réduisant le risque d’un drame majeur jamais enregistré.

 

Des « Accords de Matignon 2 » fragiles     

  

5°-  Le projet version Didier Robert avec les « Accords de Matignon 2 » a ceci de particulier que l’actuel président de Région a fait une concession majeure au Gouvernement Sarkozy – Fillon.

En effet, ces accords prévoient, contrairement aux « Accords de Matignon 1 », que tout dépassement du coût initial, identifié à 1,6 milliard d’euros, sera totalement à la charge de la collectivité régionale.

Deux hypothèses, en cas de probable dépassement du coût identifié, devront alors être envisagées :

– La poursuite du projet avec la prise en charge du surcoût, grevant durablement les marges de manœuvre de la Région ;

– La remise en cause du projet intégrant des voies de transport en commun en site propre (TCSP) , pour revenir à une 4 voies, au mépris des orientations fondamentales en matière de développement durable, affirmées plus fortement par le nouveau gouvernement, au sein duquel se retrouvent des ministres EELV.

 

Une proposition mixte existe     

 

6°- Sur la base des propositions du citoyen Bruny Payet, je tiens à préciser que jamais n’a été approfondie la proposition mixte suivante :

– Le creusement d’un tunnel bas à 2 voies réservé au sens La Possession – Saint-Denis, élargi pour envisager un tunnel en monotube, ou en bitube, réservé à un TCSP ferroviaire.

Cela permettrait, outre la réhabilitation d’un projet alternatif à la voiture, de disposer de matériaux nécessaires à un projet de sécurisation de l’actuelle route du littoral ;

– La dépose des déblais issus du creusement du tunnel sur les voies de l’actuelle route du littoral, pour servir de piège à un potentiel effondrement de falaise, dans les portions où le risque est réel, du fait de la proximité des voies côté mer.

Il serait opportun d’étudier d’urgence la solution technique d’un mur permettant de protéger encore plus les deux voies côté mer.

L’utilisation de ces 2 voies côté mer pour le sens Saint-Denis – La Possession réduirait, voire annihilerait, le risque d’embouteillage sur cette portion, déjà éloignée de la falaise et potentiellement sécurisée.

 

Ne pas reproduire les mêmes erreurs que dans les années 60     

 

Il ne s’agit pas de s’opposer à un projet au motif qu’il résulte d’une attitude « d’opposition » de l’équipe de Didier Robert au projet initial.

En effet, ce projet alternatif « s’oppose » également au projet issu des « Accords de Matignon 1 », auquel j’avais participé. 

J’ajouterai que la solution proposée « s’oppose » aussi au projet ferroviaire initial, puisqu’il franchirait la falaise de La Montagne par un tunnel bas, partagé avec un tunnel routier à sens unique La Possession – Saint-Denis.

C’est parce que des décideurs, avec la « complaisance » de l’ancien gouvernement, risquent d’engager La Réunion dans une impasse économique et financière, avec des conséquences irréversibles au plan environnemental, que j’avance cette solution.

Il ne faut pas reproduire les mêmes erreurs que dans les années 60.

 

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