Du 29 juillet au 31 août : rétrospective – Novembre 2011 : infrastructure routière et stratégie d’adaptation

Pierre Vergès Je serai absent pour les jours qui viennent. C’est l’occasion de vous faire partager une rétrospective de mes articles depuis deux ans. Et les informations contenues dans ces papiers ont toujours une part d’actualité. J’entends par là qu’il est intéressant de voir combien la citation de Blaise Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà » est juste.

Ainsi par exemple, la vérité sur un fait, l’indignation devant une injustice, la revendication devant un traitement inapproprié , peuvent être fortes… ou faibles voire inexistantes, selon que l’on est dans l’opposition ou au pouvoir.

Cela dit, celles et ceux qui dans ces articles sont sujets à des critiques peuvent avoir parfois montré leurs aptitudes à se remettre en cause. Comme quoi personne n’est parfait.

Enfin, j’arrête là et vous souhaite bonne lecture !

 

17 novembre 2011 – Ma tribune libre à paraître dans la presse quotidienne    

 

Route littoral ROUTE LITTORALE – Tribune libre de Pierre VERGES

 

Lettre ouverte aux Réunionnais    

 

Actuellement se déroule l’enquête publique pour la construction de la future route du littoral.

Il est important que l’ensemble des Réunionnais – et pas seulement les habitants des deux premières communes concernées, à savoir Saint-Denis et La Possession – se prononce sur le projet proposé par l’actuelle majorité du Conseil Régional.

Car ce sont bien les huit cent mille habitants de l’île qui devront payer ce lourd investissement.

Mais nous devons faire abstraction de nos émotions, de nos a priori partisans et ne pas nous laisser influencer par toute polémique stérile.

Au delà des problématiques techniques, notamment l’incertitude sur le traitement des entrées de Saint-Denis et de La Possession, quelles sont les principales questions que les Réunionnais pourraient se poser ?

À mon sens, elles sont au nombre de trois :

– Une telle infrastructure est-elle encore aujourd’hui indispensable ?

– Quel est exactement son coût ?

– Comment va t-elle être financée ?

 

1) UNE TELLE INFRASTRUCTURE EST-ELLE ENCORE AUJOURD’HUI INDISPENSABLE ?    

 

À cette première question, nous avons tous la même position : oui, il faut construire une nouvelle route du littoral sécurisée par rapport aux chutes de pierres… MAIS AUSSI aux effets de la houle marine.

En ce qui concerne les éboulis, selon les études des experts sollicités depuis 1998 par la majorité régionale d’alors, nous ne sommes pas à l’abri d’un effondrement d’une partie de la falaise qui peut intervenir à tout moment.

Cet élément, l’ancienne majorité l’avait intégré dans l’accord de Matignon du 19 janvier 2007, suite au drame de l’effondrement d’une masse de la falaise survenu en 2006.

En effet, en plus du tram train, nous avions pu obtenir du gouvernement le financement pour la construction en urgence d’une nouvelle route du littoral à deux fois deux voies.

À l’époque, en 2007, elle était estimée à environ 930 millions  d’euros. L’État assurait le financement de 60% de l’investissement et les surcoûts à sa charge au même taux de participation.

Ainsi, en fin d’année 2009, le coût après les premières études était identifié à 1430 millions d’euros, soit 500 millions d’euros de plus que l’estimation de 2007, l’État  prenant donc 60 % du surcoût, soit 300 millions d’euros supplémentaires.

Encore une fois, il est nécessaire, urgent et indispensable de sécuriser totalement la route du littoral.

 

2) QUEL EST EXACTEMENT SON COÛT ?    

 

Comme beaucoup de Réunionnais, à la question « combien va nous coûter exactement la future route qui nous est proposée actuellement », je n’ai toujours pas la réponse.

Par ailleurs, on peut noter L’ABSENCE TOTALE D’ÉLÉMENTS FIABLES ET ÉTAYÉS SUR LA PARTIE FINANCIÈRE du projet, dans le dossier qui est mis à notre disposition dans les mairies de Saint-Denis et de La Possession. 

Aujourd’hui,  le président de Région affirme haut et fort que le projet qu’il nous propose, à six voies, donc deux voies supplémentaires par rapport au projet initial, ne coûtera pas plus de 1,6 milliard d’euros.

Rappelons-nous ceci : ce chiffre, il nous l’a présenté alors qu’il venait à peine d’être élu président de Région.

Malgré les nombreuses demandes de l’opposition et des journalistes, Didier Robert a, jusqu’à ce jour, été dans l’incapacité de présenter une étude pouvant étayer son affirmation, à savoir que le coût de la future route du littoral ne coûterait pas plus de 1,6 milliard d’euros.

Je vais me permettre de comparer le traitement de l’information sur ce dossier avec celui du tram train.

À ce stade de la consultation publique, nous avions à l’époque mis à la disposition des Réunionnais toutes les informations à la fois techniques mais également financières du tram train.

Tout le monde disposait des informations précises liées au tracé, à l’impact sur l’environnement, aux expropriations, au traitement des voies ferrés, et surtout au coût d’investissement du tram train ainsi qu’à son montage financier.

Les remboursements bancaires,  l’impact économique du projet, notamment le nombre exact d’emplois créés pendant les travaux et lors de l’exploitation du tram train avaient été identifiés, sous le contrôle de la mission d’appui au PPP (MAPPP), rattaché au ministère des Finances à Bercy.

Pour preuve, nous n’avions jamais caché avant la signature du contrat de partenariat public privé qu’on attendait un complément de financement sous forme de dotation ferrée – comme toutes les Régions de métropole bénéficient – pour boucler le financement du tram train. 

Ce faisant, la validité du contrat de partenariat avec le groupement Tram’tiss était conditionnée par l’obtention, au plus tard fin mai 2010, d’une rallonge financière de l’Etat.

La suite, on la connaît…

Tout cela pour dire qu’à ce stade de la consultation publique sur la future route du littoral, nous n’avons aucune information précise et fiable sur son coût.

Dans ce cas, il est EXTREMEMENT DIFFICILE DE DEMANDER A LA POPULATION DE DONNER SON AVIS SUR UN PROJET AUSSI IMPORTANT SANS AFFICHER SON COUT DEFINITIF.

En clair, on nous demande de signer un chèque en blanc !

 

3) COMMENT VA T-ELLE ÊTRE FINANCÉE ?    

 

Enfin, la troisième question, comment va t-on pouvoir financer la future route du littoral ?

Cette interrogation est liée à la précédente, à savoir combien elle va nous coûter !

Une chose est sûre, tout le monde le sait, le président de Région aussi, ou doit le savoir maintenant, que cette nouvelle route dépassera largement les 2,5 milliards d’euros, voire 3 milliards !

Il faut savoir que l’accord de Matignon, version Didier Robert, prévoit une prise en charge par l’Etat de seulement 532 millions d’euros, soit 33% de l’investissement, alors que le précédent accord prévoyait 60% pour l’Etat.

Par ailleurs, ce nouvel accord signé par Didier Robert précise que LES SURCOÛTS SERONT EN TOTALITÉ À LA SEULE CHARGE DE LA RÉGION, c’est à dire nous, les contribuables !

Je vous laisse imaginer la situation financière à laquelle nous allons devoir faire face pour rembourser les emprunts bancaires… dans un contexte où les banques ont de plus en plus de réticences à prêter à un taux avantageux sur le long terme. 

D’autant, que dans un environnement de crise financière et d’austérité sans précédent pour notre nation, il ne faudra sûrement pas compter sur le soutien de l’Etat pour boucler le financement de la future route du littoral…

À défaut d’informations précises sur ces problématiques financières, il me semble difficile pour les Réunionnais et contribuables que nous sommes de nous prononcer favorablement sur le projet de la nouvelle route du littoral.

 

Pierre VERGES

 

25 novembre 2011 – L’obligation d’une stratégie d’adaptation globalement et localement : cinq pays victimes du changement climatique    

                  

Cyclone Le site Cyberpresse (Canada) alerte l’opinion sur les effets déjà très perceptibles du changement climatique.

Il est «injuste de demander aux plus pauvres et plus vulnérables de supporter seuls le poids le plus lourd de l’impact du changement climatique», affirmait le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lors d’un forum au Bangladesh.

Avant la conférence de Durban sur le climat – où on constatera encore une fois l’inaction dans le domaine – voici cinq pays jugés vulnérables aux changements climatiques.

Selon le plus récent rapport sur la vulnérabilité aux changements climatiques (Climate Vulnerability Report 2010), les trois quarts des morts anticipées qu’on pourrait porter au compte du phénomène à l’horizon 2030 concernent les enfants d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud. 

 

Birmanie : concernée dans tous les secteurs    

 

Le pays de 60 millions d’habitants souffrira de plusieurs aspects du climat futur, comme les tempêtes tropicales plus dévastatrices, à cause entre autres de la hausse du niveau des océans, et les inondations.

Le régime en place affirme agir en luttant contre la déforestation et en construisant des dizaines de barrages et digues pour tenter de prévenir les inondations et améliorer l’irrigation.

Néanmoins, tous les voyants sont au rouge pour le pays à l’horizon 2030. Les Birmans subiront des effets aigus des changements climatiques dans les quatre aspects étudiés (santé, météo, perte d’habitat et économie).

 

Mozambique : la majorité de la population en danger    

 

La plus grande partie des 21 millions d’habitants du pays et ses principales infrastructures se trouvent dans les plaines côtières.

Ils sont sont donc vulnérables à la hausse du niveau de la mer.

À l’intérieur des terres, la désertification attribuable au changement climatique touche 5.000 personnes par année, un chiffre qui devrait tripler en 2030.

Les solutions d’adaptation sont coûteuses pour ce pays où les trois quarts des habitants vivent avec moins de 2$ par jour.

 

Maldives : disparues avant la fin du siècle     

 

Comptant 345.000 habitants, cet archipel de 1.190 îles de l’océan Indien culmine à 2,3 mètres d’altitude.

Autant dire qu’il est menacé d’être rayé de la carte. 

Si les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) gardent leur tendance actuelle, les Maldives seront englouties bien avant la fin du siècle.

La lutte contre l’érosion côtière accapare déjà 16% de toute l’économie du pays.

Le tourisme, principale industrie nationale, souffre déjà, car les récifs coralliens qui attirent les plongeurs du monde entier sont endommagés par l’érosion.

Les Maldives ont décidé de prêcher par l’exemple en devenant un pays «carboneutre», c’est-à-dire qui n’ajoute plus de carbone dans l’atmosphère.

 

République dominicaine : toute l’économie touchée    

 

Pays qui jouit d’un niveau de vie enviable par rapport à son voisin Haïti, la République dominicaine a tout à perdre dans le climat de l’avenir.

Son agriculture subira des pertes de 100 millions par année, avec la baisse des récoltes de riz et de maïs.

Le tourisme pourrait aussi souffrir, en raison des effets de la hausse des océans sur les lieux de villégiature.

Les récifs coralliens, attraction touristique majeure, sont «extrêmement vulnérables» aux conditions climatiques futures, ce qui toucherait en outre les pêcheries. 

 

Guinée-Bissau : le pays le plus vulnérable     

 

C’est le pays le plus vulnérable aux changements climatiques.

Plus de 60% de son économie est liée à sa zone côtière, où les mangroves servent à la fois de protection pour les rizières et de pouponnière pour les crevettes, une des principales pêcheries commerciales du pays.

Et ces mangroves sont menacées par la hausse des océans, même si le pays de 1,4 million d’habitants n’est pas dans une région exposée aux cyclones.

 

Rien n’est innocent de la part de l’être humain…       

 

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