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2011
UMP – Projet présidentiel : le coût ? 0 € ! … Le trébuchet ? Remise en cause de bien des acquis !
Catégorie : POLITIQUE FRANÇAISE, Présidentielles 2012, R'humeurBruno Le Maire, ministre de l’agriculture, a accordé un entretien au journal « L’Express ».
Il esquisse les premiers contours du projet UMP pour la présidentielle.
Chronique d’une catastrophe annoncée !
Première déclaration de l’une des deux « têtes pensantes » de l’UMP chargées d’élaborer le projet sarkozien pour 2012 :
« Le projet de l’UMP coûtera zéro euro au pays ».
Autre affirmation :
« toute nouvelle dépense devra être compensée par la réduction d’une autre ».
Et avec conviction :
« une première pour un projet présidentiel ».
En 2007, les deux porte-parole du candidat, Xavier Bertrand et Rachida Dati, établissaient à 31,7 milliards d’euros le coût des mesures nouvelles du projet présidentiel Sarkozy.
Aujourd’hui, Le Maire tente de nous faire comprendre qu’il va faire économiser quelque 31,7 milliards d’euros à la France.
Bon, on a besoin de rééquilibrer les finances, mais quand même, qu’on arrête de nous prendre pour des imbéciles !
D’ailleurs, pour mémoire, le projet présidentiel de Sarkozy pour 2007 prévoyait de « Ramener en cinq ans la dette publique sous les 60 % du PIB ».
Résultat du quinquennat : selon les chiffres de l’Insee, la dette s’établit à 84,5% du produit intérieur brut en juin 2011 !
Quant à la compensation d’une nouvelle dépense par la suppression d’une autre, comment le gouvernement pourrait-il faire autrement, avec la fameuse règle d’or de stabilité … tellement vantée par Bercy ?
Cela ne pouvait être oublié d’un revers de manche. Cela le sera peut-être par un revers… électoral !
Quelle industrialisation ?
Selon Bruno Le Maire, pour Sarkozy 2012,
« La France veut-elle rester une terre de production, garder ses usines, son agriculture ?
La réponse est oui, trois fois oui ! (…)
Il faut que nous parvenions à créer ce tissu de PME adossées à de grands groupes, pour prendre des parts de marché à l’exportation.
Enfin, nous devons valoriser nos secteurs exceptionnels (filière verte, numérique) ».
Nicolas Sarkozy à Saint-Etienne, 9 novembre 2006, annonçait :
«Je propose que l’État se donne les moyens d’intervenir plus rapidement dans les bassins en difficulté en créant une agence de réindustrialisation en mesure d’investir en liaison avec les collectivités locales dans des activités nouvelles ».
Le 1er septembre 2010, il y a donc tout juste un an, Christian Estrosi se mettait en droite ligne avec l’annonce du gouvernement d’accroître de 25% d’ici 2015 la production industrielle.
Il avait indiqué une série de mesures pour booster le tissu industriel de l’Hexagone :
lancement officiel de l’Observatoire « Fabriqué en France »,
dotation prévue d’une enveloppe de 300 millions d’euros à destination des filières,
création du Label « Marque France », et
renforcement du positionnement des sous-traitants.
C’est dire si le projet Sarkozy 2007 a été efficace !
Quant aux mesures estrosiennes, on demande un bilan chiffré.
Des « décisions courageuses » ?
Pour Bruno Le Maire, tout doit passer par des « décisions courageuses ».
Il émet des réserves sur la capacité de la France à « garder un dispositif d’indemnisation chômage parmi les plus généreux au monde ».
Il a même précisé qu’il fallait «rompre avec cette habitude qui fait reposer l’action politique sur de la dépense supplémentaire ».
On est loin de la promesse de 2007 de Sarkozy : il faut que « l’allocation chômage ne soit pas inférieure au salaire minimum ».
Sarkozy promulguait en août 2008, un dispositif réformant le dispositif : après 2 refus d’offre d’emploi dit « raisonnable », le chômeur perd pendant 2 mois son indemnisation !
Précisons aussi que le nombre de demandeurs d’emplois baisse artificiellement : chaque mois, entre 200.000 et 300.000 inscrits sont radiés des statistiques de Pôle Emploi pour «défaut d’actualisation» ou «radiations administratives» (227.000 en juillet 2011) !
Tout ça parce que, au nom du tout numérique, « on » a décidé de réformer et « d’alléger les procédures » !
Ce n’est pas la faute à Pôle Emploi : c’est bel et bien la faute à Sarkozy et à son gouvernement qui ont fait fusionner dans la précipitation Assedic et ANPE.
C’était en 2008. Les effectifs de Pôle emploi pour traiter les dossiers ont augmenté en 2009… mais de manière modeste par rapport à la hausse du nombre de demandeurs d’emploi.
En clair : on va vers la fin programmée de l’assurance chômage.
Cela fait des mois que le gouvernement nous prépare doucement à cette hypothèse. Je vous propose de retrouver ce que j’avais écrit en janvier 2011
http://blog.pierreverges.fr/social/l’unedic-annonce-t-elle-une-reforme-de-l’assurance-chomage
Et vlan sur les collectivités locales !
Le Maire enfonce le clou :
« Les collectivités locales ne peuvent-elles pas faire les mêmes efforts d’économies que l’Etat ? Est-il logique d’engager le RSA, un dispositif utile, sans toucher à la prime pour l’emploi ? »
C’est une piste qui avait d’ailleurs déjà été évoquée quelques jours auparavant par Copé.
Comme si les collectivités locales étaient en bonne santé financière ! Le président de l’Observatoire des finances locales, André Laignel, en présentant son rapport 2011, estimait que
« tous les éléments d’une aggravation des difficultés financières des collectivités territoriales (étaient) en place ».
Et il ajoutait :
«La reprise de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt tirent les dépenses de fonctionnement vers le haut, alors que les recettes sont, au mieux, stagnantes voire en déclin ».
D’autant plus que le gouvernement a gelé les dotations pour trois ans !
La politique du « donner un min’ d’un côté pour récupérer un max de l’autre » !
Bruno Lemaire veut « une allocation dès le premier enfant ».
Sarkozy en 2007 voulait « l’extension des allocations familiales aux familles avec un enfant ».
Pourquoi ne l’a-t-il pas fait pendant ce quinquennat ?
Et si par malheur, il était élu en 2012, quel serait le poste budgétaire qui supporterait cette dépense supplémentaire ? Le même poste !
Puisque la solution préconisée est d’accorder cette allocation, avec « en contrepartie une fiscalisation totale ou partielle des allocations familiales ».
Ou comme le rappelait le recteur « péi » : la suppression des alloc’ lorsque l’enfant est absent de l’école !
Bruno Le Maire insiste également sur l’intérêt d’une
« école personnalisée pour chaque élève. (…) Nous voulons mieux rémunérer les professeurs, et, en échange, leur demander d’être davantage présents auprès des élèves, afin de faciliter ainsi un accompagnement personnalisé ».
En 2007, Sarkozy voulait
« Augmenter réellement la rémunération des enseignants qui exercent dans des établissements considérés comme difficiles, afin d’y attirer les meilleurs ».
Il voulait aussi
« Proposer aux enseignants de nouvelles missions et les rémunérer en conséquence : études dirigées, présence dans les établissements, soutien individualisé… ; organiser des études dirigées dans tous les établissements après 16h30 pour les familles qui le souhaitent ».
Ou encore « Renforcer la place des familles dans les établissements scolaires ».
On a vu le résultat de la politique Sarkozy dans l’éducation : suppression de milliers de postes, restriction des crédits, suppression des IUFM !
Et pourquoi pas, tant qu’à faire, une rémunération au mérite ?
Et Le Maire de souligner :
«Nous proposons deux priorités, avec des moyens renforcés. La première, c’est l’éducation ; la seconde, la sécurité et la justice. Je dis bien les deux ensemble: n’opposons pas les policiers aux magistrats ».
Et pourquoi ne pas souhaiter également un non assujettissement d’une certaine partie de la justice au pouvoir exécutif ?
Le gouvernement se lance dans une nouvelle forme de campagne : je promets beaucoup de choses, mais ce n’est pas l’Etat qui va financer. C’est vous !
Vous allez travailler plus pour gagner moins.
Et si l’État venait à être « généreux » avec vous : ne vous tracassez pas, n’ayez pas honte…
L’État Sarkozy va vite vous reprendre ce que l’on vous a donné. Avec les intérêts, s’entend.
Quel programme ! nous voilà prévenus.
toujours plus de répression,
un concept d’auto-développement,
ou un développement endogène: chacun peut se développer par lui meme, contribuer à ses propres dépenses,
l’Etat c’est nous…. mais uniquement pour payer. question recettes, l’Etat, c’est lui
En résumé : les mesures qui marchent sont celles qui pressurent la population, les autres, c’est du vent, de la poudre aux yeux.
Sarko, le nouveau prestidigitateur : on subtilise l’argent dans la poche du contribuable et… il ne réapparaît nulle part ! Nouveau jeu : trouvez où il se cache !
c’est sûr qu’avec un président PS on va être tous
être sauvés ! (lol )
Projet présidentiel ?
Quel projet présidentiel ?