La sécurité alimentaire, grande oubliée des « grands » de ce monde

 

   Selon « Le Monde », la sécurité alimentaire serait la grande oubliée des sommets internationaux, dont le G20.

 

Pourtant, au sommet du G8 à Aquila (en Italie), il y a eu un appel pour réunir 22 milliards de $ pour lutter contre l’insécurité alimentaire.

Sur le terrain, il n’y a toujours eu aucune concrétisation, alors qu’il y a urgence car la situation continue de se dégrader.  

 

Dans le Monde, la barre du milliard d’êtres humains souffrant de sous-nutrition a été franchie pour la 1ère fois en 2009.

 

Et la politique française, me direz-vous ?  

 

Un chiffre : l’aide publique au développement consacrée à « l’agriculture et la sécurité alimentaire » est à son plus bas niveau depuis 2007 (410 millions d’€ en 2009 contre 483 millions d’€ en 2007).  

 

Pire, cette aide est aujourd’hui déployée sous forme de prêts auxquels ne peuvent accéder ceux que la France prétend vouloir…aider !

 

Dans quel monde vivons-nous ?

                                                                                                                                                                            

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5 Commentaires sur

La sécurité alimentaire, grande oubliée des « grands » de ce monde

  • Jade S.No Gravatar |

    En juin 2008, la Région alors présidée par Paul Vergès organisait une rencontre avec les partenaires de la COI, et de l’Europe sur le thème du co-développement durable. Un atelier était notamment consacré à la sécurité alimentaire. Des pistes de travail avaient été engagées, à partir d’un constat partagé et d’objectifs communs, permettant à chaque pays de se développer tel qu’il le souhaitait, tout en instaurant une complémentarité entre tous les pays, dans les productions agricoles de chacune. Il s’agissait donc là d’une approche novatrice en matière de politique de co-développement, avec en toile de fond, l’esquisse d’une politique maritime commune à l’océan Indien. Faut-il rappeler que tous les territoires de cette zone doivent faire face aux mêmes enjeux : la poussée de la démographie, : l’état d’insécurité alimentaire, les effets du changement climatique et les conséquences de la mondialisation sur de petites économies fragiles.
    Tout cela est maintenant oublié. En effet, Didier Robert, au titre de président du conseil des ministres de la COI, accueillait les responsables des pays de l’océan Indien. Dans le communiqué du conseil régional de La Réunion, élaboré à l’issue de cette 26e session, Didier Robert a fait régresser le dossier.
    1er constat : on ne parle plus de co-développement mais de « coopération régionale » et cela « dans les domaines de la diplomatie, de la coopération sanitaire, de protection du patrimoine naturel, de la sécurité, des échanges culturels et sportifs et du développement économique. »
    2e constat : Didier Robert, après s’être félicité de « l’implication de forte de la France pour le rétablissement de la stabilité politique à Madagascar » et « des mesures engagées en faveur du développement des échanges commerciaux et économiques, la lutte contre la piraterie dans les eaux de l’Océan Indien » a résolument mis l’accent sur un point et un seul : «une action concertée pour le tourisme ». Exit totalement cette volonté d’assurer réellement une sécurité alimentaire non seulement pour La Réunion mais pour TOUS les pays de l’océan Indien.
    3e constat : Didier Robert demande une « politique européenne forte » en matière d’agriculture, mais ne dresse aucune perspective pour le développement de l’agriculture dans notre île, en lui refusant de s’inscrire dans un horizon indiaocéanique.

  • CHRISTOPHE ROCHELANDNo Gravatar |

    Il s’agit véritablement d’un probleme ultra prioritaire. Dans un monde en pleine mutation où les centres de pouvoir se régionalisent, comment La Réunion reflechie à sa sécurité alimentaire ? une question liée aussi au pouvoir d’achat des Réunionnais, ce que nous consommons, ce que nous achetons, et où achete t-on ? Principalement a plus de 10000 km … Il est temps de renforcer nos relations avec les centres de pouvoir régionaux qui nous entourent… Johannesburg, Dubai et encore l’Inde, la Chine, sans oublier la coopération avec les pays du premier cercle notamment Madagascar pour la production du riz. La Réunion a aussi une carte à jouer en matière d’exportation agricole, vu nos excellentes filieres d’elevage et agricole…

  • Jean Philippe PAYETNo Gravatar |

    Bonjour Pierre. Merci pour ce petit billet qui rappelle que nous vivons dans un monde d’egoisme. Tu pointes justement du doingt les deux defauts de la politique d’aide au developpement francaise: une diminution recurrente des moyens financiers et humains [qui frappe aussi le Ministere des Affaires etrangeres au point que 2 anciens Ministres Hubert VEDRINES et Alain JUPPE ont cru utile de signer un appel a l’aide dans une lettre commune publiee par le Monde].
    Le second point est l’affectation de ces fonds a des projets generant un retour sur investissements pour la France. On n’est pas dans une logique d’aide qui se voudrait desinteressee mais dans une logique d’investissements.

    Et La Reunion dans tout sa ? Elle continue a ignorer le monde qui l’entoure ??

  • André Pierre GuichardNo Gravatar |

    Bonjour Pierre,
    Je ne pense pas aux millions d’euros manquants d’années en années quant à notre sécurité alimentaire, mais j’imagine mal comment quand notre million de réunionnais voudra se fournir en riz et que cette denrée sera interdite à l’exportation à partir de l’Asie.
    Avec toutes les données que nous avons sur notre besoin en riz, ne pas s’en occuper serait suicidaire à tout niveau.
    il serait temps et encore temps de pouvoir le faire, c’est pour nous réunionnais le sujet que nous partageons sans mots dire, et, également sans maudire.
    Surtout qu’il représente une dépense inférieure au gaspillage forcé du carburant qui part en fumée lors des bouchons et surtout aux feux, pour aujourd’hui, mais demain?

  • Marc SamuelNo Gravatar |

    La question de l’aide au développement est un aspect du problème. Mais, le problème principal est dans les conditions où les grandes puissances achètent les produits des pays sous-développés : quantité mais surtout prix. On connaît trop d’exemples (coton, banane) où les grandes puissances protégent leur marché.
    Mais, les pays sous développés sont enfermés dans un piège : ils produisent de plus en plus pour l’exportation afin d’obtenir des devises afin de se donner les moyens de financer leur propre développement. Cela n’est pas toujours le cas. Mais certaines études montrent que certains commencent à équilibrer leur développement.
    En l’état actuel des choses, c’est une erreur de croire que Madagascar pourrait être notre grenier à riz. Le pays en manque et en importe. Pour pouvoir acheter du riz bas de gamme, Tana vend sa production de riz de luxe en Europe, notamment en Italie.
    Par contre, il faut suivre tous les efforts du Mozambique pour devenir un « grenier » de l’Afrique du sud-est. Maputo cède de plus en plus son foncier à de grands groupes ou à des pays émergents qui, après la crise alimentaire de 2008, sont à la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement. Maurice s’est récemment positionné pour racheter plusieurs milliers d’hectares afin de produire du…riz. D’autres pays africains « vendent aussi » leurs terres (Madagascar projetait de vendre près de la moitié de son foncier agricole à un groupe japonais).
    Toujours en ce qui concerne le riz, un réunionnais est allé investir dans une production de riz de luxe en Thaïlande. Il a proposé son produit à un prix défiant toute concurrence et suscitant récemment un mouvement de panique chez les « producteurs » locaux ! Des pistes existeraient donc en Asie du Sud Est !
    C’est une chose que de dire qu’il nous faut nous approvisionner dans notre région. Récemment la grande distribution a indiqué qu’elle continuait à s’approvisionner en Europe car la réglementation ne lui permettait pas de le faire en Afrique du Sud. Reste à savoir si notre marché est suffisamment attractif pour les sud africains qui, eux, visent plus les marchés africains et européens ! Ensuite, il faudrait être logique avec nous-mêmes : si nous voulons échanger avec nos voisins il faudrait en prendre le risque et, par exemple, ne pas répéter que les APE sont un danger !

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