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2011
L’exigence, l’honneur et la fierté de mener un combat de longue haleine au nom de la dignité humaine
Catégorie : Cause des Femmes, CULTURE-IDENTITE-ÉPANOUISSEMENT HUMAIN-HISTOIRE, DÉVELOPPEMENT DURABLE
Jardin de l’État, samedi 26 novembre 2011 – Fixation de la banderole sur le stand de l’UFR – Sur la photo, on reconnait de gauche à droite, Marlène Jeanne (de dos), Dominique Rivière (Ligue des Droits de l’Homme), Marie-Jo Hoarau, et moi-même (de dos)
Des différentes manifestations ont eu lieu autour de la journée internationale de la Femme. Notamment à Saint-Denis, pour un grand rassemblement.
Les grincheux et autres râleurs trouveront à dire que, cette fois, « la cause » a beaucoup moins réuni qu’auparavant.
Peut-être vrai, en ce qui concerne la mobilisation en elle-même.
Mais il faudrait néanmoins tenir compte de la fréquentation de l’ensemble des manifestations, débats, conférences, rencontres etc.
Et quand bien même, nous aurions été peu nombreux, est-ce à dire que le mouvement s’essouffle ?
Est-ce à dire que c’est un combat déjà perdu, ou un combat du passé ?
Non, bien au contraire.
Le combat n’est pas perdu.
Le combat est en train de se jouer.
Et il continuera à se jouer encore, pendant des années et des années.
Oui, ce sera un combat de longue haleine.
Il sera jalonné de nombreuses étapes.
C’est pourquoi je pense qu’il est indispensable, et urgent, d’élaborer une loi cadre.
Là encore, les grincheux et les râleurs médiront en suggérant que ce n’est pas une loi qui va changer le cours des choses.
C’est faux, ces personnes se trompent.
Car cette exigence ne peut se concevoir que si cette loi-cadre consacre de faire de la lutte pour la dignité humaine, par la lutte contre les violences faites aux femmes, une grande cause nationale.
Cette loi-cadre devra obligatoirement prendre en compte la complexité du problème et proposer des solutions, que ce soit dans le domaine de l’information, de la prévention mais aussi de la répression.
En ce qui concerne ce dernier point, c’est probablement là le plus « facile » à réaliser.
Une peine privative de liberté pour tel type d’agression.
Encore faudra-t-il ne pas se contenter de la case « meurtre avec préméditation » ou « coups et blessures volontaires ». Les agressions verbales, les vexations, les humiliations sont elles aussi des violences faites aux femmes.
En ce qui concerne la prévention et l’information, le sujet est vaste.
Bien sûr, cela passe par l’éducation.
Attention ! Éducation ne veut pas dire obligatoirement apprentissage en milieu scolaire.
L’éducation, ici, c’est nous tous.
C’est la Société, avec un S majuscule.
C’est la somme de nos individualités et le poids collectif.
Éduquer à l’égalité des sexes,
Éduquer, c’est par exemple, s’insurger contre des phrases ou des expressions toutes faites : « le sexe faible », une connotation complètement surannée.
C’est le combat pour la suppression du « mademoiselle », terme identifiant une femme non mariée.
Pourquoi une telle discrimination, alors qu’on ne parle pas, à propos d’un jeune homme, de « damoiseau » ?
Certaines et certains d’entre nous ont peut-être appris à lire dans des livres décrivant la « réalité familiale » : papa lit le journal pendant que maman fait la cuisine.
Et combien de mots qui, selon qu’ils soient masculins ou féminins, ont des interprétations complètement différentes ? Un beau gars, mais une belle… garce !
Nous avons tous des tas d’exemples qui prouvent que le combat pour la dignité des femmes n’est pas gagné.
Nous avons lu ou au pire, nous connaissons aussi tous des livres qui traitent du sujet.
L’histoire et le rôle de la femme dans la société, ou dans la famille, est à réécrire.
Ce changement dans les rapports entre femme et homme sera – malheureusement – de longue haleine.
On ne change pas des siècles d’un schéma mental en un simple coup de baguette.
Mais justement parce que ce combat sera de longue haleine, nous devons, tous, le mener avec la plus grande fermeté.
Pas avec de faux semblants, ni de dérobades.
Avec de l’honnêteté, du respect, mais de la fermeté, vis à vis de soi comme vis à vis des autres, quels qu’ils soient.
Cela doit être notre fierté de participer à ce combat.
Parce qu’il est l’un des plus difficiles à gagner. Parce qu’il nécessite la mobilisation de tous.
C’est bien parce que tous, nous serons capables d’exigence vis à vis de nous même, que nous serons honnêtes, que nous pourrons prendre une place dans ce combat qui est celui de la dignité humaine.
la route est longue, c’est vrai
nous avons nous aussi les femmes, à travailler sur nous même,
exemple: faisons-nous spontanément confiance des femmes occupant ce que l’on nous dit que ce sont des « métiers d’homme »?
déjà l’expression est machiste, mais outre ça, ma tante (60 ans) n’était pas rassurée lorsqu’elle a pris un bus …. conduit par une femme !
Bonjour, je suis un peu en retard dans la lecture de votre blog ! Mais cet article m’interpelle puisqu’ aujourd’hui vous êtes candidat aux législatives. Cette loi cadre dont vous parlez est-elle toujours d’actualité ?
Cette loi-cadre est toujours d’actualité. J’en parle dans les articles de cette semaine intitulé « Élections présidentielles et législatives – À propos de l’urgence sociale : réponses à 23 questions ».