Pauvreté : Dominique Versini tire la sonnette d’alarme

 

   Défenseure des enfants et auteure d’un rapport sur la question de la pauvreté, Dominique Versini tire la sonnette d’alarme :

avec huit millions de pauvres en France (vivant avec moins de 950 € par mois), les enfants trinquent.

 

Le rapport compte deux millions d’enfants qui vivent dans des situations précaires, soumis à de fortes mobilités dans une instabilité économique, affective et sociale qui ne peut que nuire à leur réussite scolaire.

 

Au delà des situations de maltraitance, les enfants placés (143 800 en 2009) sont très majoritairement issus de familles en difficultés, sociale et économique.

 

Le Fonds de protection de l’enfance (150 millions d’euros) qui devait aider à la mise en oeuvre de la loi du 5 mars 2007 (réforme de la protection de l’enfance), a fondu des deux tiers.

 

Du coup, bon nombre de départements ont réduit leurs actions de prévention et d’accompagnement social des familles.

 

La loi du 5 mars 2007 est mal appliquée, tout comme la loi Dalo ou la loi SRU.

 

En revanche, des lois récentes du gouvernement, difficiles pour les pauvres, inquiètent Dominique Versini, comme

la suppression des allocations familiales en cas d’absence des enfants à l’école,

le durcissement de la politique d’immigration qui entrave le regroupement familial et envoie des enfants en centre de rétention, sans parler de l’évolution de la justice des mineurs, « focalisée sur l’acte et non sur la personnalité de l’adolescent », dénonce encore la défenseur.

 

La loi hôpital, patients, santé, territoires qui oublie la prévention est aussi critiqué par D. Versini.

 

Une médecine à deux vitesses guette les enfants pauvres : ils fréquentent de plus en plus les urgences hospitalières, ce qui crée une discontinuité dans leur parcours de soins.

 

Elle avance des priorités politiques : construction de logements sociaux, prévention et accompagnement des familles, lutte contre les inégalités d’accès aux soins…

 

Ce rapport de la défenseure des enfants pourrait être le dernier, car la fonction de Dominique Versini devrait disparaître l’an prochain.                                                                                                                                                                                                                                                         

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4 Commentaires sur

Pauvreté : Dominique Versini tire la sonnette d’alarme

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    Bon, ce rapport a le mérite d’exister. mais il ne fait que confirmer ce que dénoncent les ONG, la croix rouge, le secours catholique… et toutes les associations qui, comme ici, « papa momon lé la », les jeunes musulmnans, distribuent des colis alimentaires.
    un traitement homéopatique de cette situation ne peut être la solution. mais on ne peut pas non plus compter sur le gouvernement qui ne s’occupe que des gros revenus. les collectivités locales sont asphyxiées.
    que faire? comment? ce sont à mon avis les vraies questions

  • EricNo Gravatar |

    Dominique Versini a surtout dénoncé fortement la politique de Sarkozy. Comme elle a dénoncé l’absence d’un ministère de la famille
    sur ce point, je suis très dubitatif: les problèmes posés aux familles ne pourront jamais être résolus par un ministère, car il n’aura jamais les pouvoirs nécessaires pour contrer les attaques incessantes de TOUT le gouvernement.
    le travail de Dominique Versini a été remarquable, elle a fait preuve d’imagination, de volonté (création du SAMU social).
    qu’elle soit sortie du gouvernement, que sa structure soit fondue dans les autres… tout cela devrait l’inciter à poursuivre son combat hors de l’arène politique sarkozyienne,
    c’est le seul moyen de faire avancer les solutions.
    en clair : il faut des contre-pouvoirs partout et des femmes comme Versini pour continuer la lutte

  • LaurentNo Gravatar |

    @Eric

    a priori, c’est fait, la structure va disparaître. Car la loi rattachant l’actuel médiateur de la République, la Défenseure des enfants, la Commission nationale de déontologie de la sécurité et la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité a déjà été votée au Sénat en juin dernier.

  • ArsinoéNo Gravatar |

    Enquête de l’INSEE : quelques chiffres et analyses: «le taux d’emploi des Français enfants d’immigrés du Maghreb est de 20 points plus faible que celui des Français de parents nés français». Un écart évalué à 56% contre 74% chez les femmes et à 65% contre 86% pour les hommes, qui serait selon l’Insee, spécifique aux descendants d’immigrés du Maghreb. «Les Français dont au moins un des parents est originaire d’Europe de l’Est, du Nord ou du Sud ont quant à eux des taux d’emploi plus proches de ceux des Français de parents français de naissance » constate l’Institut. Au rang des raisons invoquées pour expliquer le phénomène, les différences d’expérience, de diplôme, de situation familiale et de lieu de résidence n’expliquerait «qu’un tiers de cet écart. Le reste peut provenir de l’existence de discrimination, mais aussi de tout ce qui n’est pas mesurable directement (réseaux professionnels, capital culturel, etc.) » estiment les auteurs du rapport.

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