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2011
6 mai 2007 / 6 mai 2012 : et demain ?
Catégorie : Présidentielles 2012
Nicolas Sarkozy a entamé vendredi 6 mai la dernière année de son mandat.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que son bilan est très contesté voire contestable.
Quant à sa cote de popularité, elle n’a jamais été aussi basse. Du jamais vu sous cette république.
Seulement 20% des Français lui font confiance.
Et 76% des Français jugent aujourd’hui son bilan mauvais.
Sarkozy aurait donc des raisons de s’en faire.
Mais il fait mine de ne pas être préoccupé par tout cela ; en revanche, ses amis politiques, sa majorité, plus ou moins silencieusement, redoutent de plus en plus l’échéance de mai 2012.
Sarkozy se dit « parfaitement serein » au jour du 4e anniversaire de son arrivée au pouvoir.
Mais cela ne trompe personne – si ce n’est lui.
« Si je doute beaucoup, je redoute assez peu », dit-il dans une interview à L’Express. « Je ne m’interroge pas sur mon image (…). La meilleure communication, ce sont les résultats ».
Conclusion : il ne craint donc pas les sondages qui régulièrement, indiquent qu’il pourrait ne pas être présent au 2e tour, devancé par le Front national de Marine Le Pen.
PSYCHO-RIGIDE
Si certains dans son camp politique commencent à se démarquer, il n’en a cure. Fidèle à ses méthodes, il continue à faire une politique bling bling.
Carla se dit prête à faire un second mandat. Histoire de faire passer le message : Sarkozy sera bel et bien candidat à sa propre succession.
Le Président continue à jouer les gendarmes, à l’encontre de ceux dans sa majorité – ou ayant été dans sa majorité – qui affichent leurs ambitions.
Le message lancé à Borloo est clair : « Sur l’unité de la famille, je serai raide ». Raide et psycho-rigide, aussi.
Sarkozy s’affirme et laisse le soin à Copé de recoller les morceaux avec Borloo : « Il y a toute la place au sein de l’UMP pour la sensibilité centriste, radicale, et humaniste ».
Et Copé de souhaiter de tout cœur que les radicaux restent au sein du parti majoritaire, Borloo, étant « une personnalité dont nous avons besoin au côté de Nicolas Sarkozy l’année prochaine ».
SERVICE COMMANDE
Depuis quelques jours, on peut voir François Fillon (lequel fête d’ailleurs un record de longévité à Matignon) partir en service commandé et vanter le bilan.
Le 1er Ministre s’y emploie avec en premier lieu, cet argument, toutes les réformes et engagements de campagne ont été menés à bien : service minimum, autonomie, retraites, réforme constitutionnelle, lois sur l’immigration …
S’il y a des problèmes, ce n’est pas de sa faute. Sarkozy met en avant la crise économique et financière pour expliquer la baisse du pouvoir d’achat.
La faute aux crises, précise Copé : « On vient de se prendre cinq crises en cinq ans : une crise monétaire qui a failli ruiner les épargnants, une crise économique, une crise sociale, une crise environnementale, une crise géopolitique avec ce qui se passe au sud de la Méditerranée ».
Selon Sarkozy : « La France avance », comme le titre le livre publié la semaine passée par l’Elysée.
Avec ce curieux phénomène : outre ce qui est qualifié de réalisations, s’accompagne d’une liste impressionnante des « catastrophes » que Sarkozy aurait évitées à la France.
Mais les quelque 400 000 emplois perdus en deux ans et le fort ralentissement de la progression des salaires ? Silence dans ce livre. Lequel, d’ailleurs, est une première dans le genre.
CE NE SONT PAS LES SONDAGES QUI GOUVERNENT
En outre, a-t-on déjà vu un Président demander à son premier ministre de s’occuper toutes affaires cessantes de la « valorisation du bilan » ?
Un choix probablement dû à deux éléments : figer Fillon dans son rôle de faire-valoir et le priver de toute latitude pour une éventuelle candidature, et faire comprendre à Copé qu’il a une autre tâche : remotiver les effectifs.
D’où la déclaration tonitruante de ce même Copé vendredi : Nicolas Sarkozy va laisser « comme marque de ce premier quinquennat une aptitude exceptionnelle à gérer les crises ».
En invitant même élus et partisans « à garder beaucoup de sérénité et de sang-froid » face aux mauvais sondages.
Copé garde-t-il vraiment sang-froid et surtout sérénité quand il assène :
« Le niveau des sondages pendant un mandat présidentiel, c’est pas forcément majeur. On ne gouverne pas pour que le sondage de la semaine soit bon, on gouverne parce que c’est l’intérêt supérieur du pays ».
Et pendant ce temps, une poignée de conseillers réfléchit dans l’ombre à la future campagne.
TOUS AZIMUTS
Sarkozy retourne sur le terrain français, refaisant 4 ans plus tard, le même périple qu’en 2007.
En espérant pouvoir renouer le contact avec le peuple, un peuple à qui il avait promis une augmentation du pouvoir d’achat. Et l’on voit ce qui en est advenu.
D’où ces tentatives grossières pour rattraper le coup : la prime aux salariés (payée par l’Etat) en est la plus parfaite illustration.
Mais cela ne fait pas oublier que depuis le début de son quinquennat, il a multiplié les baisses d’impôts… à destination des classes très aisées et de la grande finance.
Mais Sarkozy surfe également sur l’actualité.
L’affaire Ben Laden lui donne une occasion de rebondir et de se placer sur la scène internationale, tout en adoptant une stratégie visant à couper l’herbe sous le pied du FN : guerre contre le terrorisme, sécurité du territoire avant tout… en écho au fameux discours de Grenoble (déchéance des délinquants d’origine étrangère de leur nationalité française, et stigmatisation de la population Rom en France).
Et outre la présidence du G20 et du G8, il tente à nouveau de se tailler un costume international en affirmant vouloir organiser une conférence sur l’avenir de la Libye. C’est la même aspiration qui lui a fait choisir de réintégrer le commandement de l’OTAN.
ET DEMAIN ?
« En 2007, Nicolas Sarkozy avait gagné sur l’espoir. S’il l’emporte en 2012, ça sera davantage sur les craintes », estiment des analystes politiques, en précisant que « le président doit continuer à jouer sa carte de protecteur des Français face à la mondialisation ».
Mais a-t-on besoin d’un « protecteur » ? Dans d’autres milieux, ce mot a une toute autre signification.
le bilan est catastrophique, le président du pouvoir d’achat a failli dans son objectif, la France est endettée, le nombre de privés d’emploi a augmenté
bref, la situation est dramatique, il faut que ça change. ça ne peut pas être pire, après
Le bilan de Sarkôzy n’est peut-être pas aussi négatif qu’il y paraît: il aura probablement permis de vacciner les français contre le bêtisier ultra-libéral dont la droite caviar faisait ses choux gras depuis plus de 30 ans.Cependant, la France se trouve dans un état critique (chômage, surendettement, crise des services publics, montée de la pauvreté,fonction présidentielle déconsidérée, perte des repères moraux les plus élémentaires, abaissement international de la France, aventures militaires…).
Enfin,avec les dernières élucubrations de Wauquiez (Ministre des Affaires européennes)sur le RSA, l’image de la France en Europe va prendre un sacré coup…Il est affligeant de penser que ce « Monsieur » représente la France (et donc La Réunion) auprès des grandes instances européennes. Pour le comprendre, je vous suggère d’aller sur Google et notamment sur des sites en anglais, en espagnol ou en italien.