Le Blog de Pierre VERGÈS

« Voitures propres : les constructeurs français se font doubler par Fiat et Toyota » a récemment dénoncé le journal « Le Echos » en expliquant que « six constructeurs ont atteint l’an dernier, sur le marché français, l’objectif d’émission moyen de 130 gr de CO2/km fixé par Bruxelles. Fiat et Toyota devancent Renault, PSA et Ford pour le respect de cette norme qui favorise les fabricants de petites voitures ».

Et pourtant ! Que n’a-t-on pas entendu à ce sujet !

Petit florilège de grandes déclarations :

1°- Octobre 2008 : Sarkozy annonce un plan de 400 M€ de financement public pour favoriser «la recherche et le soutien aux véhicules entièrement électriques ou hybrides rechargeables», car «la France, pays du nucléaire, doit être leader» dans ce domaine.

2°- Octobre 2009 : A l’occasion de la présentation du plan « véhicules électriques » par le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, annonce des mesures visant à mettre l’environnement au cœur  de la stratégie industrielle de la France.

150 M€  prêtés à Renault Flins pour aider à la mise en place des voitures électriques, et 100 M€ alloués pour l’industrialisation de « véhicules décarbonées » comme le véhicule hybride 3008 de Peugeot à Mulhouse ou la Smart à Hambach en Moselle.

3°- Janvier 2010 : Sarkozy annonce que La Réunion sera le terrain d’une expérimentation de 50 véhicules électriques associés à des bornes alimentées en énergie renouvelable.

Renault, EDF, le groupe Bernard Hayot (GBH), Total Réunion, GE Money et l’Etat (via GERRI)  signent, en présence du président de la république, une lettre d’intention définissant le cadre de cette expérience écologique baptisée VERT (Véhicules électriques pour une Réunion Technologique).

Ces automobiles Zéro émission auraient dû être conçues par Renault, distribuées par GBH qui devait aussi mettre en place des points de recharge alimentés en énergie propre, via l’exploitation de fermes photovoltaïques, notamment dans ses hypermarchés et concessions automobiles. Total Réunion s’était engagé à faire de même.

4°- Mai 2010 : l’inénarrable Christian Estrosi est satisfait des propositions européennes visant à une véritable stratégie  en faveur des véhicules propres : « Je suis donc particulièrement optimiste sur la capacité de l’Europe à faire face ensemble au formidable défi du véhicule du futur ».

5°- Octobre 2010 : le gouvernement soutient les constructeurs qui s’engagent sur la voie des véhicules propres. Et le même Estrosi  annonce sa décision de prolonger en 2011 l’appel à projets « prêts verts pour le véhicule décarboné ».

Aux 108 M€ de prêts accordés cette année s’ajouteront donc 142 autres M€ mis à disposition des constructeurs ou équipementiers qui investissent dans la voiture propre.

En plus, il met en place un comité stratégique dont l’objectif est «de gagner en compétitivité, en innovation, pour reconquérir des parts de marché ».

Avec un coup de com’ : lors du Mondial de l’auto, il a fait un « tour de France des usines » sur les stands des marques et des équipementiers qui produisent dans l’Hexagone.

6°- Juin 2011 : la France est à la ramasse, comme le disent « Les Echos ».

La Réunion n’a jamais vu le plus petit début d’embryon de projet de voitures électriques (sauf les projets privés).

Et jamais la planète n’a connu une telle quantité d’émission de CO2.

Rien à ajouter : fermez le ban !