14.000 milliards d’euros par an pour la planète : le coût économique des atteintes à la biodiversité si rien n’est fait

 

  

14.000 milliards d’euros par an !

C’est ce que coûteraient aux économies de la planète les atteintes à la biodiversité si rien n’est fait, selon un rapport remis cette semaine à Nagoya, au Japon, lors du sommet international sur la biodiversité.

 

Nous vous livrons ci-dessous les explications de l’auteur du rapport, l’économiste indien Pavan Sukhdev.

 

La pollinisation génère 153 milliards d’euros par an de revenus en fruits et légumes.

 

L’économiste indien Pavan Sukhdev a déposé devant la Convention sur la diversité biologique (CDB), réunie à Nagoya, son rapport final sur « l’économie des écosystèmes et de la biodiversité ».

 

Il soupire : «cela représente pour moi, deux ans et demi de ma vie». 300 chercheurs et économistes y ont apporté leur contribution.

 

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Le coût économique des atteintes a la biodiversité

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Une somme qui se résume à un chiffre, à l’instar du rapport Stern sur le coût du réchauffement climatique.

En 2050, les atteintes à la nature devraient coûter aux activités humaines 14.000 milliards d’euros par an. Si l’on ne fait rien.

 

Comment arrive-t-on à ce chiffre ?

 

En compilant patiemment toutes les études économiques faites sur les services rendus par la nature qui ne sont pas aujourd’hui monétarisés : l’épuration de l’eau, la régénération des sols, la limitation des maladies, mais aussi les prélèvements en bois, nourritures, fibres.

 

Sans oublier les valeurs esthétiques et culturelles. Le tourisme se nourrit de la beauté des paysages et des douceurs des plages.

 

C’est ainsi que la conservation des forêts permet d’absorber les émissions de gaz à effet de serre, rendant un service d’une valeur de 3700 milliards de dollars.

 

La pollinisation des abeilles génère pour 153 milliards d’euros par an de revenus en fruits et légumes.

 

Et, tout bien considéré, la surexploitation des principales espèces commerciales de poissons a fait tomber le revenu global des pêcheries dans le monde de 50 milliards de dollars tous les ans.

 

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« Les services de la nature ont une valeur »

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« Les services de la nature ont une valeur, poursuit Pavan Sukhdev. Quand ont les exploite trop, cette valeur diminue ».

 

Le Costa Rica est un bon exemple de pays qui au lieu d’exploiter ses forêts, a décidé de les préserver et s’est enrichi :

 

– En 1986, la forêt recouvrait 21% de la surface de ce pays, le produit intérieur brut (PIB) était de 3.574 dollars par an et par habitant.

– En 2005, la couverture forestière était remontée à 52% et la richesse à 8.719 dollars par an (en dollars constant) et par habitant.

 

La bonne santé écologique imprègne la vigueur économique, la stabilité politique, la paix sociale et attire les investisseurs comme les touristes.

 

L’ancien économiste de la Banque Mondiale ne cesse de répéter que la publication de son rapport « n’est pas une fin, mais un commencement ».

 

Il va désormais falloir convaincre les Etats d’intégrer les coûts estimés de la nature, non pas pour donner l’autorisation de l’exploiter pour ceux qui pourront payer, mais pour la gérer durablement.

 

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Bientôt une nouvelle approche  des comptes de la nation ?

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« L’invisibilité de nombreux services rendus par la nature à l’économie génère chez l’homme une négligence conduisant à la dégradation de ces services et donc à une perte de revenu », démontre Sukhdev.

 

« Les faire apparaître dans les comptes de la nation, c’est prendre en compte ces services au même titre que le PIB qui ne considère que les richesses produites ».

 

Pavan Sukhdev est aujourd’hui plutôt heureux.

Son pays natal, l’Inde, est entré de plein pied dans cette démarche et a commencé à calculer le prix des services de ses écosystèmes.

Le Brésil assure vouloir en faire autant.

 

Pavan Sukdhev pense que l’Union européenne devrait suivre très vite.                                                                                                             

 

Source : Sciences et avenir                                         

 

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