Le cadeau de Sarkozy à EDF : ou comment l’électricité va encore augmenter

 

   Lors de sa venue à La Réunion, en janvier 2010, Sarkozy, à Saint-Pierre, expliquait :

 

« J’ai voulu venir avec les plus grandes entreprises de France pour lancer ces expérimentations, pour mobiliser ces champions de notre industrie sur votre territoire et les encourager à faire de La Réunion une terre d’investissement et d’excellence.

 

« Je remercie encore une fois Henri Proglio d’EDF. (…) Je n’oublie pas que l’État est le grand actionnaire d’EDF. (…). Je ne dis pas que c’est l’État qui doit tout décider.

  

Pour une entreprise, avoir un actionnaire qui est passionné par ce que fait l’entreprise dont il est actionnaire, c’est bien mieux que d’être un actionnaire dormant, qui ne sait même pas qui il désigne comme représentant au conseil d’administration et qui, une fois qu’il a désigné ses représentants, ne leur donne aucune consigne.

Ce n’est pas ma vision de la stratégie économique et de la stratégie industrielle de notre pays ».

 

Henri Proglio, c’est le patron d’EDF.

Son prédécesseur,  Pierre Gadoneix, avait été viré parce qu’il avait demandé une augmentation des tarifs de 20%.

 

C’était en 2009.

Un moment pas très opportun pour irriter les Français, à quelques mois des régionales.

 

Du coup, c’est Proglio qui avait été nommé.

Un proche de Sarkozy.

 

Lequel Proglio a repris les demandes formulées par son prédécesseur. 

Et a obtenu gain de cause, puisque l’électricité a déjà augmenté.

 

La première fois, en juillet, c’était de 3%.

La prochaine hausse, au premier janvier prochain, pourrait être de 4%.

 

Au total : 7% en 6 mois.

À ce rythme, les 20% d’augmentation demandés auront été atteints fin 2011.

 

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Aux consommateurs de passer a la caisse

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Raisons officielles : il fallait compenser le rachat d’électricité photovoltaïque auprès des ménages ou des entreprises (pour la première hausse) ; il faut  couvrir les charges liées au développement massif des énergies renouvelables.

 

Ni le solaire ni l’éolien ne sont aujourd’hui totalement compétitifs (pour la seconde hausse).

 

Toutefois il convient de s’attacher aux raisons officieuses : le besoin d’argent pour financer les dépenses de communication et… augmenter les profits pour plaire à la bourse.

 

Résultat : les consommateurs paient pour subventionner la libéralisation.

 

Et dire que certains avançaient comme prétexte que la déréglementation allait se faire au bénéfice des consommateurs, que la concurrence allait se traduire par des prix plus bas. Quelle belle fumisterie !

 

Et que de mensonges : le groupe EDF a dégagé quatre milliards de résultats net en 2009… Sur les 9 premiers mois de 2010, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 9,5%.

 

EDF a également annoncé la stabilité de son dividende pour 2010.

 

Aujourd’hui, la question de l’énergie ne relevant plus du ministère de l’Écologie mais de celui de l’industrie, EDF a un boulevard pour à nouveau augmenter le tarif de l’électricité.

 

Et ce transfert est une réponse directe à une autre raison officieuse : EDF a besoin de fonds pour racheter des entreprises étrangères. Notamment un fabricant de réacteurs nucléaires. Laquelle opération relève totalement du tripatouillage.

 

Pour l’anecdote, avant de partir, Borloo a lancé des appels à projets pour la construction de 3 unités éoliennes à La Réunion.

 

Borloo aurait-il voulu nous faire supporter des projets jugés non rentables par son » chef » ?

 

Autre point qui intéresse les Réunionnais : quelles sont les garanties que l’on peut aujourd’hui avoir de garder la péréquation qui permet d’acquérir l’électricité au même prix qu’en France métropolitaine ?

 

Sarkozy vient donc de faire un beau cadeau à EDF, il a plombé les énergies renouvelables qu’il défendait de façon si véhémente il y a 10 mois seulement, il a enterré définitivement… GERRI. 

Trop fort !

                                                                                        

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4 Commentaires sur

Le cadeau de Sarkozy à EDF : ou comment l’électricité va encore augmenter

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    ce transfert du dossier énergie vers le ministère de l’industrie est effectivement très lourd de conséquences; on va devoir payer le kwh beaucoup plus cher.
    mais cette manipulation pour faire plaisir à certains, pour que la France « reste cette nation forte » dans le domaine industriel… et cela à l’encontre des principes du Grenelle, des engagements pris vis à vis de l’Europe pour l’utilisation des enérgies renouvelables.. et à quelques jours de Cancun… c’est totalement hallucinant.
    c’est vraiment du n’importe quoi – et cela fait peur.

  • LaurentNo Gravatar |

    C’est l’Europe qui a imposé la concurrence, partant du principe que cela aurait pu faire baisser les prix. Ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, on vote la loi NOME à l’assemblée nationale, cette loi devrait contraindre EDF à vendre une partie de sa production d’électricité à ses concurrents. Cela non plus ne fera pas baisser le prix de l’électricité.

  • EricNo Gravatar |

    L’Europe néolibérale privatise à tour de bras ; mais, pour être politiquement correct, on habille le concept de mots et ça donne : la « concurrence libre et non faussée ».
    Mais c’est un mensonge. Les magouilles autour de ce dossier. Si EDF est obligé de vendre – un peu à perte – sa production électrique (je crois que c’est celle issue du nucléaire) à ses concurrents, cela va entraîner une augmentation du prix du kwh pour les particuliers (et les entreprises aussi). Si la loi NOME passe aujourd’hui, on estime à plus de 11% l’augmentation du coût, et cela avant la fin de l’année, puis de 3,5% par an, soit jusqu’à 25% d’ici à 2015.

  • ArsinoéNo Gravatar |

    la défense du service public: bien sûr
    la lutte contre les monopoles: évidemment
    mais là où le bât blesse, c’est lorsque l’on s’attaque à un service public en situation de monopole (EDF) alors que les tarifs pratiqués par cet opérateur sont tout à fait concurrentiels au niveau européen.
    et c’est bien l’Europe qui a mis un terme à tout cela: l’ouverture à la concurrence va avoir pour effet… de faire grimper les prix.
    il est peut être temps de changer le cours des choses et de parvenir à un autre mode de développement économique, à un nouvel équilibre économique – local, national, européen, mondial

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