Le Blog de Pierre VERGÈS

   Je vous ai signalé qu’il était surprenant que le Gouvernement cherche à faire valider par les parlementaires une réforme territoriale sans discuter des moyens financiers donnés aux collectivités locales pour la bonne application de cette réforme.

Je me dois de reconnaître qu’une discussion sur des propositions législatives en ce sens va s’engager le 28 juin.

Et vous savez ce qui est proposé ? « Faîtes avec ce que vous avez en vous regroupant », en un mot en mutualisant la pénurie !

Or, les difficultés sont bien réelles. Je n’en citerai que quelques unes :

– Le rattrapage à réaliser  en ce qui concerne les équipements (traitement des déchets, gestion de l’eau et de l’assainissement, routes et infrastructures de déplacements, …) d’une part pour combler le retard par rapport à la France continentale, et d’autre part pour faire face à une progression démographique insulaire,

– La réponse aux besoins en matière de foncier, tant à usage d’habitation qu’à vocation industrielle,

– Des frais de personnel importants avec un fort impact budgétaire,

– Une très forte précarité du personnel liée à un faible taux d’encadrement (cadres moyens), ce qui entraîne des besoins en ingénierie conseil plus forts (8%) qu’en France continentale ( 4%) selon le rapport du député Jean-Pierre Brard en 2007, alourdis par l’appel à des cabinets extérieurs à des coûts plus importants  que dans l’Hexagone,

– Un coût des crédits bancaires plus élevé,

– Un impact des surcoûts liés à l’insularité et à l’éloignement,

– Une très forte implication dans le monde associatif,

– Une marge de manoeuvre fiscale réduite du fait de l’assiette réduite (nombre de foyers imposables) et des capacités financières moins fortes (les entreprises) qu’en France continentale.

J’aurai l’occasion prochainement de vous montrer pourquoi « on n’est pas sorti de l’auberge ». En attendant… bon week-end !