Le projet socialiste et les outremers ( 1 / 30 ) – Un plan de croissance et de solidarité

 

Dans le prolongement des articles consacrés au projet global, voici la présentation des propositions socialistes pour l’outre-mer.

Il appartient aux responsables politiques réunionnais d’envisager de marquer d’une empreinte réunionnaise ce projet présidentiel de 2012. Dès lors, il est ouvert à toute discussion.

 

La première proposition socialiste pour l’outre-mer est celle-ci :

 

« Finaliser, dès le second semestre 2012, pour chaque Outremer, les principes directeurs des plans de croissance et de solidarité ».


Petit retour en arrière. On est le 16 novembre 1998, et Jean-Jack Queyranne est secrétaire d’Etat à l’outre-mer et ministre de l’intérieur par intérim.

 

Dans un discours prononcé à l’occasion du 81e Congrès de l’Association des Maires de France, lors de la journée consacré à l’outre mer , il revient sur les enjeux du budget 1999 et la poursuite de l’action publique locale dans le cadre du « contrat de croissance et de solidarité avec l’outre-mer ».


Le ministre socialiste évoquait déjà « le soutien à la croissance, l’emploi et la solidarité »et chiffrait à 51 milliards de francs, soit une augmentation de 2,3% le budget pour l’outre-mer.

 

Ce « contrat de croissance et de solidarité » passait par la « rénovation des dotations de l’Etat et par l’introduction d’une meilleure prise en compte des situations spécifiques des collectivités locales ».


Il évoquait tour à tour:


– l’augmentation de la dotation globale de fonctionnement,

– la réforme de la fiscalité locale, la confirmation de l’octroi de mer,

– la gestion et la formation des personnels de la fonction publique territoriale,

– la coopération intercommunale par les contrats de plan et la notion de pays,

– la poursuite de la décentralisation outre-mer par l’accroissement des moyens de l’action publique (moyens humains, encadrement et organisation administrative).


Les termes croissance et outre-mer étaient donc déjà liés.


Dix ans plus tard, en novembre 2008, Yves Jégo présentait sa « stratégie de croissance pour l’Outre-Mer ». L’objectif du plan était de sortir de l’immobilisme et de désenclaver l’Outre-Mer.

 

Le plan Jego visait « à développer, pour les trois prochaines années, l’économie sur des secteurs stratégiques, la formation, le logement et la préservation de la nature. Une attention particulière sera également portée au désenclavement ».


Formation, logement, désenclavement… des mots que l’on retrouve également dans les propositions socialistes pour 2012.

 

L’année 2009 a notamment été marquée outre-mer par des manifestations, tout d’abord en Guadeloupe avec le LKP et le COSPAR.

 

C’est dans ce contexte qu’en février 2009, le Parti socialiste crée un comité outre-mer, à l’initiative de la première secrétaire du PS ; ce comité, coordonné par le député François Lamy, était composé notamment des premiers secrétaires fédéraux et des élus d’outre-mer.

 

L’objectif était de « réfléchir à un développement spécifique des départements Outre-mer et à leur évolution ».

 

Quelques jours après la création du comité, Christian Paul déclarait :

 

« Face à des systèmes économiques à bout de souffle, notre République doit aider à l’émergence de nouveaux modèles de développement pour les outre-mers, qui ne se décrètent pas depuis Paris et dont les principaux acteurs doivent être les citoyens et leurs élus.

Rien ne serait pire que de susciter l’espoir sans en proposer les moyens durables ».


Au passage, notons que Christian Paul avait été chargé par Martine Aubry, au lendemain du congrès de Reims, de la mise en place d’un laboratoire d’idées, d’un nouveau think tank du PS, en vue de l’élection présidentielle. Un groupe sur l’outre-mer avait d’ailleurs été constitué.

 

Les propositions socialistes puisent ainsi leur fondement dans ces différents groupes de travail et de réflexion ; reste maintenant à continuer ce que souhaitait Christian Paul : ne rien décréter depuis Paris.


Plus que jamais, il faut réellement donner aux responsables de chaque outre-mer, la possibilité de choisir le mode de développement qui convient le mieux à leur territoire.

           

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2 Commentaires sur

Le projet socialiste et les outremers ( 1 / 30 ) – Un plan de croissance et de solidarité

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    nous devons choisir notre mode de développement
    la proposition du PS est forte et très intéressante
    mais cela pose une question: les 29 autres propositions ne sont-elles pas déjà des réponses à un projet « clé en main »? ne sont-elles pas le prolongement de concepts déjà appliqués depuis des années (peut être pas 1946 mais au moins 1950…)
    alors où est le choix?

  • Boismery HervéNo Gravatar |

    Ces propositions, au demeurant pertinentes, risquent de se heurter à une réalité cruciale: la situation des finances publiques de la France qui exclut toute augmentation importante des dotations de fonctionnement ou d’investissement. Dès lors, comment stimuler les initiatives locales ?

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