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2011
L’hypothétique nouvelle route du littoral : cachez ce surcoût que je ne saurais voir !
Catégorie : BTP-Routes-Transports, INSTITUTIONS - COLLECTIVITÉS LOCALES, POLITIQUE LOCALE, Présidentielles 2012, ROUTE DU LITTORAL, ROUTES ET DEPLACEMENTS
J’ai eu l’occasion le 15 septembre 2011 sur ce blog, dans un article intitulé,
« Nouvelle route du littoral : est-on à la veille d’un nouveau scandale »,
de dire que la Région est dans une « spirale infernale » de fuite en avant sur le projet de nouvelle route du littoral « sécurisée ».
J’ai pu recueillir de nouvelles informations sur le front de la Pyramide inversée.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation est grave.
La population réunionnaise a droit à des mises au point sur la « future ex » route du littoral « insécurisée ».
Et que ce que j’avais prédit risque de s’avérer hélas vrai :
Enterré le projet de 1ère phase du Tram Train de Ste Marie à St Paul,
Mais aussi enterré le projet de nouvelle route du littoral à 6 voies version Didier Robert.
L’impossible nouvelle route du littoral
Pour bien comprendre pourquoi la majorité régionale va droit dans le mur, il y a plusieurs éléments à retenir :
1°- L’option MOP
La Région a décidé de réaliser les travaux de la nouvelle route du littoral en procédure MOP (Maîtrise d’Ouvrage Publique).
Il est donc possible qu’en 2013, des petits marchés de terrassements à l’entrée de la Route du littoral côté Possession, puissent démarrer.
Encore faut-il que nos « experts » de la majorité régionale obtiennent la DUP (déclaration d’utilité publique).
Ce qui n’est pas gagné, on le verra plus loin.
Mais si la DUP était obtenue, ces « petits » travaux de terrassements, à moins que ce ne soit que les appels d’offres qui soient lancés, ne constitueraient qu’une opération de communication.
Car, en effet, les véritables travaux ne pourront démarrer compte tenu des délais, mais surtout des études nécessaires aux entreprises pour dimensionner et chiffrer ces travaux.
C’est pour cela que la Région envisagerait de mener dès 2013 cette opération de communication en montrant au public les bulldozers sur le site et affirmer alors : « Les travaux de la route du littoral démarrent ».
2°- Les « éboulis » techniques du dossier d’enquête publique
Aujourd’hui, pour la rédaction même du dossier indispensable d’enquête publique préalable à l’obtention de la DUP, les problèmes insolubles de la collectivité sont les suivants :
1er problème- L’énorme besoin de matériaux
L’extraction des matériaux nécessaires à la construction de la future route, notamment la partie digue entre la Possession et la Grande Chaloupe représente environ 10 millions de m3.
Les « Robert boys » ne veulent pas faire figurer ce dossier d’extraction dans le dossier de DUP.
Ils négocieraient en ce moment, en pure perte semble-t-il, avec les services de l’Etat pour que soit avalisée l’absence de procédure spécifique à l’extraction des matériaux. Procédure qui d’ailleurs n’a toujours pas été menée.
Le JIR, sous la plume de Bruno Graignic, nous informe pourtant que
« le dossier préalable à la mise en place de l’enquête publique est en cours de rédaction.
Traité au niveau national par une délégation du ministère de l’Environnement, (Mon commentaire : car il y a de gros problèmes environnementaux) il devrait être bouclé en fin de semaine prochaine et atterrir sur le bureau de la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet.
Celle-ci aura jusqu’à la fin octobre pour émettre un avis sur ce rapport. Un avis qui pourra comporter des demandes de précisions… »
En attendant, la Région a lancé un appel d’offres pour identifier des fournisseurs potentiels.
Mais là, premier couac : l’appel à concurrence émis le 13 juillet a été « annulé » en CAO (Commission d’appel d’offres).
Motif : il faisait la part belle aux grosses entreprises.
Devant le mécontentement grandissant des petites entreprises « étranglées » par la crise du BTP, les Robert boys ont dû faire machine arrière.
L’appel d’offres devra donc être “relancé”.
2ème problème – Un coût d’entretien exorbitant
Le coût d’entretien de la future route du littoral est identifié comme un gouffre financier.
C’est un autre sujet que la Région ne souhaiterait pas faire figurer dans le dossier d’enquête préalable, car les coûts d’entretien de la future route se chiffre par dizaine de millions d’euros par an.
Oui, je dis bien un coût d’entretien de plusieurs dizaines de millions d’euros par an !
3ème problème – Un bilan économique et financier intenable
L’effrayante exigence de faire figurer un bilan économique acceptable constitue un autre « cauchemar » pour les « Robert boys ».
C’est le troisième point sur lequel la Région est extrêmement embarrassée.
En effet, les coûts d’emprunts doivent obligatoirement figurer dans le dossier de la DUP, dans le cadre du bilan économique du projet.
C’est une obligation de faire figurer dans le dossier d’enquête publique le bilan économique du projet.
Cette exigence est requise de façon à ce que les citoyens puissent apprécier la faisabilité financière du projet.
3°- La tentation d’une manoeuvre désespérée
Je vous révèle maintenant la tentative désespérée des « Robert boys » de « maquiller » le plan du financement de la future Route du littoral.
Consciente que le projet de Trans Éco Express – ce projet censé remplacer le tram train – ne pourra être mené à terme dans son intégralité, la majorité régionale a décidé de récupérer sur les dotations prévues au Protocole de Matignon un maximum de financements dédiés au projet TEE , pour financer la première tranche de la Route du littoral.
Et là, je voudrais poser une question :
Oui ou non existe-t-il une note des services et du bureau d’études Egis Route, adressée au Président de Région Didier Robert, annonçant un coût d’investissement avoisinant les 3 milliards d’euros ?
Oui, vous avez bien lu : 3 milliards d’euros !
Nous sommes loin, très très loin, des 1,6 milliard d’euros annoncés jusqu’à maintenant.
L’impossibilité financière de réaliser le projet
Je voudrais rappeler que les Accords de Matignon 2 prévoyaient qu’au-delà de 1,6 milliard d’euros, il reviendrait EXCLUSIVEMENT à la Région Réunion d’en supporter la charge financière.
Cela signifie que le surcoût, soit 1,4 milliard d’euros, sera supporté exclusivement par la Région.
Cette somme de 1,4 milliard d’euros équivaut à 1,22 fois le coût de la Route des Tamarins.
Elle représente surtout, à quelques dizaines de millions d’euros près, le coût proposé par le groupement Tram’ Tiss pour le projet de Tram Train !
Or, ce coût était, lui, partagé entre l’État et la Région.
Néanmoins, afin de préserver les marges de manœuvre pour les autres actions, la majorité régionale autour de Paul Vergès avait souhaité une rallonge financière de l’État ; ainsi les finances de la collectivité n’auraient pas été mises en péril.
Là, dans le cas du projet de nouvelle route du littoral, version Didier Robert, il s’agit d’un surcoût de 1,4 milliard d’euros devant être TOTALEMENT PRIS EN CHARGE par la Région.
Comment croire que, dans le contexte de crise économique et financière internationale, où les accords de Bâle 3 conduisent les institutions financières à être extrêmement exigeantes avec les collectivités qui empruntent, la Région Réunion va pouvoir emprunter à des taux intéressants une somme ASTRONOMIQUE ?
En attendant, vive la com’ !
Enfin, concernant le Trans Éco Express, une grosse opération de com’ – c’est vrai que les « Robert boys » s’en sont fait une spécialité – se préparerait actuellement.
La Région aurait emprunté à un constructeur un gros bus qui était destiné à un réseau de métropole, mais qui ne fonctionne pas, pour le montrer aux Réunionnais en disant : « Voilà le Trans Éco Express régional »… avec une « gueule » de rame de Tram Train ?
Un constructeur aurait prêté le gros bus pour un mois, et il se dit qu’il serait déjà sur le bateau…
Il se dit également que cette opération de com’ agacerait les services, car ils savent que jamais la Région ne pourra faire directement l’acquisition d’un tel bus, car pour cela, il lui faut organiser des services d’intérêt régional, sur le réseau routier des routes nationales.
On se demande avec quel argent disponible !
De plus, la Région n’a pas la compétence pour organiser ce réseau de bus…
… bien que la « espécialiste » régionale Fabienne Couapel-Sauret proclame ici ou là qu’avec la loi « Grenelle », la Région pourrait prendre la main et décider en « chef de file »… pour concurrencer le réseau Car jaune ?
Quand je vous dis que La Réunion, et pas seulement le secteur du BTP, va se réveiller demain avec une « gueule de bois » !
une route du littoral qui, si elle devait être construite, coûterait plus cher que le tram train !
et qui serait financée en grande partie sur les fonds propres de la région
quel gâchis !
il y a longtemps que l’on a compris que le
» redoutable négociateur » (lol)des accords matignon 2 qui transfèrent TOUS les dépassements
du futur chantier à 100% sur la région s’était
planté ! cette route ne verra jamais le jour.
la réunion en a-t-elle les moyens dailleurs ?
Et a-t-elle mérité d’avoir un tel président de région?
pas de tram train, pas de nouvelle route du littoral, pas de bus,
mais des cases à lire qui végètent, des ordinateurs portables inadaptés aux travaux des lycéens, des billets d’avion donnés aussi à ceux qui peuvent payer…. quel bilan !
J’ai la tête qui tourne ! Peandant ce temps, des milliers de voitures continuent d’arriver sur l’Ile et s’ajoutent à celles qui encombrent déjà les routes.
Le premier prix de la Com’ est décernée avec les félicitations du jury spécial « mensonges et arnaques » à l’équipe de Didier Robert !