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2012
Sarkozy l’a dit, Sarkozy ne l’a pas fait ( 6ème épisode) – Insécurité… dans la réalité des chiffres officiels aussi ! Malaise, malaise…
Catégorie : ÉLECTIONS, INSTITUTIONS - COLLECTIVITÉS LOCALES, POLITIQUE FRANÇAISE, Présidentielles 2012
Quel bilan peut-on retirer du mandat Sarkozy ?
Petit tour d’horizon des déclarations du candidat Sarkozy (certains sites sont d’ailleurs devenus muets sur ce point… et pour cause, ce sont des promesses non tenues.) au regard des actions menées, tout au long de ces cinq ans …
Énième déclaration en l’air de Nicolas Sarkozy :
« Je ne crois pas à la République sans un minimum d’ordre, l’ordre républicain, je ne crois pas qu’on peut tout faire, je crois à la justice, mais je crois aussi à la fermeté. »
Depuis qu’il est élu, les violences aux personnes, et même les incivilités aux représentants de l’ordre n’ont cessé d’augmenter.
La césure entre police et population devient préoccupante.
Les Français ne semblent plus faire confiance à la police.
Les plus critiques vivent en zone urbaine sensible.
« Il y a un problème quelque part », admettent les syndicats de police.
Mais, évidemment, l’UMP dénonce le sondage commandé par Terra Nova.
Celui-ci montre que 81% des Français pensent que l’insécurité a « plutôt augmenté » depuis 10 ans, soit depuis l’arrivée de la droite au pouvoir.
Un détail révélateur : les personnes interrogées proches de la droite sont plus sévères que celles proches de la gauche.
Parmi les sympathisants du PS, 75% pensent que l’insécurité a augmenté contre 84% des sympathisants de droite.
Est-ce parce qu’il se sent en insécurité que le Président Sarkozy a déployé les grands moyens lors de sa visite à Lille, jeudi 12 janvier.
Le dispositif n’était-il pas disproportionné ?
Près de 1.200 membres des forces de l’ordre mobilisés dont 300 policiers nordistes « invités » à assister en tenue officielle et sans arme aux vœux du chef de l’Etat.
1.200 policiers pour 2 h 40 de visite, c’est très important, surtout en ces temps de restrictions drastiques de budgets et de baisse des effectifs, estime même un policier.
Et la politique de proximité ?
Par petites touches, elle est remise au goût du jour par les différents ministres de l’intérieur.
Quant à la justice, elle est méfiante vis à vis de Sarkozy.
Les magistrats dénoncent tout la politique de réforme mise en place depuis le début du quinquennat : « Des lois aux objectifs inconciliables », ou encore : « Des textes qui s’empilent de manière contradictoire ».
Le projet de loi sur l’exécution des peines suscite une nouvelle fois des critiques.
Un exemple : les lois contradictoires en vigueur concernent les peines planchers (peine minimum en dessous de laquelle le juge ne peut pas descendre) et les aménagements de peine demandés aux juges d’application des peines.
La contradiction est incompréhensible pour les justiciables.
Le vent de fronde est réel.
Les relations entre Sarkozy et les magistrats ne peuvent se détériorer davantage.
Il a d’ailleurs renoncé à saluer leur travail, au dernier moment, lors de ses vœux aux fonctionnaires, le 1er janvier à Metz.
Pour tenter de resserrer les liens, il a eu l’idée de créer la médaille d’honneur des services judiciaires. Celle-ci est décernée depuis le 1er janvier 2012.
Cette récompense est attribuée par le ministre de la Justice, et destinée à tous ceux qui « ont rendu des services honorables aux services judiciaires ».
Rendre des « services honorables » à l’Elysée est aussi un motif de récompense.
En effet, à 4 mois des élections, un grand mouvement a commencé dans la magistrature, plusieurs postes de procureurs vont se libérer, Sarkozy est tenter de nommer des magistrats proches de lui.
Depuis plusieurs mois, plusieurs hauts magistrats ont d’ailleurs été nommés à des postes sensibles.
Sait-on jamais.
Car la justice s’intéresse aux comptes de campagne de 2007, illustré par une réquisition judiciaire liée à l’affaire Bettencourt instruite à Bordeaux.