Contribution au débat – Pourquoi faut-il que La Réunion s’intéresse à la SADC ?

    À la suite de la tribune libre du 1er vice-président du Conseil Général Roland Robert, délégué à la Coopération Régionale, intitulée « Pour une entrée imminente de La Réunion dans la SADC ! », j’ai reçu cette contribution au débat de Christophe Rocheland, que je publie bien volontiers ci-dessous. Bonne lecture !


Dans un monde qui se régionalise de plus en plus en raison de la crise financière, économique et écologique, quoi de plus naturel pour des États et des territoires de se regrouper et de trouver des complémentarités, mettre en commun des forces dans un monde globalisé ?

 

C’est le succès de l’Union Européenne d’un point de vue de son intégration régionale qui nous le montre, mais également de l’ASEAN en Asie ou de l’ALENA en Amérique du Sud.

 

Quoi de plus logique pour notre île, dont les collectivités sont de plein droit membres de la COI, de rechercher des complémentarités économiques, sociales et politiques avec la première organisation régionale africaine. Présentation :

 

La SADC est officiellement née le 17 août 1992 au sommet de Windhoek (Namibie), en remplacement de la SADCC (Southern African Development Coordination Conférence) fondée en 1980.

 

Ce passage de flambeau avait alors valeur de symbole, car la SADC du début des années 80 était d’abord et avant tout une organisation intergouvernementale de 9 états d’Afrique australe (Angola, Botswana, Lesotho, Malawi, Mozambique, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe) dirigés par la majorité noire, et qui luttaient collectivement contre la domination blanche de l’Apartheid sud-africaine.

 

L’intention initiale était donc clairement politique.

 

La fin des lois de ségrégation raciale en Afrique du Sud, une décennie plus tard, modifie de facto la donne et la nouvelle SADC qui est portée sur les fonts baptismaux réoriente son credo en tenant compte des temps nouveaux.

 

Un changement de paradigme qui consacre la primauté de la dimension économique sur le volet politique.

 

Aujourd’hui : elle vise à la constitution d’une zone économique intégrée et se dote depuis 2001 d’institutions calquées sur le modèle de l’Union européenne.

 

La SADC représente un marché de 234 millions d’habitants et génère un PNB de 740 milliards USD (254 millions d’habitants et 760 Milliards USDollars avec Madagascar).

 

La SADC est composée de 14 pays Membres : 

 

Afrique du Sud (1994)

 Angola (membre fondateur) 

 Botswana (membre fondateur)

 Lesotho (membre fondateur)

 Malawi (membre fondateur) 

 Maurice (Ile) 

 Mozambique (membre fondateur)

 Namibie 

Swaziland (membre fondateur) 

 Tanzanie (membre fondateur) 

 Zambie (membre fondateur) 

 Zimbabwe (membre fondateur)

 Congo (République démocratique, 1997) 

 Seychelles (1997)

 

La SADC d’aujourd’hui, c’est près du quart de la population africaine sur une superficie de près de 10 millions de km2, soit un tiers du continent.

 

D’un point de vue pratique, l’intégration économique est réellement effective depuis 2000, date à laquelle une zone de libre-échange est progressivement instaurée.

 

L’établissement de celle-ci n’a cependant pas de valeur contraignante puisqu’elle se fait sur la base du choix individuel de chaque État à la rejoindre.

 

À ce jour, seuls 3 États membres sur les 14 que compte l’organisation ne l’ont pas encore fait (Angola, RD Congo et Seychelles).  

 

Enfin, on notera qu’il existe une juxtaposition d’autres sous-ensembles régionaux qui chevauchent, au gré de leurs pays membres, l’aire occupée par la SADC.

 

Il en est ainsi de la SACU (Southern Africa Customs Union),  la COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa) et l’EAC (East African Community).

 

Ce qui a amené les Chefs d’États de ces trois organisations à s’engager à fusionner à l’horizon 2015.

 

 Chiffres de 2004

 

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