Education – Réforme des rythmes scolaires : un coût de 600 millions d’euros pour les communes !

  2013… puis 2015… puis 2014… puis à nouveau 2013. Drôle de rythme ponctuant les hésitations calendaires.

Après ces hésitations calendaires, le gouvernement a tranché : c’est à la fois en  2013 et en 2014.

 

Pour certains, ce sera donc lors de la prochaine rentrée d’août.

Pour d’autres,  la réforme des rythmes scolaires s’appliquera un an plus tard.

 

Au choix des maires ! Lesquels ne sont pas particulièrement heureux de ce cadeau gouvernemental.

 

La réforme des rythmes scolaires entrera bien en vigueur à la rentrée 2013 et à la rentrée 2014.

Vincent Peillon l’a confirmé pour 2013.

 

François Hollande l’a fait pour 2014.

Même si, initialement,  l’Elysée avait déjà annoncé cette date de 2013 !

 

De quoi s’agit-il ? 

Il s’agit de la mise en place de la semaine de 4,5 jours dans le primaire.

 

Un projet qui ne suscite pas l’adhésion de tous.

« S’il y a encore des réticences, des inquiétudes, des hésitations, on va les lever. C’est l’intérêt des élèves. Ca doit se faire avec les professeurs et les collectivités locales », a précisé le ministre.

 

Il faut donc croire que l’’Elysée – qui dans un premier temps, avait formellement démenti les informations de presse selon lesquelles la présidence de la République réfléchissait au report en 2014 de la réforme sur les rythmes scolaires – a su lever toutes les inquiétudes et hésitations.

 

Très fort ! 

 

Rappelons que ce débat sur la refondation de l’école figure parmi les priorités du quinquennat.

 

Le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, avait jugé qu’un report d’un an

« serait une décision sage si les communes ne souhaitent pas s’engager parce qu’elles n’ont pas les moyens ».

Le syndicat a donc été entendu.

 

Du côté des maires, on a aussi parlé d’une réforme précipitée et peu financée, et demandé au gouvernement de s’engager fermement pour que les communes aient les moyens nécessaires.

 

Quelles sont les communes qui ont les moyens ?

Essentiellement les plus grandes communes.

 

Mais les petites et moyennes communes ? Pas sûr.

Et le constat est bien entendu valable pour toutes les communes d’outre-mer.

Avec encore plus d’acuité pour les petites et moyennes communes.

 

On va donc s’acheminer vers une  réforme qui ne sera peut être pas réussie dans les communes qui en auront les moyens.

Et bien sûr, cela va être un échec pour les autres communes.

 

Sauf à ce que le gouvernement n’applique pas ce qu’il a édicté lui même comme règle budgétaire : maintien à leur niveau des dotations aux collectivités locales encore pendant deux ans !

 

Partager la pénurie 

 

Certaines voix se sont élevées pour demander  « un fonds de péréquation entre communes pauvres et communes riches ».

 

Autrement dit, pour La Réunion, c’est le partage de la pénurie.

Et de plus, ok pour la solidarité, mais tout de même, il ne faut pas exagérer, cette péréquation  horizontale va être la règle.

 

Bien sûr, certaines communes – et c’est le cas en France métropolitaine – ont des moyens conséquents.

Parce qu’elles ont des ressources liées aux potentialités fiscales de leurs concitoyens. 

Parce qu’elles ne construisent pas de logements sociaux.

Parce qu’elles n’ont pas à faire à des publics très démunis qu’il faut accompagner à travers les CCAS.

 

On voit très bien ce qui peut se passer :

– dans les communes qui n’auront pas les moyens, il y aura des enfants qui seront mis à la garderie après 15H30 ;

– dans d’autres communes, parce qu’elles ont des moyens ou des structures, pourront proposer des activités culturelles, sportives ou artistiques.

 

Il est bien évident que les collectivités locales vont devoir assumer un coût supplémentaire pour les activités péri-scolaires et les transports scolaires engendré par le retour à la semaine de 4,5 jours.

Rappelons que ce système a été abandonnée en 2008.

 

Selon l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF), le coût de la réforme pour les collectivités locales s’élève à 600 millions d’euros pour l’ensemble des enfants en année pleine.

 

Trois heures 

 

L’Association des maires de France (AMF) a interpellé François Hollande sur « les difficultés de mise en oeuvre » de la réforme des rythmes scolaires.

 

Les maires souhaitent « que l’Etat limite le coût de la réforme et s’interrogent sur sa prise en charge des dépenses supplémentaires induites », selon un communiqué.

 

Les maires auraient en charge non plus 1h30 mais 3h de temps périscolaire sur la semaine.

1h30 serait dédiée à l’accueil de tous les élèves après la fin des cours. 

 

Et 1h30 serait plus spécialement ajoutée pour assurer l’accueil des élèves qui ne suivraient pas le soutien scolaire ( cet accueil serait assuré par les enseignants).

 

Tout n’est pas que question d’argent.

En effet, le SNUipp-FSU a publié les résultats d’un sondage révélant que seule la moitié des enseignants était favorable au retour à la semaine de 4,5 jours (contre 4 actuellement) :

 

– 20% sont « tout à fait favorables »,

– 30% « plutôt favorables »,

– mais 19% sont « plutôt opposés »

– et 28% « tout à fait opposés »

– (3% ne se prononcent pas).

 

Le moins que l’on puisse dire est que la refondation de l’école aura fait couler beaucoup d’encre…

 

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