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2010
À propos de l’interview de Didier Robert dans le JIR (1) – Effacer le passé de la mémoire collective…
Catégorie : CULTURE-IDENTITE-ÉPANOUISSEMENT HUMAIN-HISTOIRE, POLITIQUE LOCALE
J’ai eu l’occasion hier, à propos de l’interview de Didier Robert dans le JIR du 31 août, de parler d’un festival de déclarations d’intention, d’appropriation de certains projets de l’ancienne majorité, et surtout de déclarations mensongères.
En fait, j’ai oublié de signaler l’abandon de certains projets.
L’un d’entre eux est le projet de Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise.
Loin de moi l’intention de nier que le projet a été l’objet d’un rejet important, basé certes sur des raisons irrationnelles, mais aussi sur notre incapacité à faire partager le plus largement possible un projet dont l’objectif était la confortation, à défaut de la constatation, de l’Unité Réunionnaise.
La sagesse aurait dû conduire Didier Robert à consacrer ce musée du Temps Présent, en remettant en cause ce qui pouvait faire grief, notamment le prix.
Il a préféré « casser » le projet, et il le revendique dès le début de son interview, où il déclare en substance : « J’ai réuni la 1ère assemblée dès le 21 avril dernier, soit un mois à peine après les élections : abandon du projet MCUR, »…
En fait, cette attitude s’inscrit dans le droit fil de son positionnement par rapport à l’ancienne majorité : « anéantir » tout ce qui peut « symboliquement » se rattacher à la mandature précédente.
Ainsi a-t’il fait disparaître du site internet de la Région tous documents montrant que plein de projets ont été sinon réalisés, du moins engagés, sous l’ancienne mandature.
En définitive, il s’agit d’effacer de la mémoire collective le passé, même récent.
Demain, dans un prochain article, je vous montrerai que cet objectif n’est pas innocent.
Car c’est ne pas fournir aux citoyens les éléments contradictoires propres à lui permettre de se faire une opinion éclairée sur quelque projet que ce soit.
Comment interdire (ou au moins obliger à prouver qu’il est vital de le faire) de détruire des projets déjà bien engagés sous la mandature précédente ? Cela éviterait des gâchis, autant économiques qu’humains, surtout quand on n’a rien à proposer à la place.
N’est-ce pas le propre de toute nouvelle équipe politique, que de vouloir casser tous les projets de l’équipe précédente? Regardez à Saint-Denis, à Saint-Paul où l’on a abandonné les projets du zénith, du pôle océan, de l’hippodrome…
il n’en reste pas moins vrai que dans le cas de Didier Robert, cela prend des proportions incroyables, puisque ces projets n’ont été remplacés par aucun autre.
Didier Robert pourrait avoir brisé pour longtemps la dynamique des grands travaux d’équipements dont La Réunion a tant besoin et qui pouvaient constituer un socle d’activité pour traverser la crise en limitant la casse directe et indirecte en
matière d’emploi!
Ce choix purement politique démontre jusqu’à la caricature la nécessité d’inventer un système de décision et de validation des grands projets structurels qui permette de les tenir à l’écart des aléas politique pour ne plus constituer les enjeux centraux de chaque élection..
Il manque en effet une assemblée de sages, un peu comme le Conseil économique et social, qui , en plus d’un avis, pourrait bloquer des mesures contraires à l’intérêt général car ne répondant une attitude revancharde …
L’alternance politique est le véritable poumon de la démocratie. On ne peut pas la refuser.
Après plusieurs changements de majroité aux municiaples nous avons assité au renouvellement à La Région. A chaque fois des projets parfois déjà entâmés ont été remis en cause, occasionnant d’importantes dépenses (les indemnisations) et laissant les nouvelles majorités sans véritables alternatives.
C’est la régle du jeu. Ce n’est pas spécifique à La Réunion.
Ce qui l’est sans doute c’est l’ampleur du mouvement avec des conséquences économiques et sociales importantes.
Il y aurait donc de nouvelles régles à imaginer. PAr exemple celle qui obligerait l’opposition à se positionner clairement sur un projet. A présenter le sien. Et, à obtenir que majorité et opposition se mettent d’accord sur une base incompressible notamment en terme de financements.de manière que s’il y a alternance on ne remet pas tout en cause.
C’est peut être difficile à mettre en oeuvre. Cela obligerait certainement l’opposition à plonger son nez dans les dossiers, à présenter un projet alternatif et ne pas attendre son élection pour avancer ses propres choix.
Cela serait un plus pour la démocratie.
C’est une qui mériterait d’être débattue dans le cadre d’une nouvelle gouvernance locale.
@Jean Mathieu
le projet du tram train a été voté à la Région, l’opposition d’alors était partagée. certains étaient pour, d’autres contre
Certains de ceux qui étaient pour hier sont contre aujourd’hui. Certains de ceux qui étaient contre n’ont pas été réélus.
avec une opposition à géométrie variable, souvent motivée par des dynamiques personnelles, on n’est pas au bout de nos peines