Du 29 juillet au 31 août : rétrospective – Février 2012 (1) : ils commencent à nous pomper !

Pierre Vergès Je serai absent pour les jours qui viennent. C’est l’occasion de vous faire partager une rétrospective de mes articles depuis deux ans. Et les informations contenues dans ces papiers ont toujours une part d’actualité. J’entends par là qu’il est intéressant de voir combien la citation de Blaise Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà » est juste.

Ainsi par exemple, la vérité sur un fait, l’indignation devant une injustice, la revendication devant un traitement inapproprié , peuvent être fortes… ou faibles voire inexistantes, selon que l’on est dans l’opposition ou au pouvoir.

Cela dit, celles et ceux qui dans ces articles sont sujets à des critiques peuvent avoir parfois montré leurs aptitudes à se remettre en cause. Comme quoi personne n’est parfait.

Enfin, j’arrête là et vous souhaite bonne lecture !

 

4 février 2012 – Énergie – Carburant – Ils commencent à nous pomper !      

                 

emoticone mécontent pouce en bas L’information ne vous aura pas échappé : on vient de subir une nouvelle augmentation  – considérable – du prix du carburant au 1er février.

Malheureusement, ce ne sera pas la dernière.

Car s’il y a bien une cause conjoncturelle à cette hausse, elle est malgré tout minime.

Et en aucun cas, elle ne peut cacher

les raisons structurelles qui, elles, sont de loin, les raisons fondamentales d’un prix élevé.

Tant que l’on ne s’attaquera pas VÉRITABLEMENT à cette question, les prix seront toujours très élevés.

Bien sûr, cette nouvelle hausse va entraîner des conséquences économiques en chaine.

Les transporteurs vont augmenter leurs tarifs, ce qui va provoquer une hausse des prix.

Les ménages vont être tout aussi pénalisés.

Pour bien des Réunionnais, il n’y a pas d’alternative.

C’est prendre la voiture pour aller travailler, faute d’avoir un vrai système de transport en commun.

Même si l’on vient d’avoir un beau bus rose sur 3 km !

Il est très étrange d’entendre le discours de certaines personnalités.

Il n’y a pas si longtemps, ces personnes hurlaient pour demander une baisse de la fiscalité.

Elles s’adressaient à la Région.

Aujourd’hui, elles n’évoquent pas la question sous cet angle.

Bizarre, non ? Mais chacun sait qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

  

Les pseudo solutions de Didier Robert      

 

Lors d’une crise précédente, en avril 2011, Didier Robert avait proposé

« la mise en place d’un fonds de compensation qui peut être abondé par les fonds supplémentaires liés à l’augmentation de l’octroi de mer.

Ce fonds compensatoire pourrait être reversé aux transporteurs.  

Nous allons faire en sorte que cette première piste soit pérenne ».

Précision : la décision avait alors été prise unilatéralement par le président de Région, au mépris – comme d’habitude – de toute concertation avec les maires ! 

La 2e « proposition » de Didier Robert demandait aux transporteurs de faire apparaître sur leurs factures  « un fonds de compensation de gasoil ».

Ce supplément « serait payé par les donneurs d’ordre ».

Pour une nouveauté, c’était une nouveauté !

C’est une disposition offerte par la loi : les transporteurs peuvent répercuter la hausse sur leurs factures auprès des donneurs d’ordre !

La Région concluait :

« Nous sommes dans une crise très dure.

Le gasoil était à 1,09 euros en décembre.

Il est maintenant à 1,25 euros en avril.

Il faut trouver immédiatement des solutions.

Nous avons ouvert les discussions avec l’ensemble du monde des transports et du BTP.

Nous devons définir des solutions pérennes sur un prix du gasoil régional qui puisse permettre aux entreprises de vivre mieux et afin d‘éviter davantage de chômeurs lors de cette crise à La Réunion ».

Où peut-on trouver le gasoil régional, s’il vous plaît, monsieur le beau parleur ?

 

Quelques révélations !     

 

En revanche, certains points plus ou moins volontairement enfouis commencent à être révélés.

Il aura fallu la discussion d’un projet de loi au Sénat pour que l’on sache que la gestion de la CCIR concernant les ports n’était pas exempte de tout reproches.

 

Les accusations ne sont pas celles de personnalités politiques revanchardes ou de professionnels exaspérés.

Elles émanent de l’Inspection générale des finances, l’Inspection générale de l’administration et le conseil général de l’environnement et du développement durable.

Dans un rapport, ces institutions dénonçaient le caractère illisible de l’organisation des ports d’outre-mer, donc de La Réunion.

Première raison invoquée : la gestion conjointe CCIR et Etat qui n’a pas fonctionné.

Mauvaise répartition des rôles ?

Ou volonté délibérée de ne pas toucher à un système alimentant des rentes de situation ?

Ce défaut de gouvernance étant souligné, les inspecteurs de ces administrations ont poussé leurs investigations plus loin.

Et ils ont remis en cause les capacités de gestionnaire de la CCIR, allant même jusqu’à dire que les chambres de commerce n’étaient pas « à la hauteur ». 

Une incapacité qui a fait que les chambres de commerce taxaient un maximum les ports, fixant des droits portuaires importants, en transférant les bénéfices réalisés sur le compte des aéroports. 

Et le tout, avec l’aimable complicité de l’État qui s’est complètement désintéressé de la question !

À tel point que ce fameux rapport indique clairement que l’État n’a jamais imposé une baisse des tarifs portuaires !

La chambre de commerce est-elle invitée à la « table ronde » ?

 

Manipulation     

 

Dans une publication « Déclic » en date de 2010, l’Autorité de la Concurrence,  avait consacré un dossier à la question outre-mer, abordant notamment le problème du carburant.

Elle écrivait notamment :

« Dans les DOM, l’approvisionnement en carburants se fait au travers de mécanismes de monopole : monopole de l’achat, du fret, du raffinage et du stockage aux Antilles et en Guyane, ou seulement du fret et du stockage à La Réunion.

C’est pourquoi ces prix sont réglementés.

Mais les pouvoirs publics fixent également des plafonds pour les prix de détail des carburants afin d’éviter que l’insuffisance de concurrence sur l’approvisionnement ne conduise à une dérive des prix à la pompe.

Or, l’Autorité a constaté que la réglementation des prix des carburants s’était éloignée de ces objectifs initiaux.

La régulation des prix des monopoles d’approvisionnement est insuffisante : elle ne garantit plus l’absence de rente et le dispositif d’encadrement des marges de distribution et des prix de détail a été transformé en un système de prix unique aisément manipulable ».

Et si on demandait à cette Autorité quelques éclaircissements, lors de la table ronde ?

Et si l’on invitait aussi les membres de l’observatoire des prix et des revenus ?

Certains maires de La Réunion ont bien analysé la situation :

1°- La Région a été dans l’incapacité de tenir ses engagements !

2°- Les Réunionnais sont pressurisés ! 

Ainsi, dans l’attente d’une vraie solution, pérenne, ils souhaitent que les recettes du FIRT supplémentaires liées à l’augmentation du coût du litre de carburant, soient affectées à un dispositif au profit des usagers.

Et comme ils l’ont dit : ils seront vigilants sur sa mise en place. Good luck, mister Robert !

 

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