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2013
Du 29 juillet au 31 août : rétrospective – avril 2012 : poisson d’avril et énergie à la hausse
Catégorie : RETROSPECTIVEJe serai absent pour les jours qui viennent. C’est l’occasion de vous faire partager une rétrospective de mes articles depuis deux ans. Et les informations contenues dans ces papiers ont toujours une part d’actualité. J’entends par là qu’il est intéressant de voir combien la citation de Blaise Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà » est juste.
Ainsi par exemple, la vérité sur un fait, l’indignation devant une injustice, la revendication devant un traitement inapproprié , peuvent être fortes… ou faibles voire inexistantes, selon que l’on est dans l’opposition ou au pouvoir.
Cela dit, celles et ceux qui dans ces articles sont sujets à des critiques peuvent avoir parfois montré leurs aptitudes à se remettre en cause. Comme quoi personne n’est parfait.
Enfin, j’arrête là et vous souhaite bonne lecture !
2 avril 2012 – Énergie – La sardine du 1er avril de Didier Robert
Comme elle le fait maintenant depuis 2010, la Préfecture communique le coût des carburants pour le mois à venir.
Bien sûr, il devait y avoir une hausse.
Elle existe réellement, à cause des tensions sur le moyen orient, et autres conditions monétaires.
Mais on ne paiera pas plus cher le carburant.
N’y voyez pas un quelconque geste de solidarité des compagnies pétrolières et de la SRPP.
Didier Robert généreux avec… notre argent !
Non, il n’y a pas d’augmentation à la pompe, mais les Réunionnais vont payer.
Généreusement, Didier Robert va compenser la hausse.
Avec quel argent ? Avec nos impôts !
Jusque là, c’est déjà un problème.
Mais c’est maintenant que cela se complique.
Dans son communiqué, la Préfecture souligne que
« Au 1er avril, la cotation du super sans plomb est en hausse de près de 4,76% ».
Cotation ? Encore faudrait-il connaître sur quel marché !
Pas à La Réunion, mais sur celui de la France métropolitaine.
Donc les cotations peuvent être différentes.
Et qui plus est cotation n’est pas obligatoirement l’exact synonyme de prix d’achat.
Baisse sur fret ou pas ?
La préfecture poursuit :
« La diminution du fret tempère à peine cette hausse, étant entendu que l’euro, pendant cette période, a été stable par rapport au dollar ».
Là, il va falloir qu’on nous explique.
Le mois dernier, le carburant avait augmenté et par voie de conséquence, tout allait augmenter.
Y compris – si ce n’est pas surtout – les coûts de transports.
Mais là, le fret, tout d’un coup baisse.
Pourquoi ? Comment ?
Le communiqué de la préfecture explique que c’est la même chose pour le gazole et que l’augmentation du gaz est plus importante.
Mais on ne parle plus du coût du fret pour le gaz.
Simple remarque en passant !
Et c’est là que la préfecture a fait très fort :
« Depuis le 1er mars 2012, les prix habituellement calculés en fonction des données décrites ci-dessus, ont été minorés grâce à la contribution exceptionnelle de la collectivité régionale, de la Chambre de Commerce et d’industrie et des opérateurs pétroliers ».
Bon, en ce qui concerne la contribution des pétroliers, il faut souligner l’importance du geste accompli :
« Les importateurs d’hydrocarbures ont diminué leur marge de un centime d’euro par litre sur le super ».
Combien, déjà, le bénéfice de Total pour l’an passé ?
La générosité de la CCIR !
Quant à la chambre de commerce et d’industrie, elle « a réduit les frais de passage pour le gazole à hauteur de un centime d’euro par litre ».
Même montant que la diminution de la marge des « pétroliers boys ».
Très généreux ! Quel geste de solidarité !
Il y a quelques mois, au Sénat, lors de l’examen du projet de loi de réforme des ports outre-mer, la sénatrice rapporteure du projet dénonçait le désengagement de l’Etat dans la gestion des ports.
Elle soulignait que l’État n’avait assuré aucun contrôle de l’activité des concessionnaires.
Ce qui a eu comme conséquence « l’application de tarifs portuaires sans rapport avec le réel coût ».
Outre que cet état de fait a provoqué un renchérissement de tous les prix outre-mer, il faut tout de même bien comprendre que ce laxisme de l’Etat – donc de son représentant à La Réunion – a permis à la CCIR d’appliquer les tarifs qu’elle voulait.
On a également pu apprendre que le « trop perçu » portuaire renflouait les caisses de l’aéroport.
Drôle tout d’un coup, qu’on fasse des « efforts » après avoir pratiqué des prix ni maîtrisés ni contrôlés !
Et que la gestion des ports va lui échapper !
Au passage, on notera que le supercarburant destiné aux professionnels de la mer va passer 0,88 euros à 0,92 euros et que le gazole qui leur est fourni passe de 0,89 à 0,91 litre.
Mais pour eux, on noie sans doute le poisson !
Quel FRDE ?
Pour la préfecture, le conseil Régional « finance une baisse de 7 centimes d’euros par litre de super et de gazole ».
Mais ça, c’était le premier protocole.
Car la Région va prendre également en charge l’augmentation du 1er avril des prix des carburants et du gaz vendu au grand public.
Et ce n’est pas une sardine d’avril !
Didier Robert va donc compenser l’augmentation d’avril, puis celle de mai, puis celle de juin.
Parce que la Région va se priver de sa part d’octroi de mer (6,5 millions d’euros).
Didier Robert précise :
« Nous avons réaffecté le reliquat 2004/2005 du Fonds régional de développement et de l’emploi, la FRDE. Cette réserve s’élève à 27 millions d’euros ». (Source : site d’information en ligne).
Sauf erreur de ma part, la loi n° 2004/639 du 2 juillet 2004 relative à la réforme de l’octroi de mer modifiait l’utilisation du FRDE sous deux angles : les modalités de répartition de la dotation et l’affectation des reliquats des différentes dotations.
Au passage, lors de la modification de cette loi, un ex sénateur maire de l’Est avait fait fort en imposant des majorations pour les chefs-lieux de département ou d’arrondissement !
La vilaine sardine d’avril de Didier Robert
À l’affirmation de Didier Robert – « Nous avons réaffecté le reliquat 2004/2005 du Fonds régional de développement et de l’emploi, la FRDE. Cette réserve s’élève à 27 millions d’euros ». (Source : site d’information en ligne) – je ne peux que m’interroger fortement.
Je tiens à la disposition des intéressés – la presse aussi est concernée – un document « rapport d’information relatif au fonds régional pour le développement et l’emploi », présenté lors de l’assemblée plénière du 20 juin 2005, dans lequel il est stipulé que
« la dotation du fonds régional pour le développement et l’emploi encaissée par la Région en 2004 s’est élevée à 37.330.543,03 euros et a été engagée en totalité au cours de cet exercice par la commission permanente ».
À la page 6 du même rapport, on peut lire :
« À titre d’information, la dotation du fonds régional pour le développement et l’emploi au titre du présent exercice s’élève à 29.006.281 euros, et conformément aux nouvelles dispositions législatives entrées en vigueur au 1er janvier 2005, a été répartie entre la Région à hauteur de 20% soit 5.801.256,32 euros et les communes à hauteur de 80% soit 23.205.025,30 euros ».
Rappel : en 2005, en face de moi, tous les mardis en commission permanente, siégeait… un conseiller régional d’opposition, nommé Didier Robert !
Ainsi, si reliquat il y a, c’est donc sur les dotations aux communes que le prélèvement sera fait.
Toujours ça de moins pour le développement économique et la création d’emplois !
Sur la cagnotte de 36,5 millions d’euros (y compris les 3 millions de la CCIR), combien pour enrayer la hausse de février ? Et pour enrayer celle de mars ?
Et combien va-t-il rester pour celles d’avril, mai et juin ?
Au fait, les amis pétroliers de Didier Robert, ils vont bien ? Pas de soucis, ils vont très bien, merci pour eux !
26 avril 2012 – Énergie – Les prix de l’électricité augmenteront jusqu’en 2030 en Europe
C’est ce qu’annonce le journal « Les Echos » : Selon un rapport de la Commission européenne, la facture d’électricité va continuer de progresser pendant une quinzaine d’années, avec ou sans le nucléaire.
Voici l’intégralité d’un article plein d’enseignement.
La facture d’électricité des ménages et des entreprises va augmenter pendant les quinze prochaines années et met les gouvernements de l’UE au défi de rendre cette hausse supportable, souligne un document de travail élaboré par la Commission européenne.
« Selon la plupart des scénario, les prix de l’électricité augmenteront jusqu’en 2030, avant de redescendre », reconnaît la Commission dans sa « Feuille de route pour l’Energie à l’horizon 2050 ».
Le document souligne toutefois que « les prix de l’électricité sont les moins élevés dans le scénario basé sur des technologies diversifiées et dans celui de haute efficacité énergétique ».
Cette question devrait être soulevée à l’occasion d’une réunion informelle des ministres de l’Energie de l’UE prévue mercredi et jeudi à Horsens, au Danemark.
Mais le sujet devrait être en grande partie occulté par le débat « très politisé, quasiment idéologique » entre partisans et opposants du nucléaire, exacerbé depuis la décision de l’Allemagne de renoncer à l’atome pour sa production d’électricité, reconnaissent les négociateurs européens.
Plusieurs options
Cinq options sont identifiées dans le document de la Commission pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur énergétique:
. Un bouquet de technologies incluant le nucléaire, privilégié par la France et le Royaume-Uni;
. Un bouquet avec une part très élevée de sources d’énergies renouvelables défendu par l’Allemagne;
. Un scénario qui implique un engagement politique pour des économies d’énergie très importantes;
. Un scénario avec une faible part de nucléaire, qui mise sur la technologie de la capture et du stockage du carbone (CSC) ;
. Un scénario qui prévoit une part élevée pour le nucléaire du fait d’un retard dans la mise en œuvre de la CSC.
La Commission se défend de vouloir imposer des objectifs contraignants, notamment pour les renouvelables, et insiste sur le fait que la définition du bouquet énergétique est une prérogative des Etats.
« Notre document est une contribution au débat », assurent les services du commissaire à l’Energie Gunther Oettinger.
Les États se sont fixés en 2008 trois objectifs à l’horizon 2020 pour lutter contre le réchauffement du climat :
– réduire de 20% leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990,
– porter à 20% la part des sources d’énergie renouvelable dans leur production pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles et
– réaliser 20% d’économies d’énergie.
LES ECHOS