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2013
Du 29 juillet au 31 août : rétrospective – Août 2012 : règle d’or rose et co-développement
Catégorie : RETROSPECTIVEJe serai absent pour les jours qui viennent. C’est l’occasion de vous faire partager une rétrospective de mes articles depuis deux ans. Et les informations contenues dans ces papiers ont toujours une part d’actualité. J’entends par là qu’il est intéressant de voir combien la citation de Blaise Pascal « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà » est juste.
Ainsi par exemple, la vérité sur un fait, l’indignation devant une injustice, la revendication devant un traitement inapproprié , peuvent être fortes… ou faibles voire inexistantes, selon que l’on est dans l’opposition ou au pouvoir.
Cela dit, celles et ceux qui dans ces articles sont sujets à des critiques peuvent avoir parfois montré leurs aptitudes à se remettre en cause. Comme quoi personne n’est parfait.
Enfin, j’arrête là et vous souhaite bonne lecture !
13 août 2012 – Proposée par Sarkozy, la « règle d’or » va être pérennisée par Hollande !
L’information est tombée hier : La France n’aura pas besoin de réviser sa Constitution pour adopter la règle d’or.
C’est la réponse du Conseil constitutionnel qui permet une telle affirmation : la règle d’or budgétaire est jugée constitutionnelle.
Donc pas besoin de modifier la constitution.
La règle d’or s’applique de plein droit !
C’est François Hollande qui était à l’origine de la saisine du Conseil constitutionnel.
Ni vote des parlementaires en Congrès ni référendum pour valider ce « principe » c’est-à-dire l’obligation de limiter à 0,5 % du PIB le déficit public.
Une « simple » loi organique suffira.
Pourtant, même si certains affirment que le principe de cette règle d’or est « recommandé » par l’Europe, il faut tout de même rappeler que deux pays, la Grande Bretagne et la République Tchèque n’en ont pas voté le principe, en janvier dernier.
Recommandation n’est pas obligation. La nuance est de taille !
Si Nicolas Sarkozy souhaitait cette inscription, François Hollande était resté très prudent sur le principe, divisant ainsi le PS .
À l’assemblée nationale, une vingtaine de députés avait voté contre.
Au Sénat, les socialistes avaient pratiqué «l’abstention constructive » ou «l’abstention dynamique ».
Le texte avait néanmoins été adopté.
Comme le soulignait une lectrice, dans un courrier : « les relations entre le PS et la question européenne ne sont pas toujours logiques et claires. Et on se demande bien quel crédit apporter à François Hollande, lui qui promettait, il n’y a pas si longtemps, une renégociation des nouveaux traités européens ».
Cette décision du conseil constitutionnel tombe bien pour le président François Hollande.
En effet, il n’aura pas à convaincre les trois cinquièmes du Parlement à cette cause.
Certes, entre temps, il y a eu un « événement » : l’ajout, en en juin, d’un volet croissance de 120 milliards d’euros.
Mais on peut toujours se demander à quoi sert ce texte ?
Parce que le principe existe déjà et est inscrit dans les traités de Maastricht et Lisbonne.
Ceux-ci fixent un taux limitant les déficits publics, à 3%.
Alors, 0,5% de plus ou de moins, ça ne change rien sur le fond !
Alors, pourquoi cet entêtement socialiste ?
La première conséquence de la décision du conseil constitutionnel est l’ordre donné par François Hollande à son gouvernement de préparer « rapidement » et « dans les meilleurs délais », probablement fin août, un projet de loi pour ratifier ce nouveau traité.
La deuxième conséquence va être ce qui va se passer au sein du PS.
Si l’on comprend que le ministre des affaires européennes ou la première secrétaire du PS chantent victoire, il y a des signes qui ne trompent pas.
Comme la déclaration de la présidente socialiste des affaires étrangères de l’Assemblée nationale qui veut que « le Parlement soit rapidement saisi du traité, […] ainsi que du dispositif global obtenu par la France pour réorienter l’Europe vers la croissance et l’emploi ».
Quant au Parti de Gauche, il reste sur sa position : un référendum.
On attend avec impatience les positions des députées et députés réunionnais, sur ce sujet !
30 août 2012 – Coopération – Co développement – Madagascar veut devenir le grenier de l’océan Indien
Les Malgaches ont lancé l’offensive à Maurice.
Et nos cousins l’ont parfaitement entendu.
Un partenariat Madagascar / Maurice excluant La Réunion ? Possible.
Pourtant on aurait tout à y gagner !
Le chargé d’affaires de l’ambassade de Madagascar à Maurice et différents acteurs malgaches veulent donner « l’image d’un pays qui veut oublier des décennies de conflits politiques, d’instabilité et de gâchis et se tourner résolument vers l’avenir ».
Prospérer par PROSPERER
Une déclaration faite ces derniers jours, au cours du festival « Madagascar à Caudan ».
Un objectif qui semble être partagé par les sphères publiques et privées : le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), la Fédération des Chambres de Commerce et de l’Industrie (FCCI), le Programme de Soutien aux Pôles de Micro-Entreprises Rurales et aux Économies Régionales de Madagascar (PROSPERER) adhèrent au projet.
Le programme PROSPERER gère le marché « par l’alignement de l’offre sur les opportunités du marché s’agissant des produits agricoles et artisanaux ».
Grâce à ce programme, des organisations professionnelles ont joué les interfaces entre l’opérateur du marché et les micro-entreprises, assurant un une production suivie et une qualité constante.
Viser l’exportation
De son côté, la FCCI veut assurer la bonne gouvernance et renforcer les relations entre les partenaires public et privé.
Une partie de la stratégie vise l’exportation et les marchés internationaux.
Ainsi dans le sud de la Grande Île, les entrepreneurs travaillent déjà avec des opérateurs de l’océan Indien pour l’élevage, la collecte, la transformation et l’exportation de civelle (jeune anguille) ainsi que sur des produits comme les letchis, le girofle, le café, la cannelle, la poire la vanille, le miel, les huiles essentielles.
Ce qui rend ces produits attractifs sur le marché international, c’est le label « commerce équitable et solidaire » dont ils jouissent.
Dans le nord-ouest, ce sont le riz, le maïs, les haricots, les patates douces, les tomates qui sont les plus en vue même si la culture de la vanille, de la girofle et du café sont également présents. Le tabac et l’oignon, nouvellement introduits, semblent promis à un bel avenir.
Vaste potentiel
D’autant plus que la surface pouvant être exploitée est considérable, seules 37% des terres sont cultivées.
Un potentiel sur lequel bien des investisseurs étrangers ont le regard braqué.
Notamment le nouveau secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), Jean-Claude de l’Estrac, qui a fait mention d’une demande de concession de terres et d’une première réponse favorable des autorités malgaches.
Celles-ci sont d’ailleurs disposées à étudier les propositions des partenaires potentiels.
Culture intensive ou écologique ?
« Le souci d’une agriculture qui prend conscience des questions environnementales et écologiques reste au centre de nos préoccupations » annoncent des acteurs du développement à Madagascar.
« Il ne s’agit pas de faire de la Grande Île le grenier de l’océan Indien à travers une agriculture intensive avec des moyens technologiques susceptibles d’endommager les terres et d’hypothéquer l’avenir de la planète », précisent-ils.
Mais il s’agit néanmoins de respecter un calibrage strict des produits.
Par exemple, les producteurs doivent produire des oignons de 40 mm et des letchis de 28 mm.
« Si ces dimensions ne sont pas respectées, les produits sont retournés aux producteurs. Mais au préalable, des formations leur sont dispensées » poursuit la société.
Pourtant, certains, non pas dans ce festival mais ailleurs, évoquent la possibilité de renforcer à Madagascar, le système de riziculture intensif (SRI).
Celui-ci permet de doubler ou tripler les rendements dans une majorité des situations locales, ou même de le quadrupler.
Il permet également une économie de 80% des semences et de réduire de 30% la consommation d’eau !
Maurice très intéressée
Quant au secrétaire général de la COI, il devait souligner que les Malgaches avaient « maîtrisé deux des trois éléments essentiels pour faire aboutir le projet de grenier, à savoir, le « faire » et le « savoir faire ». Il leur reste un autre élément tout aussi essentiel, le « faire savoir », c’est-à-dire, communiquer sur ce qui se fait ».
Manifestement, Maurice a bien entendu le message.
Et Madagascar a bien compris la demande : selon les chargés de développement économique, Madagascar peut fournir une grande partie des produits de consommation essentiels de Maurice : le riz, la pomme de terre, les grains secs et l’ail, produits jusque-là importés de pays lointains comme l’Australie, l’Inde.
Gain estimé pour Madagascar pour ce seul marché : 500 millions d’euros par an.
Gagnant / gagnant
Cet axe Maurice / Madagascar – qui n’est pas nouveau, on se souvient de ce qui est arrivé au moment du démantèlement de l’accord multifibres, par exemple – devrait se renforcer, à en croire les déclarations des responsables des deux pays.
Les responsables des deux pays évoquent les « relations spéciales entre les deux îles », leur « complémentarité » notamment au moment où « la crise économique et alimentaire frappe le monde.
Il est temps d’effectuer un recentrage sur la région.
Cela permettra d’une part, une amélioration de la situation de nos paysans à Madagascar et également un allègement du coût du panier de la ménagère à Maurice ».
80% de la population active malgache dépend du secteur agricole, lequel contribue pour 23% au PIB.
Un « premier début »
Madagascar devrait rapidement à une sorte d’autosuffisance alimentaire.
Selon le ministre malgache de l’Agriculture :
« L’objectif est d’avoir une autosuffisance en riz d’ici 2018 avec une production de 12 millions de tonnes ».
Il poursuit :
« La Grande île a ses atouts pour devenir un grand producteur de riz.
Un tiers de la consommation de l’Afrique en riz est importé ce qui représente 10 millions de tonnes en 2011 avec une valeur de 5 milliards de dollars ».
Quant aux structures de recherche africaines, elles aussi ont vu en Madagascar un potentiel énorme.
Divers organismes accompagnent la grande Ile dans son projet.
Avec également une vision très précise de la situation :
« Un effort de recherche considérable sera aussi nécessaire pour tenir compte de l’impact du changement climatique sur l’agriculture en général et la riziculture en particulier.
La valorisation des ressources génétiques qui existent dans la banque de gènes au niveau de FOFIFA a été évoquée pour alimenter le processus d’amélioration variétale pour faire face à la diversité agro-écologique qui induit différentes contraintes abiotiques et biotiques à Madagascar ».
Et La Réunion ?
L’importation de la production malgache pourrait aussi alléger le coût de ce fameux « chariot type » réunionnais !
Les Mauriciens, une fois de plus, vont nous couper l’herbe sous le pied et signer des accords desquels La Réunion sera écartée.
Et pourtant, cela fait des années et des années que le PCR souhaite que l’on réfléchisse – et agisse – pour faire une véritable politique de codéveloppement régional, en commençant par la partie agricoles pour assurer la sécurité alimentaire !
Mais « on » préfère les îles Vanille et ce concept fumeux qui ne rapportera rien, mais alors rien du tout à La Réunion !