Le Blog de Pierre VERGÈS

   Yann Maus, Président de l’Association de l’Industrie Photovoltaïque Française et PDG de Fonroche, a publié une tribune libre sous le titre suivant : « L’industrie qui n’existait pas ».

Il fait part de son désarroi devant l’attitude incompréhensible du Gouvernement. Lecture :

« La décision qui vient d’être prise par le gouvernement d’imposer un moratoire sur l’énergie solaire est une mesure déroutante, qui provoque une crise de confiance touchant tous ses acteurs, ses clients et le grand public.

Le contribuable, inquiet de voir ses impôts alimenter les panneaux solaires chinois, ignore le poids grandissant du « made in France » photovoltaïque.

De son côté, le gouvernement agit comme si ce « made in France » était encore sur la piste d’envol.

En réalité, ce qui vient de se passer est très grave : le gouvernement vient de couper les moteurs d’une industrie en plein vol, qui a multiplié par dix son activité en trois ans et qui crée un emploi nouveau toutes les trois heures.

Présente partout en France, cette industrie progresse très vite en compétitivité et peut devenir l’un des leaders mondiaux du solaire.

Industrie, emploi, innovation : le photovoltaïque sait conjuguer ensemble ces trois mots-clés.

Jusqu’à quand ? Si ce moratoire devait durer, il provoquerait des dégâts industriels irrémédiables.

Demandez aux constructeurs automobiles ou aux grandes chaînes de distribution de fermer leurs portes pendant trois mois …

L’Association de l’Industrie Photovoltaïque Française (AIPF) a été créée pour défendre les emplois industriels, l’innovation à la française, le dynamisme des entrepreneurs et de leurs équipes.

Nous voulons l’affirmer très fort : l’industrie photovoltaïque qui fabrique en France a toute sa place dans l’économie française de demain, pour autant qu’on la laisse se déployer aujourd’hui.

Elle réclame simplement une bonne gouvernance, de la lisibilité et des décisions rapides pour que ce moratoire ne soit qu’une courte parenthèse, et non pas une pause industrielle, synonyme d’engourdissement prématuré du made in France.

Nos dirigeants se plaignaient il y a quelques mois que la France ait laissé passer l’industrie de l’éolien.

Il en sera de même pour le photovoltaïque sans un minimum de vision à long terme et de concertation. »