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2011
Élections cantonales – il sera plus difficile de figurer au second tour
Catégorie : ÉLECTIONS
Les prochaines élections cantonales se dérouleront les 20 et 27 mars 2011.
Ce scrutin, qui renouvellera la moitié des conseillers généraux dans tous les départements, sera le dernier de ce type.
La loi sur la réforme territoriale, promulguée le 16 décembre 2010, prévoit en effet le remplacement des conseillers généraux et des conseillers régionaux par un nouvel et unique élu local, le conseiller territorial, à partir de 2014.
Pour cette ultime confrontation électorale avant la présidentielle de 2012 sera appliquée une disposition de la nouvelle loi passée jusqu’alors inaperçue, car nichée dans les détails du code électoral :
les candidats devront recueillir au moins 12,5 % du nombre des électeurs inscrits, et non plus 10 %, pour être en lice au second tour des cantonales.
POURQUOI AVOIR RELEVÉ LE SEUIL DE QUALIFICATION ?
La hausse de la barre de qualification pour les élections cantonales est en quelque sorte un hors-d’œuvre.
Le plat principal sera servi en 2014 : le futur conseiller territorial sera élu pour six ans, sur la base d’un scrutin majoritaire à deux tours avec un seuil fixé à 12,5 % pour accéder au second tour.
L’objectif recherché – mais non avoué – par le gouvernement est d’éviter l’inflation de triangulaires et de réduire les capacités de nuisance de l’extrême droite à l’égard de l’UMP.
Au cours des six longs mois de débats parlementaires sur la nouvelle organisation des collectivités territoriales, les négociations sur le mode de scrutin ont été âpres entre députés et sénateurs, et jusqu’au sein même de la majorité.
La question du seuil a été longtemps un gros point de blocage avec les élus centristes, au point que le compromis sur la réforme entre les deux assemblées été adopté d’une courte voix de majorité au Sénat en novembre dernier.
QUELLES SERONT LES CONSÉQUENCES DE LA NOUVELLE DONNE ?
Le relèvement du seuil de 10 à 12,5 % devrait désavantager les petites formations politiques.
Le Front national, qui s’est redressé lors des élections régionales de 2010 et connaît un regain de popularité dans les sondages, estime que le système va privilégier l’UMP et le PS, qu’il englobe sous le terme de « dictature UMPS ».
Chez Europe Écologie-Les Verts, Jean-Marc Brûlé, secrétaire national en charge des élections, est très surpris :
« sur le terrain, tout le monde était persuadé qu’on restait à 10 %. Ce mode de scrutin est inique, il ne rime à rien. C’est un tripatouillage électoral du gouvernement pour des besoins immédiats et strictement tactiques. »
Par ailleurs, les élections cantonales auront un impact sur les résultats des sénatoriales de septembre 2011.
Car les sénateurs sont élus de façon indirecte, notamment par les conseillers généraux. De ceux-ci dépendra donc en partie la future composition de la Haute Assemblée.
La droite y est actuellement en situation de fragilité, l’UMP n’ayant plus la majorité absolue.
Une chose est sûre : les risques d’une faible participation à ce scrutin local, ajoutés à l’effet couperet des 12,5 %, ne devraient pas permettre d’évaluer précisément le rapport de force entre les différentes formations, à un an de l’élection présidentielle.
Source : http://www.la-croix.com/Il-sera-plus-difficile-de-figurer-au-second-tour-des-cantona
est ce que vous pouvez developper un peu plus le sujet, en faisant des comparaisons par exemple, en parlant de notre ile par exemple.
Dans beaucoup de cantons, en France continentale, le taux de participation au 1er tour est de 40 % environ des inscrits. Prenons par exemple un canton de 10000 électeurs. Avec 5 % de bulletins nuls, le nombre de suffrages exprimés sera de 38 % (40% x 0,95), soit 3800. Cela veut dire que pour être au 2éme tour, un candidat, avec 1250 voix représentant 12,5 % des inscrits, devra avoir 32,8 % des suffrages exprimés (1250 de 3800 suffrages exprimés). A ce « tarif », les formations dites petites sont pénalisées.
A La Réunion, cela aurait concerné beaucoup de listes ayant concouru aux régionales de 2010… qui étaient pourtant une èlection sur des listes, pas sur un candidat par canton comme prévu en 2014. Ce n’est pas très démocratique. Cela favorise la bipolarisation de la vie politique.