Les acteurs du photovoltaïque s’interrogent sur le rôle d’EDF

 

Selon le journal « La Croix », les acteurs du photovoltaïque s’interrogent sur le rôle d’EDF.

Une deuxième réunion de concertation s’est tenue mercredi 12 janvier sur l’avenir de l’énergie photovoltaïque, après le moratoire décidé en décembre dernier par le gouvernement

 

« On ne peut pas être juge et partie », résume Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (FNE). 

 

Alors qu’une deuxième réunion de concertation sur l’avenir de la filière photovoltaïque en France s’est tenue mercrtedi 12 janvier sous la houlette de l’ingénieur des mines Jean-Michel Charpin, le rôle d’EDF est dénoncé par différents intervenants.


Jusqu’au 9 décembre dernier, date à laquelle le gouvernement a gelé tout le processus, EDF avait l’obligation de racheter à des tarifs très avantageux l’électricité produite grâce à l’énergie solaire par des particuliers ou des entreprises.

 

Le surcoût pour l’opérateur était répercuté sur la facture d’électricité via la « contribution au service public d’électricité » (CSPE).

 

L’engouement a été tel, les demandes de raccordement à ce point élevées, que le gouvernement a suspendu pour trois mois cette obligation de rachat, prétextant une envolée probable de la facture d’électricité.

 

Sauf que parmi les producteurs d’électricité se trouve EDF elle-même, via sa filiale à 50 % EDF Énergies nouvelles (EDF EN) !


« NOUS SOMMES CONTRE LES GRANDES CENTRALES AU SOL


« On s’est rendu compte à l’occasion de la première réunion de concertation qu’EDF EN représentait non seulement 15 % de la file d’attente chez ERDF mais aussi plus de 75 % de celle de RTE ! », rappelle Raphaël Claustre, président du Comité de liaison énergies renouvelables, qui rajoute :

 » L’État se plaint de ne plus maîtriser la file d’attente, alors qu’il est l’actionnaire de celui qui asphyxie le dispositif. »

 

EDF Énergies nouvelles se défend d’être en position dominante, en évoquant une part de marché de 25 % dans l’Hexagone.

La France ne représente d’ailleurs plus aujourd’hui que 15 % de son activité.

 

Présente dans la concertation, FNE déplore pour sa part les choix industriels d’EDF EN, acteur majeur de la filière. 

 

« Nous sommes contre les grandes centrales au sol, qui empiètent sur les forêts ou les terres agricoles, du type de celle qu’EDF EN souhaite développer en partenariat avec le fabricant de panneaux First Solar », affirme Maryse Arditi, de FNE.

 

UN MARCHÉ DOMESTIQUE IMPORTANT


L’association se dit par ailleurs réticente à la technologie à couche mince au tellurure de cadmium développée justement par le partenaire de EDF EN First Solar, pour des raisons liées à la nocivité du cadmium.

 

De son côté, EDF EN met en avant la nécessité de travailler sur des techniques que ne développent pas encore les Chinois.

 

Philippe Crouzat, directeur financier d’EDF EN, estime que 

« Créer une filière industrielle durable demande de s’appuyer sur un marché domestique important, ce qui nécessite du volume que seules les centrales au sol peuvent fournir. Forts d’un volume suffisant, les industriels pourront développer des technologies innovantes que les acteurs asiatiques ne maîtrisent pas ».

                                                                                                                      

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2 Commentaires sur

Les acteurs du photovoltaïque s’interrogent sur le rôle d’EDF

  • anonymeNo Gravatar |

    il est évident que l’on ne peut être juge et partie. Et dans ce cas, l’Etat est juge et partie.
    imposer un moratoire à une filière en pleine expansion, mettant en péril l’équilibre financier des entreprises, c’est déjà assez immoral.
    en se privant du photovoltaïque, l’Etat se prive d’une « ressource » importante qui lui aurait permis d’atteindre (voire de dépasser) le taux imposé par l’Europe sur les énergies renouvelables
    cet article a ainsi le mérite de reposer le problème sur ses vraies bases: une incohérence gouvernementale rarement atteinte

  • Sole AristeNo Gravatar |

    plus de 800 millions d’euros d’investissement en création/extensions d’usines de panneaux solaires français anéantis par les décisions du gouvernement, les fabricants ferment ou au mieux, émigrent vers des pays qui offrent non seulement des marchés, mais une sécurité « politique ». le tour est joué : un des rares domaines où la France était en pointe… va s’émietter, s’effriter, disparaître…

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