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2011
Sarkozy-DSK : deux favoris sous pression, selon Valeurs Actuelles
Catégorie : Présidentielles 2012
Sous le titre « Sarkozy-DSK : deux favoris sous pression », la revue Valeurs Actuelles souligne dans un article les défis que doivent relever les deux hommes. Lecture :
« Les forces de l’un sont les faiblesses de l’autre, que chacun s’efforce de dissimuler. Mais tous deux partagent un même problème: le peuple.
Si Sarkozy doit en retrouver le chemin, DSK, lui, ne l’a jamais vraiment trouvé…
CE QUI INQUIÈTE SARKOZY
Le chef de l’État n’ignore pas que, pour rebondir en 2012 sur la scène nationale grâce à la présidence du G20, comme il le fit en 2008 à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne, les choses seront moins simples qu’elles le furent alors.
Poser le diagnostic des grands problèmes de la planète, dénoncer la spéculation sur les produits agricoles, ouvrir le front d’une réforme du système monétaire international, dire qu’il faut trouver des financements innovants pour relancer le développement est une chose.
Obtenir des résultats en est une autre.
Les journaux étrangers n’ont d’ailleurs consacré que quelques lignes – et rarement à la une – à la conférence de presse sur le G20 qui s’est tenue à l’Élysée le 24 janvier dernier, devant trois cents journalistes. Presque un non-événement.
En novembre dernier déjà, après le sommet de Séoul, la presse internationale avait caricaturé la France en petite souris coincée entre deux éléphants…
Même en France, un récent sondage BVA-Absoluce révèle que 70 % des personnes interrogées doutent du succès du G20.
Le « G vain », comme l’a cruellement surnommé Jacques Attali.
Il y a aussi le problème DSK et les sondages, selon lesquels Sarkozy serait littéralement écrasé au second tour de la présidentielle par le patron du FMI.
Ici encore, parallèlement aux déclarations de façade, où le chef de l’État semble ne pas craindre le candidat fantôme du PS, le match est lancé entre les deux hommes.
Sarkozy n’a de cesse d’impliquer le FMI dans sa présidence du G20 : à lui de définir un « étalon commun de mesure des déséquilibres » ou encore de donner une place aux monnaies des pays émergents dans le système monétaire international.
Peut-être un double piège : insister sur l’image droitière de DSK et compliquer son éventuel retour sur la scène politique française, en le faisant apparaître comme celui qui lâchera le FMI, sans avoir fait aboutir les grands dossiers internationaux à sa charge, pour venir s’occuper de ses petites affaires personnelles de primaire socialiste.
Et il n’y a pas que DSK.
Maintenant, Sarkozy serait aussi largement battu, selon les sondages par Martine Aubry : elle obtiendrait 57 % des suffrages contre 43 % pour Sarkozy (sondage BVA du 18 janvier).
Même François Hollande, l’homme qui monte au PS, serait élu haut la main face au président sortant.
Sans compter le problème Marine Le Pen.
Nicolas Sarkozy sait qu’il lui sera bien plus difficile de siphonner les voix du FN en 2012.
Officiellement, le parti présidentiel explique faire bien peu de cas de ces sondages, qui ne signifient rien à quinze mois de l’élection. Édouard Balladur n’était-il pas donné largement élu, dix-huit mois avant l’échéance de 1995, laissant Jacques Chirac loin derrière lui ?
En privé, les parlementaires avouent leur pessimisme.
La comparaison ne suffit pas à convaincre.
D’autant plus que Nicolas Sarkozy a deux “épreuves” électorales à surmonter avant d’entrer dans le vif de la campagne : les cantonales de mars prochain et les sénatoriales au mois de septembre.
Le parti présidentiel se garde bien d’être en première ligne.
Le renouvellement des conseillers généraux est avant tout un scrutin local, plaide-t-on à l’UMP.
Il n’en reste pas moins qu’une victoire de la gauche, qui pourrait emporter une petite dizaine de départements, ne serait pas un signe encourageant pour la majorité.
Et le pire serait encore à venir, avec le risque mécanique de voir – une première ! – le Sénat tomber à gauche à l’automne. Ce qui ne risque pas de remonter le moral des troupes… qui est déjà bien bas.
En privé, les parlementaires ne cachent plus leur pessimisme.
« C’est mal parti, confie un député UMP de l’Est.
Les Français n’attendent rien du G20.
Leurs priorités, ce sont le chômage, leur pouvoir d’achat, leurs enfants qui ne trouvent pas d’emploi, même diplômés, la sécurité.
Autant de sujets sur lesquels il sera difficile d’afficher des résultats dans les mois qui viennent. »
Les députés doutent de plus en plus de la victoire.
Derrière la présidentielle, se profilent les législatives, avec le risque de perdre leur circonscription si la gauche l’emportait.
Reste aussi à mener campagne sur fond de crise et de déficits, en sachant qu’aux promesses électorales rassurantes devra succéder une période de rigueur sans précédent, si la France ne veut pas se voir imposer la remise en ordre de ses comptes publics de l’extérieur.
Rien de réjouissant.
Comme si l’optimisme affiché par le chef de l’État était inversement proportionnel aux difficultés qui sont devant lui.
CE QUI INQUIÈTE STRAUSS-KAHN
« Affameur de l’Europe », incarnation de « tout ce qui a conduit la gauche à sa perte », partisan d’une « ligne ultralibérale »…
Pas une semaine désormais sans que Jean-Luc Mélenchon ne donne son avis musclé sur la candidature putative de Dominique Strauss-Kahn.
Et le président du Parti de gauche fait des émules : Arnaud Montebourg lui aussi se présente depuis deux mois comme l’anti-DSK, assurant que la candidature du directeur général du FMI serait celle de la « gestion » d’un système condamné, lorsque lui-même défendrait la « transformation ».
De fait, loin d’une France qui le porte aux nues dans les sondages mais commence à s’en lasser dans les dîners, Dominique Strauss-Kahn aura appliqué à la tête du FMI une politique libérale pas vraiment au goût de la gauche de son parti, imposant notamment aux pays endettés de sévères politiques de rigueur.
Alors que ses camarades se mobilisaient en France pour protester contre le passage de la retraite à 62 ans, DSK encourageait la Grèce à réduire les salaires de ses fonctionnaires… Une gestion de la crise européenne qui le rend populaire à droite mais divise profondément la gauche.
Et pour ne rien arranger, Nicolas Sarkozy ne manque jamais une occasion de rappeler qu’il a lui-même proposé la candidature de DSK pour le poste de directeur général du FMI et de louer ses qualités et son bilan.
Pour le président de la République, l’enjeu est de taille : en insistant sur sa proximité avec Dominique Strauss-Kahn, il lui donne un avant-goût de ce que serait une campagne présidentielle les opposant.
Car, s’il se refuse toujours à annoncer sa décision, le directeur général du FMI devra pourtant bien finir par sauter le pas le 13 juillet au plus tard, avant d’entrer dans une campagne interne qu’il a déjà perdue une fois en 2006, ne récoltant que 20,69 % des suffrages des militants.
Pourrait-il améliorer son score dans un Parti socialiste où tous ses opposants se mettraient à reprendre en chœur les arguments de Jean-Luc Mélenchon ?
Il est peu probable que sa belle cote dans les sondages résiste très longtemps aux anathèmes ravageurs lancés par ses “camarades”, qui, tous, s’emploieront à instruire son procès en libéralisme.
Pour les y aider, les charges sont nombreuses contre Strauss-Kahn : un salaire de 420 000 dollars par an, un appartement place des Vosges ou encore un riad à Marrakech.
Des arguments de bas étage, certainement, mais néanmoins percutants.
Et puis… qui se soucie encore au PS de conserver un peu de dignité dans les compétitions internes ?
Côté vie privée, Dominique Strauss-Kahn n’a pas grand-chose à craindre.
Les Français n’ont pas la pudibonderie des Américains et les infidélités conjugales étalées au grand jour les choquent assez peu.
Elles ne remettent en tout cas pas en question dans leur esprit les capacités intrinsèques de tel ou tel homme politique.
Mais ceux-ci, qui en ont tellement voulu à Nicolas Sarkozy, pourtant homme de droite décomplexé avec l’argent, d’avoir pris ses vacances sur le yacht de Bolloré, pourront-ils accepter les tropismes de grand bourgeois de DSK ?
En juin dernier, dans un débat organisé par l’Express l’opposant à Moscovici, même Jean-Luc Mélenchon assurait ne pas tenir ce raisonnement :
« Ce genre d’arguments me met mal à l’aise. On a connu des grands bourgeois de gauche et des prolétaires d’extrême droite. Bien sûr, la condition sociale joue un grand rôle dans la perception de l’existence, mais on ne peut pas réduire un homme à cela. »
De fait, Mélenchon n’a jamais tapé sur le train de vie du directeur du FMI, préférant s’attaquer à la politique défendue par l’institution qu’il dirige.
Pas sûr qu’au cœur des primaires, tous ses autres adversaires aient les mêmes pudeurs… Pour le plus grand plaisir de l’UMP.
Source : Josée Pochat et Valentin Goux de Valeurs Actuelles
Bien sûr, tous sauf Sarko
bon, mais quand même, voter DSK? le gars qui a été à la tête du FMI… Mélenchon y va trop fort, mais c’est quand même pas très sain, tout ça
Aubry, alors? ou Royal? pourquoi pas. reste à nous en convaincre