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2011
Lurel évite le piège et donne du temps au temps
Catégorie : OUTRE MERS
À l’issue de la rencontre avec Sarkozy, le président de la Région Guadeloupe, Victorin Lurel, a expliqué avoir accueilli « favorablement les avancées proposées par le Président de la République en matière institutionnelle ».
En premier lieu, Sarkozy confirme que la date butoir pour que les Guadeloupéens prennent leur décision définitive est bien 2014.
«Nous évitons ainsi la poursuite sur cette question d’un emballement politique dont les prémices étaient déjà perceptibles.
Nous avons bien le temps de travailler nos propositions institutionnelles, mais surtout nous pouvons consacrer toute notre énergie aux priorités actuelles de la Guadeloupe : l’emploi, le développement économique, la jeunesse».
Ensuite, parce que la question du nombre de sièges n’est pas définitivement tranchée :
« Le chef de l’Etat a ouvert la voie à une révision du nombre de sièges prévus dans l’actuelle loi de réforme des collectivités territoriales, en reconnaissant la nécessité de mieux représenter certaines parties du territoire ».
Quant à la question du mode de scrutin, (les élus guadeloupéens demandent plus de proportionnelle), la réponse de Sarkozy semble péremptoire : pas question, ce ne serait pas constitutionnel.
Tout du moins, dans le cadre de la réforme territoriale telle qu’elle a été votée.
La phrase de Victorin Lurel, est, d’ailleurs, très significative :
«Nicolas Sarkozy estime qu’un tel mode de scrutin n’est envisageable que dans le seul cadre d’une réforme institutionnelle spécifique vers une collectivité unique ou vers une assemblée unique.
C’est son choix, mais c’est à nous qu’il reviendra de nous déterminer. À notre rythme».
Et justement, Lurel a gagné du temps pour travailler cette question. Tout comme il a su échapper au piège que la présidence de la République voulait lui tendre.
Implicitement, le président socialiste de Guadeloupe laisse entendre qu’en 2012, il y a certes des présidentielles, mais aussi des législatives. Et qu’en 2011, outre les cantonales, il y a des sénatoriales.
La configuration serait alors totalement différente, et ce qui apparaît comme impossible aujourd’hui, pourrait, demain, être réalisable.
Effectivement, avec un sénat qui pourrait être à gauche en 2011, tout comme la présidence de la république et l’assemblée nationale e, 2012, la donne est totalement différente
avec un rapport de forces différent, il est tout à fait possible que les voeux des Guadeloupéens se réalisent !