Le Blog de Pierre VERGÈS

   Au moment où l’UNESCO rend son verdict en inscrivant nout ti péi au patrimoine mondial de l’humanité, le maire de Bras-Panon, dans un transport d’émotions qu’on ne lui connaissait pas, sans doute venu tout droit d’un passé historique bien enfoui (et qu’il croyait peut-être enterrer à jamais) se lance dans l’interprétation d’un maloya traditionnel et, en ne finissant plus de s’agiter, s’époumone jusqu’à inquiéter l’aréopage qui l’accompagnait au Brésil.

Bien entendu, on ne peut qu’applaudir une telle performance, qui, si elle humanise pour un temps l’élu UMP qui ne se reconnait plus, et rend hommage à un genre musical certainement peu connu de nos amis sud-américains.

Mais, on ne peut s’empêcher de se demander si l’amnésie qui semble gagner les rangs de ceux qui jadis passait leur temps à conchier le style et museler ses partisans pourra encore longtemps durer.

Tout le monde se gargarise en ce moment de ce que nos sommets et notre littoral, de même que nos insectes et nos petits oiseaux, en passant par notre morceau de lagon et ce qui nous reste de verdure seront peut-être mieux préservés, mais voilà seulement un peu moins de six mois, le classement du Maloya au rang de patrimoine immatériel de l’humanité est passé quasiment inaperçu.

Pire, ceux qui ont tenté d’en faire l’écho ici-même dans l’île se sont fait traiter d’intégrisme, le plus souvent par ceux-là même qui aujourd’hui bombent le torse en donnant l’illusion de revenir d’un long et noble combat.

Ils  viennent de jeter la MCUR à la poubelle et rient à pleine dent.

Mais l’UNESCO peut-être satisfaite…  Dans une île qu’elle vient de sanctuariser, 2000 bus brulant chaque jour au moins 300 000 litres de gasoil, ça fait combien de touristes à déplacer ?

SunTzu