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2011
La Chine va multiplier ses importations en provenance des pays de la SADC … mais La Réunion laissera passer sa chance !
Catégorie : ÉCONOMIE, OCEAN INDIEN
Le vice-Premier ministre chinois Wang Qishan a déclaré que la Chine multiplierait ses importations en provenance des pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), afin de renforcer les relations commerciales mutuellement bénéfiques.
Et la Région Réunion regarde passer le train !
Cela s’est passé lors de la cérémonie d’ouverture du Forum sur le commerce Chine -SADC à Beijing.
Le président de la SADC, Hifikepunye Pohamba, ainsi que plus de 200 entrepreneurs chinois et africains y participaient.
D’après M. Wang, la coopération économique et commerciale entre la Chine et les pays membres de la SADC ont apporté des bénéfices substantiels aux deux parties.
Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et les pays de la SADC a atteint 61 milliards de dollars en 2010, soit près de la moitié du volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique.
« La Chine est devenue un important partenaire commercial et une source d’investissements dans la région de la SADC », a affirmé le vice-Premier ministre chinois, ajoutant que
« le renforcement de la coopération commerciale bilatérale était d’une grande importance pour la croissance économique et la reprise économique mondiale. (..).
Le vice-premier ministre a rajouté ceci :
« Nous sommes prêts à élargir nos importations depuis les pays de la SADC et à encourager les entreprises chinoises à investir dans la région.
Nous fournirons aux pays de la SADC toute l’assistance dans la limite de nos capacités, afin d’aider à renforcer leur capacité de développement indépendant ».
M. Pohamba, également président de la Namibie, a déclaré que les pays africains, y compris les pays membres de la SADC, souhaitaient renforcer leur solidarité et leur amitié avec la Chine :
« Nous souhaitons élargir les relations commerciales existantes avec la Chine, accroître le commerce et les investissements et renforcer notre coopération technologique ».
Il a appelé les entrepreneurs africains et chinois à saisir cette opportunité afin de rechercher une plus grande impulsion à la coopération commerciale.
Commentaires : Jusqu’en mars 2010, le conseil régional avait engagé de nombreuses actions en vue d’être partenaire actif de la SADC (Southern African Development Community).
Et pour information, la SR21 organisait des séjours de fonctionnaires de la SADC qui souhaitaient mieux appréhender la réalité administrative française.
Depuis l’arrivée de Didier Robert, que s’est-il passé ? Rien.
Or le statut de la France / Réunion auprès de l’organisation est un statut de partenaire International de coopération.
Oui, c’est bien de la France / Réunion dont il s’agit.
Il est bien évident que si La Réunion – et en l’occurrence le conseil régional de La Réunion – estime que la SADC ne sert à rien, que c’est un « machin » de plus, – et dont on ne connaît manifestement ni la vocation ni l’importance -, nous allons le payer cher un jour ou l’autre… sauf si certains croient que de toute façon, la mère-patrie nous jettera toujours un regard protecteur, et comblera le vide de notre passivité.
Si La Réunion ne bouge donc pas, ce n’est pas l’ambassadeur de France au Botswana qui pourra faire avancer les intérêts réunionnais, quand bien même cet ambassadeur soit accrédité auprès de l’organisation en qualité de Représentant Spécial.
Ainsi, une fois de plus, lorsque tout bouge dans l’océan Indien, que la SADC, comme l’IOR d’ailleurs, ont compris que l’océan Indien va être au cœur des échanges, et devenir un véritable pôle mondial, à La Réunion, les apprentis politiques de l’exécutif du conseil régional détruisent une à une les avancées créées et font perdre à La Réunion et aux Réunionnais toute chance de figurer – un tant soit peu – sur l’échiquier international.
C’est lamentable !
L’intégration de La Réunion dans les échanges mondiaux est un paramètre incontournable pour l’avenir du développement.
Les réalités sont les suivantes:1)La Chine est devenue la deuxième puissance mondiale et s’affirme comme la première puissance dans la vaste zone Océan Indien-Asie du Sud-2)La Chine devient un partenaire incontournable pour l’Afrique-3)Il serait dangereux pour La Réunion de demeurer à l’écart des processus institutionnels d’intégration régionale en Afrique australe, sous peine d’une marginalisation irréversible.
Ignorer ces réalités serait à terme suicidaire car La Réunion disparaîtrait tout simplement de la carte mondiale.
La Réunion aurait pu avoir un rôle à jouer dans l’océan Indien. Aujourd’hui, force est de constater que notre pays est à la remorque. Notamment de Maurice. Quelles sont les initiatives menées depuis 2010?
Didier Robert – et le gouvernement – ne comprennent pas l’importance géostratégique de La Réunion. Ou pire, ils le savent, mais vendent les intérêts?