Alerte-Urgent – « Perspectives économiques de La Réunion » met en garde contre la crise à venir

 

   À plusieurs reprises, j’ai attiré l’attention sur les effets à terme de la crise financière et économique pour notre pays.

 

Au nom du PCR, en conférence de presse, j’ai rappelé que La Réunion est confrontée en permanence à une situation difficile et que celle-ci s’est aggravée récemment avec un brutal retournement de tendance.


Notre croissance qui était positive (+5%) est devenue négative (-3%) .

D’où la crainte justifiée d’une aggravation plus conséquente dans les mois et années à venir.

 

Dans son édition de juillet,la revue « Perspectives économiques de La Réunion » est plus pessimiste encore.

 

Pour son éditorialiste, « dans les années qui viennent, La Réunion va traverser une crise majeure identique aux deux ou trois grandes crises qui ont façonné son histoire depuis le début du peuplement. Celle-ci ressemble beaucoup à la crise du sucre du XIX° siècle ».

 

« Nous arrivons au terme de l’une de ces grandes périodes d’illusion collective qui ressurgissent de loin en loin au cours de l’histoire et qui se terminera toujours par une catastrophe », écrit la revue.

 

Elle souligne les difficultés qui attendent les collectivités qui « ne peuvent plus se permettre 1 euro de dette ».

  

« Perspectives » est catégorique : « il n’y aura plus de grands projets. C’est fini, terminé, on ferme ».

 

C’est dans l’analyse des origines de cette situation et dans les perspectives tracées que la revue économique pose problème.

 

Certes, « Perspectives » reconnaît qu’il y a, au départ, une baisse des transferts publics et des recettes fiscales .

 

Mais, pour la revue, c’est le « train de vie » réunionnais qui doit être mise en cause.

 

Pour « Perspectives », la situation s’est dégradée à partir de 2003 parce que « La Réunion a cru au Père Noël (…) Elle a pris la vessie de l’augmentation des transferts publics de défiscalisation pour la lanterne d’une véritable compétitivité ».

 

« Les responsables publics » et « les chefs d’entreprise » ont « plongé sans discernement dans l’économie de la dette », accusent les auteurs de la revue.

  

Ceux-ci auraient donc vu plus gros que leur ventre. Conclusion : à l’avenir pour pouvoir « exister autrement », il faudra accepter « nos limites ». 

 

Pour réussir « cette transition vers une situation d’équilibre raisonnable, nous devons d’abord modifier un réglage intérieur », écrit « Perspectives ».

 

Il faut espérer que cette nouvelle mise en garde incite les Réunionnais à mieux appréhender la catastrophe qui s’annonce.

 

Il faudra sans doute s’entendre et partager une analyse.

C’est la condition pour réussir la mutation qui s’avère nécessaire.

 

« Perspectives économiques de La Réunion » est disponible en librairie ou au CERDOM 20, bis Chemin transversal du Bel-Air 97441-Sainte-Suzanne

 

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14 Commentaires sur

Alerte-Urgent – « Perspectives économiques de La Réunion » met en garde contre la crise à venir

  • Jean-Marie G.No Gravatar |

    il me semble que l’analyse de « perspectives », manque… de perspectives et tout du moins de recul

    augmentation des transferts publics? ce n’était pas un objectif en soi, seulement la traduction financière d’une augmentation de la population et surtout le fait que les Réunionnais aient enfin été considérés comme des citoyens français à part entière et donc pouvant bénéficier des mêmes droits que les familles métropolitaines

    la défiscalisation a été un levier, mais qui était derrière le tableau de bord? il me semble que bien des sonnettes d’alarme ont été tirées par les responsables politiques réunionnais, quant aux effets pervers du système, mais ils n’ont pas été entendus. a t on un bilan chiffré du dispositif, mettant en parallèle les « recettes » pour La Réunion et les « bénéfices » des défiscaliseurs?

    la compétitivité? bien sûr que c’est un problème, être compétitif dans l’océan indien? c’est possible, mais pas pour des biens marchands, le coût du travail ici restera toujours un frein. il y a des cependant des « niches », des produits à haute valeur ajoutée comme le café

    accepter nos limites? ok mais attention, cela ne doit pas nous empêcher de penser au rabais, d’avoir une vision minimaliste de notre développement

    d’accord avec vous monsieur Vergès, sur votre conclusion, pour partager un diagnostic et établir ensemble un projet de développement. mais je suis beaucoup plus pessismiste que vous quant à la faisabilité de l’opération. plus qu’un problème d’appartenance politique, c’est une question de mentalité, malheureusement, certains de nos élus sont encore vraiment colonisés intellectuellement

  • Docteur HouseNo Gravatar |

    Il semblerait que l’INSEE « découvre » les contradictions de l’économie réunionnaise. Il semblerait, au vu de ces elements objectifs, que le malade soit à l’agonie. QUe font nos responsables politiques ? Proposer des bus et cracher sur des milliards d’euros d’investissement pour notre île. Quelle alternative à cette catastrophe annoncée ? Attendre qu’un label nous emmene des touristes… Tout va très bien MAdame la MArquise…

  • bilouteNo Gravatar |

    INquietant… Je ne vois pas comment sortir de cette impasse si ce n’est que par le rassemblement de tous les Réunionnais autour d’un projet global, innovant et ambitieux. Les transferts publics sont là, il suffit juste de le réorienter veritablement vers le développement. Poser les questions qui fachent : recentrer le développement de La Réunion par et pour les Réunionnais. Stoper la priorité d’embauche aux métropolitains de France métropolitaine dans tous les secteurs …

  • EricNo Gravatar |

    Biloute, vous voulez réorienter les transferts publics vers le développement. Pas de problème. Mais quel développement? Est celui qui se traduit en PIB et autres valeurs complètement financières, sans aucune prise en compte d’autres paramètres de développement humain?
    n’y a t il pas aussi une sorte de fumisterie à se fixer comme objectif de rassembler tous les Réunionnais ? partagez-vous les valeurs d’un DR? sur quel critère aussi minime soit il pouvez-vous vous rejoindre tous les deux?

    en ce qui concerne l’emploi, bien évidemment, il faut donner la priorité aux Réunionnais, à compétence égale, il est incohérent d’embaucher « un moun i sort déor » mais attention aux coups de boomerang. il y a quelques jours, sur ce même blog, une information est passée, selon laquelle l’acceptation de certains étudiants antillais dans les facs de médecine de France était barrée… soit disant pour des raisons de numerus clausus

    mais l’embauche locale suppose l’existence de réseaux bien établis. les postes de responsabilité échappent aux Réunionnais, non pas parce qu’ils n’ont pas les compétences, loin de là, mais parce que leurs réseaux sont beaucoup plus réactifs que les nôtres. sur certains postes, les candidatures arrivent de France avant que le projet n’ait été officiellement approuvé…

  • Docteur JekyllNo Gravatar |

    en réponse à Docteur House: l’INSEE, c’est peut être Docteur Jekyll et mister Hyde.

    Côté Docteur Jekyll, ce médecin philanthrope obsédé par sa double personnalité, c’est de fournir des éléments chiffrés servant éventuellement d’indicateurs. par exemple, toutes les études menées sur l’évolution démographique, sur l’impressionnant nombre de Réunionnais qui seront des « actifs » dans les décennies qui viennent`.

    Mais l’INSEE a un bon et un mauvais côté, le mister Hyde, mais c’est ce côté-là qui, de temps à autre prend le dessus. Exemple: la lenteur exceptionnelle pour fournir quelques chiffres concernant la formation des prix à La Réunion

    Est-ce le côté mister Hyde, qui, finalement, prendra le dessus ? D’où cette question: quel remède peut on préconiser à l’INSEE pour la mise au point une drogue pouvant séparer son bon côté de son côté?

    Et si l’on se faisait un petit coup d’auto-médication? comme le suggère biloute, les Réunionnais au chevet des Réunionnais

  • GéraldineNo Gravatar |

    Jean-Marie G. n’a pas tort lorsqu’il dit que « certains de nos élus sont encore colonisés intellectuellement ». Je ne peux que le rejoindre sur ce point.
    Cependant, lorsque Monsieur Vergès dit « Il faudra sans doute s’entendre et partager une analyse. », je ne pense pas qu’il songe à ces élus, mais à la population entière.
    Je reste convaincue que si tous les réunionnais comprennent les enjeux et qu’ensemble nous réfléchissons et débattons pour parvenir à une solution possible, ces élus ne pourront que suivre. Il en va de l’avenir de notre Région.

  • PICSOUNo Gravatar |

    • Que veux-tu faire, mon fils, quand tu seras grand ?
    • Je veux être banquier.
    • Pourquoi ?
    • Ben, parce que ça gagne beaucoup. Regarde, la BNP Paribas a explosé ses bénéfices, avec un résultat pour le premier semestre en hausse de près de 39% (4, 4 milliards d’euros). Ca, s’était lundi, aujourd’hui mercredi, je viens de lire que la Société générale a réalisé 1 milliard d’euros de bénéfices au deuxième trimestre. Au premier trimestre, c’était aussi bien, elle a gagné 1,1 milliards d’euros. 2,1 milliards au premier semestre, elle va gagner son pari de faire un profit annuel de 3 milliards d’euros. Et c’est pas qu’en France, les banques suisses, ont, elles aussi annoncé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes du marché. Dis, papa, c’est quoi la crise ?

  • Walter V.No Gravatar |

    on peut débattre, causer, proposer, et faire un plan de développement mais après, pour la mise en place, il nous faut bien des élus

    comment on peut faire, Géraldine, pour qu’ils soient obligés de suivre ce qui a été proposé?

    oui, on peut ne pas voter pour eux la prochaine fois, mais pendant ce temps, kabri i manz salad

    on ne peut même pas porter plainte contre les élus pour mensonges, pour incapacité, ou pour bêtise

    je suis égoïste, Géraldine, avant de penser à la région océan indien, je pense d’abord à mon péi La Rényon

  • GéraldineNo Gravatar |

    Je suis d’accord, Walter.
    Par contre, ce que je voulais dire, c’est que les élus ne peuvent pas fermer les yeux et boucher leurs oreilles lorsque toute une population se bat pour une même cause, vont dans le même sens.
    A moins que je ne sous-estime ces élus, mais je ne veux pas croire qu’ils resteraient aussi entêtés.

  • GéraldineNo Gravatar |

    Et Walter, lorsque je parlais de notre région, je parlais de La Réunion, donc je dois être aussi égoïste! ;-)

  • Walter V.No Gravatar |

    j’aimerai avoir votre optimisme, Géraldine. mais mon âge me rend très dubitatif et me pousse à avoir sur les êtres humains un regard beaucoup plus blasé

    les premières manif’ au sujet des retraites… des mois de grève pour rien, surdité totale au plus haut niveau de l’Etat, voilà un seul exemple au plan national

    sur le plan réunionnais, un seul exemple, celui des emplois jeunes qui ont manifesté pendant des mois et des mois, ils étaient soutenus par une immense partie de la population. est-ce pour autant que les élus se sont bougés? bien sûr, certains ont fait le nécessaire (questions des parlementaires, lettres aux ministres…), mais la plupart des élus n’ont pas levé le petit doigt

    je suis décidément un pessimiste fondamental: je ne vois pas comment on pourrait unir, dans un même élan, des « nantis » qui ont un boulot et une maison et des laissés pour compte, sans emplois et sans logement.

    notre société fonctionne à deux vitesses. c’est peut être quand cet écart entre les deux sera arrivé à son paroxysme qu’il y aura une prise de conscience de ce qu’est l’intérêt commun. et c’est peut être là que l’on pourra reconstruire. mais eux, les élus, il y aura longtemps qu’ils auront trouvé le moyen de fuir leurs responsabilités pour ne pas se trouver devant une société au bord de l’implosion / explosion.

    comme je vous l’ai dit, je suis égoïste, et je ne sais pas si je suis prêt à perdre ce que j’ai (même si c’est pas beaucoup, mais c’est au moins un boulot, un toit et une famille)

  • ArsinoéNo Gravatar |

    Pakistan, Niger, Sahel, Soudan, Banglasesh, Tchad, Mali, Congo…. et bientôt la Russie (pour cause d’incendies), l’Inde (pour des raisons moins avouables…) et combien d’autres encore ? combien de millions d’enfants, de femmes et d’hommes vont-ils mourir de faim avant la fin du mois ?

    Quelles réponses apporter ? les productions baissent, souvent pour des raisons climatiques (inondation ou sécheresse), les spéculateurs entrent en jeu, font gonfler les prix et ferment les marchés.
    Il y a déjà des pressions exercées sur les producteurs de biocarburant, pour qu’ils réorientent leur production… un déséquilibre de plus dans un monde complètement déséquilibré.
    Il y a la hausse des prix du carburant (et même du fourrage), ce qui va plomber les prix à la consommation des pays comme la France ; à quel prix le litre de lait ?
    Ne va-t-on pas vers une crise alimentaire mondiale ? Et si Sarko vient à la présidence du G8 et du G20, on n’est pas prêt de sortir de cette catastrophe.

  • GéraldineNo Gravatar |

    Je comprends parfaitement votre réaction.
    Cela dit, j’essaie de rester « optimiste » dans la mesure où je ne pense pas que la population, les « petites gens » soient totalement désarmées et doivent pour le coup subir tout ce que décident les élus, quels qu’ils soient et quel que soit leur bord politique.
    Il est vrai que nous avons « peu » (réflexion, voix, etc.), mais il faut utiliser ce peu dont nous disposons, sous peine finalement de nous en mordre les doigts. Si nous nous résignons, il est évident que les élus feront comme bon leur semble et que nous en ferons les frais.
    C’est vrai, je dois être plus jeune que vous et donc encore « rêveuse », mais je pense que pour faire évoluer les choses, il le faut un minimum. Reste ensuite à au moins tenter de le concrétiser…

  • Walter V.No Gravatar |

    Géraldine, vous me redonnez un peu de combativité. il n’est pas dans ma nature de baisser les bras, peut être suis je comme le roseau qui plie mais qui ne se rompt pas. il n’est pas question de se résigner et de tout accepter

    nous avons nos voix, nos cerveaux, cela peut être une arme redoutable; mais « parler d’une seule voix (encore quelque chose que j’appréhende difficilement, car pour moi, c’est le début de la pensée unique), n’est pas forcément évident et surtout utopiste

    alors d’accord pour crier, tempêter, vitupérer, grogner… une bonne grosse foire d’empoigne intellectuelle, crever des abcès, di sak na pou di, assainir une situation que d’autres ont laissé pourrir…

    et pourquoi pas, flanquer un coup de balai, histoire de ne pas faire du neuf avec du vieux ; car c’est bien aux jeunes de s’emparer du problème, de prendre le relais… même si certains « vieux » (et je ne parle pas là uniquement d’une question d’âge) s’accrochent à des méthodes passéistes; c’est bien à vous, les plus jeunes, d’inventer votre mai 68

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