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2010
Alerte-Urgent- Océan Indien : la diplomatie mauricienne s’active !
Catégorie : ALERTE - URGENT, OCEAN INDIEN
Nando Bodha, ministre du Tourisme (à gauche), et Navin Ramgoolam, Premier Ministre (à droite)
Le Premier Ministre mauricien, Navin Ramgoolam se rendra le 24 septembre à Singapour pour négocier un projet de zone de libre échange.
L’île sœur s’active diplomatiquement pour jouer un rôle majeur dans l’océan Indien.
Le Conseil régional, lui, ira à Adelaïde pour faire la fête en dépensant au minimum 250.000 euros !
MAURICE VISE LE LEADERSHIP DANS LA ZONE
Le journal Le Mauricien de ce samedi indique que M Ramgoolam, mettra le cap sur Singapour pour traiter
« deux dossiers majeurs à son agenda, soit le projet de coopération triangulaire entre Singapour, Congo et Maurice et un projet de Free Trade Area entre Maurice et Singapour ».
Le même journal écrit que « les préparatifs en vue du prochain déplacement officiel de Navin Ramgoolam à l’île de la Réunion ont déjà été initiés ».
Dans notre île
« Navin Ramgoolam compte se faire accompagner d’une importante délégation d’hommes d’affaires et de représentants du secteur privé. Le renforcement des liens économiques et des échanges entre Port-Louis et Saint-Denis sera privilégié lors des consultations à la Réunion ».
Après Pékin, New Delhi, Paris, la diplomatie mauricienne s’active pour faire jouer à Maurice un rôle qu’elle revendique de plus en plus : celui de leader incontesté de la zone.
MAURICE S’INTÉRESSE A LA CRISE MALGACHE
Pour compléter le tableau, Le Mauricien signale que Maurice a délégué un avocat auprès de Madagascar.
Il aura pour charge, en collaboration avec une délégation de la SADC, d’aider la Grande Ile à sortir de la crise.
Il va proposer l’établissement d’un « office de médiation permanent dans les locaux de l’ambassade de Maurice à Antananarivo » avec la présence permanente d’un homme de Port-Louis.
La situation malgache est en effet une forte préoccupation mauricienne.
Mais, outre cette question, le ministre mauricien des Affaires étrangères aura mardi des consultations avec le secrétaire général de la COI, Callixte d’Offay sur « les perspectives de la COI, les problèmes de la piraterie dans cette partie de l’océan Indien, la crise malgache ou encore le marquage du thon ».
ET AU VILLAGE DE TIBUS 1ER, QUOI DE NEUF ?
Du côté réunionnais, la Région n’est pas totalement inerte.
Elle était à Shanghai avec l’IRT, mais… n’a toujours pas communiqué sur le sujet.
Une forte délégation doit se rendre à Adelaïde, en Australie. Son séjour a été préparée par une mission de 6 personnes.
Le coût total de l’opération doit dépasser les 300.000 euros. On ne sait pour quels résultats.
Autrement dit, face à une île Maurice très active et très pragmatique, Didier Robert veut nous faire chanter et danser en Australie. C’est sans doute sympathique. Mais pour quel intérêt ?
Nous prenons un pari : nous sommes à peu près sûr que l’équipe de Didier Robert ignore totalement tout de ce qui se prépare avec la prochaine venue du Premier ministre mauricien à La Réunion.
La Région ne prépare aucun dossier et va jouer à la spectatrice muette dans un domaine sans doute capitale pour nous.
A Shangaï, la délégation réunionnaise de la région était là… en touriste. pour développer du tourisme, encore faut-il que l’on sache de quoi il s’agit;
en outre, l’insertion de La Réunion dans son environnement géographique bien que voulue par Paris et Bruxelles, nécessite non seulement des contacts (que DR paraît ne pas avoir), mais aussi une vision de ce que l’on peut faire ensemble… et là, pas grand chose ne se profile
C’est la question de l’intégration de La Réunion dans son environnement géographique qui est posée. Sans dédouaner DR de ses responsabilités, force est de reconnaître que le gouvernement / l’Etat n’a jamais réellement pris la mesure de notre situation, dans le sens où, malgré la LOOM et les textes législatifs relatifs à la coopération décentralisée ou transfrontalière, la marge de manoeuvre de La Réunion est juridiquement restreinte.
A cela s’ajoute l’absence totale de vision de DR sur la question du codéveloppement
La question de adhésion des collectivités aux organes de coopération régionale est effectivement abordée dans les fiches émanant des états généraux de l’outre-mer. La réponse de la ministre Penchard est de dire oui, lorsque cela est juridiquement possible, notamment lorsque cette adhésion est prévue par le statut de ces organes et dans la limite des engagements communautaires de la France. Cela ne l’engage en rien… Mais ses préconisations sont néanmoins sujettes à caution, lorsqu’elle évoque concrètement les actions. En effet, MEDETOM déclare que « Dans le Pacifique, des démarches ont été engagées auprès du Forum des îles du Pacifique concernant le statut
de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française et de Wallis et Futuna. Le ministère chargé de l’Outre-mer étudie par ailleurs la possibilité de participer pour une collectivité des Antilles/Guyane au CARICOM (Caribean comunity), à l’OECO (Organisation des Etats de la Caraïbe Occidentale) et à l’OTCA (Organisation du Traité de Coopération Amazonienne). Mais il n’y a RIEN, mais RIEN DU TOUT sur la zone océan Indien. Pourquoi ? parce qu’elle préfère les Antilles ? ou parce que l’équipe DR n’a rien à demander ?
La vision de DR sur le codéveloppement ? un exemple tiré du journal de la région : « LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE AU COEUR DU CONSEIL DES MINISTRES DE L’OCÉAN INDIEN (COI)
L’Hôtel de Région a accueilli la 26e session du Conseil des Ministres de l’océan Indien qui regroupe Madagascar, Maurice, Seychelles, l’Union des Comores et la France/Réunion. Cette réunion internationale a été l’occasion d’un bilan de la présidence française marquée par le rétablissement de la stabilité politique à Madagascar, le développement des échanges commerciaux et économiques et la lutte contre la piraterie dans les eaux de l’océan Indien.
Par ailleurs, un renforcement des actions de coopération sous l’angle prioritaire du développement économique a été prôné par Didier Robert, Président du Conseil régional, notamment sous l’angle touristique avec le lancement d’une réflexion sur des « combinés entre La Réunion et les îles voisines ».
Première énormité : ce serait grâce à la France que la stabilité politique règnerait à Madagascar. Malheureusement, cette stabilité n’est pas acquise. Et le rôle de la France n’a pas toujours aussi limpide que souhaité.
Deuxième énormité : il est clairement fait état de « coopération » et non de codéveloppement. Le vocable utilisé est significatif de l’état d’esprit.
Troisième énormité : le développement économique est uniquement vu sous l’angle du tourisme.
que ce président de région soit ignorant de ce qui va se passer, c’est évident. il n’a pas l’étoffe qui lui permettrait d’être un interlocuteur crédible vis à vis des responsables politiques des pays de la zone océan Indien
peut il être « conseillé » par les fameux ambassadeurs de Penchard? encore faudrait-il qu’il soient nommés.. et qu’ils prennent la peine de rencontrer celles et ceux qui depuis des années ont du tisser des liens (et pas que dans le domaine de la chanson)
L’ambassadeur de France à Maurice, Jacques Maillard, a, le 11 septembre 2010, abordé le la question des relations entre Maurice et La Réunion. Thème abordé par les premiers ministres français et mauricien, lors de la visite de Navin Ramgoolam en France. « Le Premier ministre, François Fillon a parlé d’une sorte de marché commun entre les deux îles. Bien sûr pas le même modèle européen. Mais ce sera un puissant facteur de développement et de croissance. » L’ambassadeur a également souligné que les deux pays ont tout à gagner dans une coopération plus soutenue. « Maurice a beaucoup à apprendre de la Réunion en matière de développement durable et la Réunion a beaucoup à gagner d’une telle collaboration»
Encore faudrait-il que les instances régionales à La Réunion en soient conscientes
Navin reçu plus d’1h à l’Elysée, signe un traité franco-mauricien de cogestion déclare à l’arc de triomphe : « je rêve de faire de Maurice l’étoile et la clé de voûte de l’OI. » Et la Réunion? quel rôle? la 5e roue du carosse !? alors qu’elle peut être le soleil de la France et de l’europe dans l’OI ! encore faut il que nos élus développe la coopé décentralisée en bonne intelligence de situation pour ne pas laisser Maurice tenir seule le devant de a scène.
Le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam aurait évoqué la question des modalités d’accès des voyageurs aux différentes îles, avec Sarkozy . Ce dernier aurait été sensible aux arguments avancés. Il semble donc qu’on puisse d’attendre à de prochaines avancées dans le domaine de la libre circulation des touristes dans la zone de l’océan Indien.