À une époque où les violences contre les femmes se multiplient, une contribution au débat : faut-il une éducation « neutre » ?

 Stéphanie Fontenoy Un article très intéressant sous la plume de Stéphanie Fontenoy, correspondante à Washington pour le journal La Croix, pose une question essentielle à propos des rapports entre les êtres humains de sexe masculin et de sexe féminin : faut-il prôner une éducation « neutre » ?

 

Cette théorie a été développée par Judith Butler, professeur de rhétorique et de littérature à Berkeley.

 

Elle est surtout une philosophe féministe américaine qui remet en cause notre vision de la différence entre l’Homme et la Femme.


Il est vrai que la « petite » différence sexuelle produit de « grandes conséquences » sur le plan des rapports humains entre les personnes de sexe différent.

 

Pour Judith Butler, le sexe est lié aux chromosomes et aux organes génitaux alors que le « genre », masculin ou féminin, serait une construction sociale.


Stéphanie Fontenoy écrit ceci :

« Le sexe, homme ou femme, est lié aux chromosomes et aux organes génitaux alors que le « genre », masculin ou féminin, serait plus une construction sociale aux frontières plus floues. »

 

Et elle poursuit :

« La célèbre formule de celle-ci “On ne naît pas femme, on le devient” pourrait servir de fil rouge à l’ensemble de son œuvre. À condition de remplacer le mot “femme” par tous ceux que vous voulez. »


Il est incontestable que ces positions tranchent avec la « norme ambiante ».

Stéphanie Fontenoy ajoute en ce sens :


« Critiquée en 2004 par le cardinal Joseph Ratzinger pour ses positions sur cette question, Judith Butler est aujourd’hui l’une des plus ferventes porte-parole du mouvement gay et lesbien. « (…)

Une petite fille qui se précipite sur une poupée ou un garçon sur un ballon ne le font pas “naturellement”.

Ils jouent un rôle social et obéissent à une logique qui “range” les individus à une “place” sexuelle prédéfinie.


C’est ce que Judith Butler appelle la “performativité de genre”.

 

Elle propose de se libérer progressivement de ces “assignations à résidence” sociale ou sexuelle », écrit le magazine Psychologies dans un portrait de la théoricienne… »


Un autre courant se manifeste donc pour contrer cette vision « révolutionnaire ».

 

Stéphanie Fontenoy relève que pour « le psychologue et médecin Leonard Sax, la distinction « fille-garçon » reste importante.

« Ignorer le genre ne va pas le faire disparaître.

Au contraire, l’ignorer aura pour conséquence ironique d’exacerber les stéréotypes. »


« Leonard Sax est l’un des fondateurs d’un autre mouvement, qui prône la réintroduction d’écoles non-mixtes dans le système scolaire public aux États-Unis.

En 2010, on comptait 540 écoles publiques de filles ou de garçons aux États-Unis.

 

Avoir des classes séparées permettrait un développement plus harmonieux des enfants, selon les défenseurs de ce mouvement. »


À ce propos, Pierre Sultan, psychologue clinicien et psychanaliste,  affirme sans détour dans « Tribune sur le divan », blogs de Nouvel Obs :

 

« Que de fausses vérités dites et écrites sur les différences homme-femme.

Celles-ci ont longtemps étayé une distinction arbitraire justifiant une répartition peu équitable des rôles, statuts, droits etc… entre les sexes.

 

Pour soutenir ces clichés, des théories pseudo scientifiques ont été avancées qu’il faut aujourd’hui encore réfuter, afin de remettre les pendules à l’heure.


La question de l’« inné » et de l’« acquis » se retrouve d’ailleurs très souvent au cœur du débat, alors que les arguments sexistes se réclament généralement d’une légitimité scientifique voire biologique.

 

Dans les années 80, Elisabeth Badinter interrogeait déjà cette polémique lorsqu’elle remettait en question les fondements de l’amour maternel, présenté jusqu’alors comme une évidence universelle, un instinct inné propre à la nature féminine. »


Et Stéphanie Fontenoy de conclure en reprenant les propos de Lise Eliot, une neuroscientifique américaine :

« Malgré tout ce que l’on peut lire dans les magazines, les neuroscientifiques n’ont pas une idée arrêtée de ce qui est mâle ou femelle dans le cerveau humain. Peu de structures diffèrent. »


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2 Commentaires sur

À une époque où les violences contre les femmes se multiplient, une contribution au débat : faut-il une éducation « neutre » ?

  • PARI JustineNo Gravatar |

    a la reunion les différences sont crées par les femmes, qui soutiennent les hommes, les femmes soutiennent toujours les hommes et non pas les femmes

  • ArsinoéNo Gravatar |

    une anecdote: un catalogue de jouets, diffusé dans les boîtes aux lettres au moment de Noêl, les jeux sont répartis « filles » (dominante rose… jeux: les poupées, la cuisinière, l’aspirateur etc.) les jeux « ‘garçons » (bleu, comme couleur dominante, voiture, outils etc.), les jeux « mixtes »: sur la boîte de l’un des jeux: un petit garçon et une petite fille. c’est un jeu de logique. mais… la photo montre le petit garçon en train de jouer pendant que la petite fille le regarde….
    si ce n’est pas du conditionnement, ça…. de façon perfide, cela montre que les filles sont inférieures… et pendant des années, le jeu a gardé le même emballage, contribuant ainsi à la création d’une situation d’inégalité

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