19
2010
Courrier de lecteur – Pour Houellebecq, le « Réunionnais », la France n’est qu’un hôtel
Catégorie : COURRIER DE LECTEURS
Pour Houellebecq, le Réunionnais, la France : c’est un hôtel, rien de plus !
On a bruyamment célébré ici le prix Goncourt obtenu par Michel Houellebecq.
On s’est beaucoup réjoui du fait qu’il était né à La Réunion.
On n’a pas manqué de le rappeler à l’occasion.
Mais on s’est tû sur une de ces déclarations sur la France.
Sur Canal+ notamment, on a pu l’entendre dire : « Je ne suis pas un citoyen et je ne veux pas le devenir.
Le devoir par rapport à son pays ça n’existe pas, il faut le dire aux gens, aucun.
On est des individus.
Je ne me sens aucun devoir à l’égard de la France.
Pour moi, elle est un hôtel, rien de plus ».
Ces propos, il les a répété en boucle sans jamais faire l’objet d’une quelconque remontrance en ces temps où il est bon d’affirmer haut et fort son nationalisme français.
La réplique est d’autant plus remarquable qu’elle vient d’un natif réunionnais chez qui on s’attend généralement à une affirmation haut et fort de sa francité.
Mais, reconnaissons-le : Houellebecq ne s’est jamais défini non plus comme « réunionnais ».
Il n’est pas le seul à vivre la France comme un hôtel.
C’est le cas de bon nombre de « peoples » français.
Comme Johnny Hallyday.
Il y a de tas d’autres.
Ou, pire, Yannick Noah.
La personnalité la plus appréciée des français, le number one, vit toute l’année aux Etats-Unis.
Certes, au moment de l’élection de Sarkozy, il avait dit qu’il quittait le pays.
Mais, comme il s’inscrivait dans un mouvement général où plusieurs artistes nationaux s’exilent facilement souvent pour des raisons plutôt pécuniaires.
Houellebecq lui se justifie autrement, en usant d’arguments plus lourds puisqu’il se place sur le plan des principes et du devoir.
Alors que va-t-on dire à La Réunion ?
Va-t-on le « déréunionniser » pour toujours pour non patriotisme aigu ?
Marc Salmacis
(Pas encore de votes)
Loading...
Etonnant également que l’on entende répéter ici et là, le fait que X ou Y soit né à La Réunion, ce X ou ce Y étant sous les feux des projecteurs;
est-ce à dire que le fait d’être réunionnais de se sentir réunionnais ne peut être brandi que lorsqu’un natif de l’île soit connu et reconnu, donc que la « réunionnité » ne s’inscrit pas dans le vécu quotidien de chacun?