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2010
Courrier de lectrice – serons-nous des observateurs passifs ou des bâtisseurs responsables ?
Catégorie : COURRIER DE LECTEURS
En septembre 2010, quelques 112.660 Réunionnais étaient privés d’emploi.
Ce chiffre est en augmentation de 1,2% par rapport à août 2010 et de 14,5% par rapport à août 2009.
Cette même année 2009, l’emploi salarié avait baissé de 4,2% par rapport à 2008.
Certains secteurs sont plus touchés : c’est le cas de la construction, avec une chute des effectifs de 21,6 % entre 2008 et 2009.
L’année 2010 n’est pas meilleure : fin août, les effectifs du BTP étaient de 17.368 personnes.
Ce chiffre est en baisse de 9,5% par rapport à août 2009.
La crise dans la construction entraîne une crise dans le secteur de l’industrie : baisse de 5,5 % du nombre de salariés entre 2008 et 2009.
Cela concerne aussi le secteur du commerce qui a perdu 1,9 % de ses effectifs pour cette même période.
Le secteur en progression est celui de l’administration avec une croissance de +6,9%, cela englobe ce que l’on appelle les emplois aidés, par essence, des emplois précaires.
Dans 6 mois, ces femmes et ces hommes devront retourner au Pôle emploi et augmenteront les effectifs de chômeurs.
L’INSEE et l’IEDOM confirment ainsi ce que l’on percevait : depuis 15 ans, La Réunion connaissait une croissance ininterrompue de l’emploi.
Cette époque est donc révolue.
Depuis 2009, la tendance à l’augmentation du chômage s’est renforcée.
Elle atteint aujourd’hui un taux jamais égalé : 28% !
C’est donc plus d’un quart de la population active de La Réunion – c’est-à-dire les femmes et les hommes en âge de travailler – qui est au chômage.
Quelques chiffres :
Accroissement de la population active en moyenne annuelle
1967 /1974 3400
1974/1982 5400
1982/1990 7250
1990/1999 7700
2002/2008 26.700
Ainsi, chaque année, plus de 5.300 Réunionnais arrivent sur le marché du travail.
Le nombre d’emplois pérennes salariés créés chaque année reste inférieur à 5.300, ce qui laisse donc chaque année, un nombre important de Réunionnais sans travail.
Par ailleurs, les femmes sont plus nombreuses à accéder à l’emploi, ce qui, par voie de conséquence, fait baisser le taux d’activité et augmenter le taux de chômage.
C’est ce que l’on appelle le chômage structurel, lié à la croissance démographique.
À cela, s’ajoute le chômage conjoncturel, celui lié à la crise économique et financière mondiale, mais aussi à l’arrêt de l’activité dans le BTP, aux fermetures d’entreprises.
Ce sont les salariés du groupe Caillé, du groupe Zeop, les salariés de l’ARAST. 1.500 entreprises réunionnaises risquent de fermer leur porte en 2010/2011, entraînant le chômage de plusieurs milliers de Réunionnais.
D’autres suppressions de postes sont à craindre.
Par exemple, dans le domaine agricole : après le rachat des usines sucrières par la multinationale Téréos, le possible rachat du rhum Charrette par des investisseurs japonais ou malais, les tentatives de l’Afrique du Sud de vendre son sucre sur le marché européen… à plus ou moins court terme, cela se traduira par des pertes d’emplois dans le secteur de la canne et du sucre.
Outre le drame personnel des travailleurs, c’est une catastrophe économique : c’est le prise de contrôle des outils de production réunionnais par des sociétés étrangères ; c’est aussi une catastrophe historique.
L’histoire de La Réunion et celle de la filière canne / sucre sont intimement mêlées.
Aujourd’hui, elles amorcent une rupture.
Une nouvelle ère s’ouvre.
La question qui nous est aujourd’hui posée est celle de savoir quel rôle nous voulons jouer dans cette nouvelle ère : celui d’observateurs passifs ou de bâtisseurs responsables ?
Kora-Ly Payet
La Réunion ne survit que par son rattachement à la Métropole , 90% de son PiB vient de transferts directs , postes de fonctionnaires , transferts sociaux , subventions diverses etc.. Le reste , commerce , services etc..n’existerait pratiquement pas si ces secteurs ne se trouvaient en aval du flux financier alimenté par la Métropole…La Réunion ne produit RIEN de rentable ou presque , la Canne est subventionnée , le tourisme est sous-développé et sans le tourisme afinitaire il serait réduit à presque…rien ! Telle est la vérité , c’est le résultat de 60 ans de politique de dépendance , qui a pu fonctionner tant que la France se portait bien en particulier pendant les 30 » glorieuses » , mais maintenant que la réalité de la mondialisation révèle ce que nous sommes vraiment , une nation en perte de vitesse avec des finances publiques au bord de la faillite , le robinet commence à se fermer inexorablement..
Le problème , c’est qu’on ne revient pas en un claquement de doigts sur 60 ans de fuite en avant sur fond de dépendance d’assistanat et de facilité. L’avenir est donc bien sombre sur une île totalement déconnectée de la réalité , où la » désintoxication » sera très compliquée !