Le Blog de Pierre VERGÈS

   Le gouvernement pourrait décider d’augmenter – encore une fois – le tarif de l’électricité.

Encore une fois, car il avait déjà relevé de plus de 3% le tarif, en août dernier.

Justification : « l’augmentation du rythme des investissements dans les réseaux et le parc de production  d’EDF ».

Cette nouvelle augmentation est, cette fois, destinée à « couvrir les charges liées au développement massif des énergies renouvelables ».

Avec comme argument : « Ni le solaire ni l’éolien ne sont aujourd’hui totalement compétitifs ».

À qui la faute ? aux citoyens ? Non, évidemment.

C’est un sinistre calcul qui explique cela : le gouvernement demande à EDF de racheter au prix fort l’électricité produite par ces énergies propres.

Initialement, il avait été prévu une taxe, dite « contribution au service public de l’électricité (CSPE) ». Selon le journal « Les Echos », cette taxe représente près de 5 % de la facture des particuliers.

Le journal poursuit :

« Le problème est que, ces dernières années, cette taxe n’a pas bougé, alors qu’EDF se retrouvait contraint d’acheter de plus en plus d’électricité verte.

Si bien que l’entreprise publique estimait déjà y être de sa poche de 1,6 milliard d’euros fin 2009″.

Le tour de passe-passe s’opère : par le truchement d’un amendement d’un député (UMP)– que le gouvernement bien évidemment pourrait soutenir -,  il est donné la possibilité à la commission de régulation de l’énergie (CRE) de relever au 1^erjanvier cette fameuse CSPE de 3 euros par mégawatt heure.

Cette taxe, en France métropolitaine, est actuellement fixée à 4,50 euros par mégawatt heure.

Elle passerait ainsi à 7,50 euros par mégawatt heure….  soit une augmentation de plus de 50%.

In fine, qui va payer ? le consommateur !…

Mais aussi les entreprises, qui jusque-là expliquaient que l’un des rares avantages compétitifs était… le coût modéré de l’énergie.

Si cet avantage disparaît, les entreprises vont subir le même sort.

Et le nombre de chômeurs va augmenter.

Pour l’anecdote, en juillet 2009, l’ancien patron d’EDF a été poussé vers la sortie pour avoir réclamé une hausse de prix de 20 % sur trois ou quatre ans.

C’était « politiquement incorrect ». 

On en sera à 7% d’augmentation environ en 6 mois.