Énergie – Transition énergétique : nécessité d’une transition ou d’une révolution copernicienne ? (3ème partie)

 

   La conférence environnementale, organisée les 14 et 15 septembre portera sur deux thèmes : d’une part, la « transition énergétique » et d’autre part, la protection de la biodiversité

Une bonne idée, certes, mais qui suscite des remous.

 

Tant par ceux qui ne souhaitent pas passer aux énergies renouvelables, et préfèrent le nucléaire et le gaz de schiste, que par ceux qui y voit une grand’messe d’information destinée à s’étendre à tous.

 

Quelle est la volonté du Gouvernement ?

 

D’aucuns s’interrogent sur la réelle volonté du gouvernement : la ministre Delphine Batho a déjà annoncé des décisions gouvernementales (plus élargies que les promesses du candidat Hollande), et les ministres ne parlent pas tous de la même voix… ambiance !

 

Après la situation en Europe et en Allemagne (les deux premiers volets de notre série), voilà un très rapide tour d’horizon de la situation en France.

 

Premier point à souligner : le sujet a été une vraie source d’inspiration pour bon nombre d’auteur(e)s, scientifiques ou politiques.

Rapide tour d’horizon des productions les plus récentes ou les plus pertinentes quant au coût de la transition énergétique.

 

Le rapport Bourzai…

 

En cela,  le rapport de la sénatrice Bernadette Bourzai (daté novembre 2009) est très instructif.

En effet, la sénatrice chiffre les investissements à consentir dans le secteur des énergies renouvelables :

 

– 6 milliards pour l’éolien (objectif : 20% du mix) ;

– 16 milliards pour le solaire (15% du mix à atteindre) ;

– 2 milliards pour le réseau ;

– 9 milliards pour les bioénergies ;

– 13 milliards pour le stockage/transport ;

– 7 milliards pour la fission nucléaire durable ;

– 5 milliards pour les piles à combustible et hydrogène.

 

Vous avez fait le calcul vous même : cela commence à chiffrer !

 

… et le rapport Poniatowski  

 

Un autre rapport, un peu plus récent, est nettement plus provocateur.

C’est celui relatif à l’avenir de la filière photovoltaïque française, il date de mars 2011 et a été écrit par  le sénateur Poniatowski.

 

Celui-ci  souligne les inconvénients de la filière.

Selon lui, elle souffre de mauvaises conditions de production, d’installation et de démantèlement des panneaux.

 

Elle a un impact négatif sur les paysages et activités existantes.

Elle ne répond que partiellement aux besoins français ; son coût de production est beaucoup trop élevé.

 

Juste une remarque sur ce dernier point : dans le prix de revient du kwH en photovoltaïque, le sénateur a inclu les frais financiers qui se montent à 15% du montant total !

 

Arriver à la « parité réseau » 

 

Il a également instruit « à décharge » et évoque quelques avantages : l’évolution technologique permet d’espérer une baisse des coûts de fabrication. C’est déjà ça !

 

D’où sa proposition : arriver à la « parité réseau », autrement dit l’égalité de coût entre l’électricité produite par le photovoltaïque et le prix d’achat.

 

Selon lui, « la parité réseau est plus difficile à atteindre en France que dans les pays voisins, en raison du coût peu élevé de l’électricité ».

 

Et tout naturellement, il arrive à cette conclusion : « l’énergie photovoltaïque ne peut donc, à l’heure actuelle, se développer sans un soutien public important ».

 

Respecter une « feuille de route » 

 

Quant à l’avenir de la filière, si avenir il peut y avoir, il passe par

le choix d’une « technologie adaptée »,

le soutien à la recherche et au développement,

le recours  aux « investissements d’avenir »,

la restructuration de l’ensemble de la filière (avec l’implication des grands groupes,

le rapprochement des secteurs R&D au sein de grands pôles de compétitivité),

la mise en place d’un cadre administratif et juridique pérenne,

la conquête du marché national (une fois atteinte la parité réseau),

une labellisation et l’obligation du photovoltaïque dans toute construction (intégration au bâti).

 

C’est déjà une bonne feuille de route.

 

Mais le sénateur a commis un autre rapport, beaucoup plus problématique : celui sur le coût de l’électricité, qui, selon lui, n’est pas assez élevé en France. C’est le thème du 4e volet, à lire demain.

 

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