Sans l’énergie, l’écologie pâlit au Gouvernement

 

   Le transfert de l’Énergie à Bercy, amputant le ministère de l’Écologie d’un porte-feuille clé pour les questions climatiques, reflète pour les acteurs du Grenelle un net recul de la question environnementale dans les priorités du nouveau gouvernement Fillon.

 

« Mauvais augure », « coupe sombre », « catastrophique »: de Nicolas Hulot à Greenpeace, de nombreuses voixont exprimé leurs inquiétudes au sujet de la nouvelle configuration du ministère de l’Écologie, y compris dans l’entourage de Jean-Louis Borloo où l’on se disait dimanche soir « stupéfait » de constater « le démantèlement de cette maison ».

 

Quelques mois après l’abandon de la taxe carbone et les déclarations de Nicolas Sarkozy au Salon de l’agriculture (« L’environnement, ça commence à bien faire »), le nouveau gouvernement Fillon entérine le recul de l’écologie, ne serait-ce que dans le protocole :

 

Quand Jean-Louis Borloo était numéro deux du gouvernement avec le titre de ministre d’État, Nathalie Kosciusko-Morizet est numéro quatre avec, surtout, un périmètre amputé de l’Energie.

 

Plus que la promotion de celle qui fut aux manettes du Grenelle en tant que secrétaire à l’Écologie entre 2007 et 2009, c’est la marge de manoeuvre dont disposera « NKM » qui a nourri les commentaires.

 

« Quand c’est la Défense qui devient numéro deux, je trouve que c’est une inversion de priorité lourde de sens », s’est alarmé Nicolas Hulot.

 

« Enlever l’énergie du périmètre alors qu’on avait demandé que ce périmètre soit conforté est quelque chose de fondamental compte tendu des engagements de la France sur ces sujets-là », a-t-il ajouté.

 

« C’est quelque chose de très préjudiciable qui va rendre le travail de Nathalie Kosciusko-Morizet particulièrement difficile, voire pas possible », a renchéri le promoteur du Pacte écologique pendant la présidentielle en 2007.

  

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Un pacte écologique clairement déchiré

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Trois ans après l’union sacrée suscitée par le Grenelle de l’environnement, le transfert du porte-feuille de l’Énergie à Bercy dans les mains d’Eric Besson, ministre auprès de la ministre de l’Economie, clôt un chapitre aux yeux de nombre des participants à ces tables rondes.

 

« Le super ministère est décapité. On est très très loin du pacte écologique qui est clairement déchiré », a estimé Arnaud Gossement de l’ONG Droit et Environnement, qui a participé au Grenelle quand il était porte-parole de France Nature Environnement (FNE, 3.000 associations).

 

« Pour l’avenir des énergies renouvelables, c’est catastrophique », a-t-il ajouté.

 

Pour le Réseau Action Climat (RAC), « cette coupe sombre dans les compétences du ministère de l’Ecologie est loin d’être anodine et témoigne d’un retour des questions énergétiques sous la tutelle des grands monopoles d’État, ce qui laisse augurer de beaux jours pour les énergies centralisées (nucléaire et énergies fossiles) ».

 

À « NKM », qui s’était illustrée par sa combativité pendant le débat parlementaire sur les OGM en 2008, de prouver aujourd’hui qu’elle pourra néanmoins influencer la politique gouvernementale.

 

« On sait à quel point Christine Lagarde, ministre de l’Économie pour la deuxième fois, a toujours été extrêmement hostile à la dynamique du Grenelle de l’environnement », a souligné le directeur général de Greenpeace-France, Pascal Husting.

 

Et de résumer :

« Tout ça ressemble aux séries télé : on est excité et plein d’espoir pendant la saison 1.

Durant la saison 2, déception, il ne se passe plus grand chose.

Alors la saison 3, on n’y croit plus. »

 

Source : Anthony LUCAS (AFP)

 

Commentaire : après la remise en cause possible du Tram Train du fait de l’alignement du gouvernement Fillon-Sarkozy sur les préoccupations politiciennes et électorales de l’UMP local avec à sa tête Didier Robert, j’avais dit que le projet GERRI était « mort né ».

 

Avec la remise en cause du dispositif incitatif en faveur des investissements en faveur de l’énergie photovoltaïque, on peut craindre une revanche de Bercy sur les engagements arrachés par l’équipe précédente de la Région.

 

Et c’est toute La Réunion qui va en pâtir…

                                                                                                                                                                              

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3 Commentaires sur

Sans l’énergie, l’écologie pâlit au Gouvernement

  • Jean-JacquesNo Gravatar |

    Sans compter que si l’électricité est connectée directement à Bercy, c’est la porte ouverte à toutes les hausses – notamment celle dont vous avez fait état ici même il y a quelques semaines

  • EricNo Gravatar |

    c’est également une plus grande place pour le nucléaire

    A la Réunion, c’est une centrale thermique de plus?

    Y’en a marre de cette politique du n’importe quoi, du recul, de la dérobade, du mensonge

    Vivement 2012

  • ArsinoéNo Gravatar |

    La filière nucléaire va se faire une belle santé financière… sur le dos des industriels des énergies renouvelables. Où sont passées les promesses de constituer une filière industrielle verte à moyen terme ? Comment la France pourra-t-elle respecter les obligations européennes de disposer de 23 % d’énergie renouvelable, avoir réalisé 20 % d’économies d’énergie et avoir réduit ses émissions de CO2 de 20 % d’ici à 2020 ?
    Ce ne sont pas les trois projets lancés à La Réunion sur l’éolien qui feront pencher la balance dans ce sens. Faut-il penser que c’est avec l’outre-mer que la France atteindra les objectifs européens ? même pas, car dans le même temps, le solaire, le photovoltaïque ont connu des coupes sombres.
    Les énergies renouvelables… cela n’appartient pas au vocabulaire de Bercy. Ni à celui de Matignon.
    La seule chose qui soit durable, dans cette politique sarkozyste, c’est l’incohérence.

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