27
2012
Enseignement supérieur – Université – Le monde change de base !
Catégorie : ÉCONOMIE, Fonction publique - Éducation
Université de Harvard
La crise monétaire puis économique a touché le monde entier.
Les pays d’Europe en font les frais.
Dans les pays d’Asie, cette crise a été ressentie moins durement.
Ainsi, un pas de plus est franchi pour que l’équilibre mondial change de base.
Et à cela s’ajoute un autre fait, qui conforte la prochaine domination des pays du Sud et de l’Asie : leurs universités figurent parmi les plus performantes.
La fin de la suprématie occidentale
C’est la fin de la suprématie occidentale sur le plan économique.
L’Europe vieillit et se traîne face à la puissance asiatique.
Vrai pour l’économie.
Et vrai aussi pour les universités.
Jusque là, les bonnes vieilles universités occidentales avaient la côte et attiraient les jeunes venus du monde entier.
Aujourd’hui, ces mêmes universités occidentales perdent la main, tant sur le pan technique que culturel.
Vue de l’esprit ? Non.
C’est la conclusion d’une projection de l’OCDE sur le nombre de diplômés des études supérieures dans le monde.
La Chine et l’Inde
Progression démographique oblige, ce sont dans les deux grandes puissances – la Chine et l’Inde – que l’on retrouvera le plus de diplômes de haut niveau.
Selon les projections de l’OCDE, à l’horizon 2020, 40% des diplômés seront issus des universités de ces deux pays.
L’OCDE avance quelques chiffres : 129 millions de diplômes aujourd’hui et dans moins de 10 ans, 204 millions de Chinois ou d’Indiens seront diplômés.
Autre projection de l’OCDE : la répartition mondiale va changer.
Ainsi, la part de la Chine parmi ces millions de diplômés passera de 18 à 29%.
Et dans le même temps, les Etats-Unis connaîtront une chute notable, de 14 à 11%.
Quant au Royaume Uni, il devrait continuer à voir augmenter sa part de diplômes avec une croissance de 3 à 4%, puisqu’elles réussissent à attirer un nombre croissant d’étudiants… étrangers.
Et la France ?
Quant aux universités françaises, dans le dernier classement de Shanghai, seules 3 d’entre elles étaient dans le Top 100.
La première université française occupe la 37° place (Paris XI Orsay),
l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) est au 42° rang et
Normale Sup Ulm se situe au 73° rang.
D’où la grosse colère de la ministre en charge de l’enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, qui affirmait, en substance que les critères du classement de Shanghai, étaient conformes à l’organisation des universités anglo-saxonnes, mais ne correspondaient pas au fonctionnement européen.
Geneviève Fioraso rajoutait que les grandes universités européennes comme Heidelberg, Bologne ou la Sorbonne n’avaient pas la place qu’elles méritaient.
La ministre citait notamment la non prise en compte des sciences humaines et sociales, de la qualité de l’enseignement et de la valorisation de la recherche.
Les critères basés sur la recherche
Précision : les Etats-Unis ont raflé les trois premières places avec Harvard, Stanford et MIT.
Et quant à ceux qui disent qu’il faut revoir les critères, juste une précision : le classement donne une grande place aux publications des chercheurs et aux distinctions académiques reçues.
Dont acte.
Or, en France, les enseignants-chercheurs ont à assurer bien plus d’heures de cours que dans le reste du monde.
Mais à qui la faute s’ils ont donc moins de temps à consacrer à la recherche ?
Pas de recherche, donc pas de publication. Logique !
On verra bien quelles seront les conclusions de l’OCDE, qui publiera très bientôt son propre palmarès.
Une démarche également entreprise par l’IREG (International Ranking Expert Group), qui devrait rendre public son contre-classement dans les mois qui viennent.
On verra bien s’il faut crier au complot ou au scandale, ou si l’on doit se pencher sur le secteur de la recherche en France !
Et si l’on n’omettait pas de s’inspirer de la Chine ou de l’Inde ?