Face au chômage : du pain et des jeux ?

 

   Selon « Le Monde », dans les quartiers sensibles, près d’un homme jeune sur deux est au chômage.

Des statistiques alarmantes : 43 % des jeunes hommes actifs et 37 % des jeunes femmes se trouvaient au chômage, en 2009, dans les quartiers sensibles.

 

Un rapport inédit, réalisé par l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) et révélé par Le Monde, témoigne de la gravité de la crise sociale dans les banlieues françaises.

 

Qu’il s’agisse de chômage, de réussite éducative, de santé ou de sécurité, les ZUS connaissent une situation extrêmement dégradée.

 

« Le Monde » poursuit : Le taux de chômage global – 18,6% pour l’ensemble de la population des quartiers, soit près du double des autres territoires urbains – a évidemment des conséquences en chaîne.

 

Le rapport révèle qu’il y a deux fois plus de bénéficiaires des minimas sociaux dans les ZUS, deux fois plus de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et trois fois plus de bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU).

 

Dans ce contexte tendu, la délinquance reste également un sujet majeur de préoccupation dans les quartiers.

 

Le rapport montre que, dans les ZUS, la diminution globale des faits de délinquance signalés à la police (- 11% depuis 2005) est en réalité intervenue grâce à la baisse des actes les plus courants et les moins graves (atteintes aux biens en baisse de 15%) alors que les actes les plus traumatisants (atteintes aux personnes) ont progressé (+7%).

 

Ce sont des chiffres pour la France métropolitaine.

À La Réunion, ces chiffres sont dépassés depuis longtemps.

 

Mais pour l’instant cela n’intéressait personne.

En France métropolitaine, peu de journalistes en sont informés – ou certains refusent de l’être.

 

À La Réunion, le chômage des jeunes est « une source de préoccupation » pour la totalité des femmes et hommes politiques. 

Mais une fois qu’ils ont joué de cette corde sensible, qu’en reste-t-il ?

 

Où sont leurs solutions ou propositions ?

Alors, pour « faire bien », on avance des centaines de postes créés pour les jeunes… des contrats dits aidés, par des associations nouvellement créées, le même jour… dans des cantons renouvelables aux élections de mars 2011.

Lamentable !

 

Est-ce le seul avenir que certains – comme Didier Robert – veulent pour la jeunesse réunionnaise ?

Sinon, on leur offre des jeux, des loisirs. « Du pain et des jeux et le peuple sera content ». 

Il n’y a plus de fosse aux lions.

 

Seulement des fêtes avec podium et sono. Et des ordinateurs. 

Les gladiateurs sont remplacés par des animateurs, ou des chanteurs.

 

« Du pain et des jeux » : la phrase de Juvénal pourrait être reprise aujourd’hui.

 

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1 Commentaire sur

Face au chômage : du pain et des jeux ?

  • ArsinoéNo Gravatar |

    Invité sur Europe 1, Serge Dassault a fustigé le système de chômage français, en indiquant que « dans d’autres pays, les chômeurs ne sont pas indemnisés à perpétuité. Ils sont indemnisés pendant six mois et après cela, c’est fini. Donc ils ont tendance à trouver du travail. En France, on est gentils (…). C’est l’Etat qui paie ». Le PDG du groupe Dassault a également précisé être rémunéré à hauteur de “2.000 euros par mois”.”

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